11 février 2018

de Hué à Hoïan


Le col des nuages passage de Hué à Hoïan


Notre circuit Vietnam touche à sa fin, déjà ! Nous avons beaucoup aimé ce pays, surtout la partie nord, il faut bien le dire, malgré le froid qui nous a un peu surpris. Depuis cinq ou six jours nous sommes dans le centre et avons retrouvé un peu de chaleur et même du ciel bleu ce qui nous a fait beaucoup plaisir ! Voyage en train de nuit depuis Ninh Binh jusqu’à la gare de Dong Hoi où une nouvelle équipe, chauffeur et guide, nous réceptionne à cinq heures du matin pour partir visiter des grottes. Nous n’étions ni très frais, ni très chauds, mais j’avais entériné, signé le programme, alors pas question d’improviser et de faire des courts-circuits ! Si Françoise avait réussi à dormir dans la cabine quatre couchettes du train, j’en avais été bien incapable ! Trop de bruit : D’abord des américains qui discutent dans le couloir, à leur habitude c'est-à-dire sans se soucier le moins du monde des autres, puis les contrôleurs du train, pourtant vietnamiens eux, qui avaient une longue  discussion animée devant les lavabos rendus inaccessibles, puis enfin, quand tout le monde s’est tu, le train lui-même s’est mis à donner de la voix !  Les gens du pays l’appellent le TGV, train à grandes Vibrations… Malgré sa vitesse réduite, il ne dépasse pas le 80 km/h dans ses plus grands excès, Il souffle, ahane, peine dans les montées, gémit, grince, vibre. Il faut dire qu’il est un des derniers vestiges du colonialisme, car ce sont les français qui l’ont construit, alors il date un peu !


Finalement la grotte était bien digne d’être visitée ! Nichée dans les montagnes à la frontière du Laos c’est une grande et belle grotte aux magnifiques stalag (mites et tites). Elle n’a été découverte qu’en 2005 et ouverte au public dès 2010 ! Quelle hâte ! Mais elle est bien aménagée, les parkings sont loin de l’entrée, des petites navettes électriques peuvent approcher les flemmards, il ne leur reste plus que l’escalier à avaler qui grimpe dans l’épaisse végétation.


Ensuite Hué, une grande ville où nous arrivons en fin d’après midi. Le plan prévoit deux jours pleins à Hué, c’est un peu trop, car la ville ne présente en elle-même que peu d’intérêt. Son attrait en tant qu’ancienne capitale, c’est la cité impériale  et les tombeaux royaux. Ces tombeaux étaient construits du vivant des rois qui y séjournaient parfois. Leur site était choisi avec soin et ils devaient refléter la grandeur du roi. Le premier visité date du 17ème siècle et est placé dans un endroit magnifique.

C’est vraiment un lieu de repos, qui peut s’éterniser… Le deuxième,  beaucoup plus récent,  date du début du XXème. Moins harmonieux, il marque par ses choix architecturaux et surtout décoratifs, car il est couvert de céramique en relief.







Quant à la cité impériale, immense, avec ses trois enceintes et ses innombrables bâtiments elle se visite finalement assez vite et sans beaucoup d’intérêt car elle a été en grande partie détruite par les bombardements américains de 1968. Le lendemain fut un peu vide, une balade en bateau « dragon » sur la rivière des parfums, puis visite d’un petit village et balade en vélo…

Le bateau « dragon » est un vulgaire sampan affublé d’une décoration  tête de dragon en fer blanc, et la rivière des parfums ne se contente plus que d’un seul, celui, ineffable  et subtil, des vapeurs d’essence…


Le pont japonais à Hoïan qui relie le quartier chinois au quartier japonais


Déçu par Hué, j’attendais davantage de Hoïan.


Encore une ville classée au Patrimoine de l’Humanité ! Et bien Hoïan, bien plus petite est bien plus jolie ! Son centre possède de belles maisons de bois et un magnifique pont japonais. Par contre elle n’est plus du tout authentique car les touristes l’ont investie. Ils sont devenus la seule ressource locale, et de grands consommateurs des artisanats.

Nous avons d’ailleurs cédé aux sollicitations en nous faisant faire des vêtements sur mesure à des prix et à une rapidité défiant toute concurrence !

Nos sacs se remplissent un peu vite, la place vide pour d’éventuels achats au Laos se restreint de jour en jour !
En quittant Hoïan, pour retourner à Hué, on fait un gros crochet pour visiter un site archéologique, My Son.  Ce sont des temples, vestiges de l’empire Cham. On avait visité le musée cham à Da Nang et cette culture d’inspiration indienne  nous avait plu par ses grandes sculptures variées, ses représentations des divinités indoues. 

au musée Cham à Danang


Le site lui-même est encore une fois magnifique, au cœur des forêts, au pied des montagnes et les monuments, malgré les ravages des bombes américaines laissent présumer de leur grandeur passée. Les temples de briques, mais non de broc, ouvragés, ornés, s’élèvent dans la forêt. Ils rappellent un peu certains ouvrages mayas, en moins grandiose cependant. A la sortie du site, dans une salle de spectacle un court spectacle est offert aux nombreux touristes.



D’habitude on fuit généralement ce genre de chose, mais là programme oblige on est resté. Et bien nous en a pris, car c’était très beau, danses et chants cham parfaitement interprétés, exécutés, en particulier la dernière danse, en l’honneur d’une déesse indoue dont je n’ai pas retenu le nom exact… Rapsala ?? ( J’offre un tour de lecture gratuit ainsi que toute mon estime au lecteur avisé qui saura trouver le nom exact de cette déesse méconnue !)





Retour à Hué, à l’hôtel Rosaleen que l’on a quitté il y a deux jours, pour une ultime nuit au Vietnam, puis demain, lundi, tôt le matin, on prend le bus pour Savannakhet…




Ce  circuit nous a permis de découvrir un nouveau pays et même un nouveau continent, car c’est la première fois que nous nous frottons à l’Asie. C’est un peu pour cela que nous avions choisi aussi ce nouveau mode de voyage, en faisant appel à une agence et en organisant un circuit qui nous convienne. Bien plus coûteux  que notre façon habituelle de voyager, ce type de voyage est aussi bien plus confortable, facile et nous a permis, en plus de connaitre des hôtels d’une catégorie jusqu’alors inconnue, d’accéder à des sites peu connus, de visiter des villages  perdus et de loger « chez l’habitant », ce qui nous aurait été très difficile par nous-mêmes. Le voyage est plus dense et plus riche, par contre il est aussi plus contraignant et on y perd en liberté. Au Laos, on va retrouver nos vieilles habitudes, les petits hôtels et les gargotes,  les galères des bus et des gares routières, les explications impossibles en sabir anglo-gestuel et le plaisir enivrant d’être libres et autonomes. On vous racontera… Promis ! A condition que  les connexions soient aussi  bonnes qu’au Vietnam, ce que nous ne savons pas du tout… A vérifier !

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