Cabanaconde, on y échoue pas par
hasard, non, il faut l’avoir voulu, c’est encore un village de bout du monde,
un village perdu hors des vraies routes.

Prenez, si vous en avez une, une carte
du Pérou, cherchez Arequipa, dans le sud, de là, prenez la route, la grand route
qui mène à Puno, pas très loin sur la carte, vous tournez sur une route à
gauche pour atteindre Chivay. Chivay,
au terminal terrestre de Chivay |
Il fait froid, on sort les
grosses polaires. Cabanaconde est autour de 3300 mètres, ici les altitudes ne
sont pas indiquées, pour le Pérou, c’est de la moyenne montagne !
D’ailleurs le paysage est assez pyrénéen, beaucoup de verdure, des vaches qui
paissent dans des enclos, des ânes, des moutons, et des ruisseaux qui
cascadent.
Le lendemain, le soleil est revenu, on va pouvoir admirer le fameux
canyon, on est venu pour cela !
On sort les plans, tous faux, les
péruviens ne sont pas non plus très forts pour la cartographie, pour atteindre
des points de vue réputés et pas trop loin. Les balades sont sympas, un peu au
hasard, malgré les explications pléthoriques de notre hébergeur, ce n’est pas
de sa faute, on n’en a compris que la moitié, et encore, on en avait chacun une
version différente !
Mais on atteint les miradors, et c’est vrai la vue
est magnifique. On plonge littéralement vers le fond du canyon, loin, très loin
vers le bas. Tout autour des sommets à plus de 5000 mètres se penchent sur le
mince ruban d’eau.
C’est très beau mais beaucoup
moins impressionnant que le Grand Canyon, en Arizona. Là, le Colorado entaille
le plateau d’une profonde coupure,
nette, ici le rio Colca s’est tracé une magnifique vallée au milieu de très
hautes montagnes. Mais en plus, il y a les condors !
Nous en avons vu lors de notre
trajet en bus, sans possibilité d’arrêt malheureusement, c’est un des défauts
de ce mode de voyage, nous espérons en revoir. Demain, s’il ne pleut pas, (Mais
si nous avons bien compris, il ne pleut que l’après midi à partir de 4h00, mas
o menos, plus ou moins… Aujourd’hui c’était 3h30, plutôt menos, donc !) S’il
ne pleut pas, on va reprendre un bus jusqu’au mirador des condors, et revenir à
pied… Cela fait une bonne trotte, il va falloir rentrer avant la pluie !
Lundi 14…
Nous sommes l’après-midi, vers
17h00, heure locale. Le ciel reste couvert, mais la pluie s’est arrêtée après
le gros orage de tout à l’heure. Ce matin, quand nous avons voulu partir pour
la Cruz del Condors, le temps était nuageux, mauvais pour les condors
paraît-il, pire, il n’y avait pas de bus en partance à 9h00. Mauvais signe, tout ça ! Mais tout finit
par s’arranger… Finalement, un petit bus a bien voulu nous prendre et nous
emmener à ce fameux point de vue. Là-haut, le mirador était envahi par une
horde de touristes venus de Chivay, d’Arequipa, ou d’ailleurs, mais pas de
Cabanaconde ! Et dans le ciel miraculeusement dégagé, de grands condors
planaient silencieusement, surgissant du canyon, portés par des courants
ascendants, 


tournant lentement presque au dessus de nos têtes et replongeant en un ballet féerique. Féerique, mais de courte durée, à l’heure syndicale, les artistes, probablement intermittents du spectacle, regagnent leurs aires cachées dans les montagnes, s’éloignent, redeviennent mythiques jusqu’au lendemain. Sur notre route de retour, Cabanaconde à pied, nous en reverrons quelques- uns toujours aussi majestueux, puis les condors ont disparu au profit de menaçants nuages. Hâtant le pas, nous n’avons devancé l’orage que de quelques minutes, le temps de passer à l’hôtel retirer le linge étendu et de nous réfugier dans un restaurant pour y manger un plat chaud en regardant tomber le déluge.
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