Des chiens, des chiens partout.
De Valparaiso à Salta, de Mendoza à San Pedro, de Nazca à Cuzco, dans les
villes, dans les campagnes, au détour de tous les chemins, partout des chiens,
grands, petits, de toutes les couleurs, toujours hirsutes, efflanqués. Peu
semblent appartenir à quelqu’un, la plupart errent, livrés à eux-mêmes.
Solitaires, ou en bandes, ils ont délimité des territoires invisibles aux
frontières dangereuses à franchir pour eux. Ils ne sont pas agressifs,
silencieusement, ils quémandent un peu
de nourriture, un geste de tendresse, une velléité d’adoption. Ils se
nourrissent des chétifs restes des hommes, éventrant les poubelles, rôdant dans
les tas d’immondices, se livrant à une lutte sans merci pour une parcelle indéterminée
à se mettre sous la dent.
Et le soir, quand s’éteignent les
voix et les bruits des hommes, monte au ciel leur clameur commune. Dans le ciel
immobile, la lune pâle qui luit à son déclin, les écoute et se tait,
laissant au soleil qui point à l’est, le soin quotidien d’apaiser leur voix en
faisant éclore celle du coq…
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