15 avril 2015

Bribes...


Cabanaconde
Décidés à atteindre ce village nous sommes partis au matin d’Arequipa, sommes montés sans crainte dans un bus hors d’âge de la compagnie Andalucia, un Volvo haut perché, aux moquettes mitées style sixties. Arequipa n’en finit pas de finir… On monte, on monte, les quartiers s’étirent de plus en plus pauvres, délabrés, des quartiers de tôles et de misère. Le bus chauffe, perd de l’eau, on s’arrête souvent pour remettre quelques litres, puis enfin, la route… Une belle route, celle de Puno, une route à camions. Le chauffeur double, double, soucieux sans doute de rattraper son retard. On quitte la grand route pour attaquer le col avant Chivay. On monte très haut, plus de 4000, on essuie une tempête de grésil et on attaque la redescente… Le bus s’arrête en croisant son collègue, le deuxième bus de la petite, très petite compagnie Andalucia, et là, hop ! En deux temps, trois mouvements, on fait l’échange des bus… Tous les bagages, et ils sont nombreux et disparates car les passagers sont essentiellement des locaux, sont déchargés puis rechargés à une vitesse record. Les passagers remontent dans leurs nouveaux bus, qui repartent chacun en sens inverse. Nous on y a gagné au change ! Le bus, quoique bon lui aussi pour une retraite bien méritée, est en meilleur état et offre une bien meilleure visibilité aux passagers. Ces autocars péruviens ont la cabine chauffeur bien séparée des passagers, par une porte aux rideaux clos, sans doute pour que ceux-ci ne s’affolent pas en voyant dans quelles conditions le chauffeur s’autorise certains dépassements… Hé bien notre nouveau chauffeur, son copilote plutôt, a obligeamment laissé cette porte ouverte pour que nous puissions admirer le paysage à l’avant, il a même fait descendre Françoise près de lui,  afin qu’elle essaie de prendre en photo les condors  qui jouaient dans les courants d’air. Très, très difficile dans un bus cahotant de prendre en photo un condor qui plonge dans le canyon, réapparait plus loin porté par un courant ascendant, disparaît soudainement derrière un repli de montagne…  Mais nous, nous les avons vus, majestueux, impériaux, dignes des légendes incas.
On laisse derrière nous le fameux mirador aux condors, traversons encore précautionneusement un ou deux gués, et atteignons bientôt, Cabanaconde, le village du bout de la route…

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