28 avril 2015

Machu Picchu


Mon blog a du retard ! J’écris le très nécessaire article du Machu Picchu alors que nous venons de terminer notre petit séjour à Puno au bord du lac Titikaka et que nous nous apprêtons à quitter le Pérou pour la Bolivie. Il faut dire que le voyage est tellement riche, tellement dense que je ne trouve pas toujours le temps d’écrire… Et puis il y a le côté aléatoire des connexions internet, des jours avec des jours sans, les excursions de  deux jours où nous abandonnons l’ordi à l’hôtel pour n’avoir avec nous que les petits sacs à dos avec le strict nécessaire, c'est-à-dire la brosse à dents et des vêtements chauds !

Justement, Machu Picchu était de celle-là !
 
La fameuse excursion achetée à une agence, un pack de trois jours qui nous est resté un peu en travers du portefeuille. Donc le matin on visite la vallée sacrée, des sites magnifiques et l’après-midi, à la gare d’Ollantaytambo on prend le petit train qui nous emmène à Aguas Calientes, au pied du mythe. Le trajet dure près de deux heures, dans un super wagon genre Orient Express (Enfin, j’imagine, je n’ai jamais pris l’Orient Express) avec service stylé à bord, profonds fauteuils en cuir, au point qu’on en oublierait presque le paysage ! Ce serait dommage, il est magnifique : Le train s’enfonce dans le fond de la vallée sacrée, au bord du tumultueux torrent. La nature est sauvage, les montagnes s’élèvent de chaque côté, pas de village, pas de route, seulement ce train qui cahote lentement dans ce profond sillon. La nuit tombe, les formes s’estompent, les montagnes s’éteignent dans la brume du soir… On arrive à Aguas Calientes.

Finie la poésie ! Brutalement le monde mercantile bruyant reprend le dessus. Aguas Calientes est une ville en train de se construire, rien n’est fini, les immeubles poussent, se serrent dans un imbroglio infernal, les enseignes sont posées avant les vitrages, les fers à béton hérissent les étages, on est sollicité à chaque mètre pour manger, boire, se faire masser, dormir… On nous attendait et on nous accompagne dans l’hôtel réservé par l’agence…  Bizarre, il a changé de nom et sans doute de … catégorie ! C’est un chantier dans lequel on nous ouvre des chambres au deuxième étage auxquelles on accède par un escalier sans rampe, tout est neuf et déjà déglingué, plomberie aléatoire, une odeur d’égout dans la chambre… Mais ce n’est que pour une nuit, et le lendemain on se lève tôt pour accéder au Machu.


Machu Picchu, un nom qui fait rêver, on l’a vu et revu en photo, j’ai un peu peur d’être déçu comme à Nazca, je crains qu’escalader un mythe ne le désacralise… Mais non ! Cette fois le mythe perdurera ! La navette nous dépose au pied du site, que l’on commence à explorer seuls, le guide de l’agence devant nous rejoindre plus tard avec un groupe. Le ciel est bleu pur, quelques écharpes de brume s’accrochent encore aux flancs des montagnes voisines et les ruines grandioses se dévoilent

Au fur et à mesure de notre lente montée.(Les marches sont nombreuses et hautes !) En haut du site la vue est vraiment extraordinaire avec la montagne du Wayne Picchu en face, on flâne, on prend beaucoup de photos.
 Il y a plusieurs balades possibles à faire autour du site, on décide d’aller voir le pont inca. La première grimpée est rude, mais ensuite le sentier serpente à flanc de montagne offrant une superbe vue sur la vallée. Quand on redescend le guide nous attend et on le suit pour visiter le site avec explications en anglais. L’anglais parlé avec l’accent quechua sonne bizarrement à nos oreilles et j’ai mis longtemps à comprendre que « warrior » était en fait « water », mais je ne suis pas un élève très attentif ! Cependant la visite guidée est utile vu  l’immensité du site pour aller aux endroits essentiels et mieux comprendre l’organisation de la ville, mais davantage que l’histoire, davantage que la mythologie inca c’est la beauté du site qui étonne. Ces montagnes en pain de sucre et cette ville aux ruines majestueuses blottie entre deux, ces terrasses qui les escaladent et s’y lovent…
 
Non, décidément on n’est pas déçu, seulement émerveillé. On voulait se lancer dans l’ascension de La Montana, la hauteur en face de Wayne Picchu , mais plus facile à grimper…
 
 
 Seulement voilà, l’agence ne nous avait pas réservé les billets que l’on avait demandés (et payés) et donc on a dû se contenter d’aller à la Porte du Soleil, une balade libre. Finalement, on n’a pas regretté, le ciel s’est brutalement couvert, la pluie a commencé à tomber, quelques gouttes d’abord, juste de quoi nimber le paysage d’un halo de grisaille, puis de plus en plus drue et le paysage a disparu !
 
 
Et nous, on a fait demi-tour un peu avant d’atteindre la Porte du Soleil, la mal-nommée.

Lente redescente sur les pavés glissants, en bas, évidemment la pluie cesse, mais c’est trop tard, le train nous reprend, puis un bus jusqu’à Cuzco où nous passons une dernière nuit.

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