21 avril 2015

bribes

 Les chiens

Des chiens, des chiens partout. De Valparaiso à Salta, de Mendoza à San Pedro, de Nazca à Cuzco, dans les villes, dans les campagnes, au détour de tous les chemins, partout des chiens, grands, petits, de toutes les couleurs, toujours hirsutes, efflanqués. Peu semblent appartenir à quelqu’un, la plupart errent, livrés à eux-mêmes. Solitaires, ou en bandes, ils ont délimité des territoires invisibles aux frontières dangereuses à franchir pour eux. Ils ne sont pas agressifs, silencieusement,  ils quémandent un peu de nourriture, un geste de tendresse, une velléité d’adoption. Ils se nourrissent des chétifs restes des hommes, éventrant les poubelles, rôdant dans les tas d’immondices, se livrant à une lutte sans merci pour une parcelle indéterminée à se mettre sous la dent.
Et le soir, quand s’éteignent les voix et les bruits des hommes, monte au ciel leur clameur commune. Dans le ciel immobile,  la lune pâle qui  luit à son déclin, les écoute et se tait, laissant au soleil qui point à l’est, le soin quotidien d’apaiser leur voix en faisant éclore celle du coq…

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