04 février 2018

La baie d'Ha Long



LA baie d’Ha Long ! Voilà un site qui peuple les rêves, qui  nourrit les fantasmes et les espoirs de nombreux voyageurs. On imagine beaucoup sur  Ha Long, on voit les rochers percer la mer et se planter comme des crocs dans le ciel bleu, on les imagine aussi  enveloppés  d’un voile léger de brume se dévoiler au gré des souffles de vent, se parer ainsi d’irréalité, et bien sûr, on n’échappe pas à la carte postale des levers ou couchers de soleil sur la baie.
La baie d’Ha Long ne dément pas  ces rêves, c’est vraiment un endroit grandiose et magnifique, que les mots peinent à décrire. C’est un paysage immense, qui se renouvelle sans cesse, sans jamais changer vraiment. Ces îles, îlots qui se dressent comme pour hisser la tête hors de l’eau, faits de vert et de roche, entaillés, fissurés, couverts de trous et de bosses se ressemblent en étant tous différents. Nous n’en avons vu qu’une petite partie, c’est sûr, mais sillonner longuement cet univers n’apporterait sans doute pas beaucoup de surprises… Quelques points de vue différents, des rochers plus particuliers, peut-être….


Bon, je vous raconte. Après deux derniers jours sans grand intérêt dans notre boucle nordique, on plonge sur la baie. On garde, malgré le temps maussade et froid qui ne nous quitte pas, le secret espoir de voir la baie sous le soleil et … c’est gagné ! Il fait beau, le ciel est bleu, même si le pull est toujours de rigueur.
On embarque vers midi sur notre jonque, un modèle moyen de douze cabines. La « croisière » de deux jours une nuit s’avère en fait durer vingt quatre heures seulement, et encore, puisque l’on débarque le lendemain sur le coup des onze heures. Le temps de navigation lui aussi nous laisse un peu sur notre faim. Trois heures le premier jour, à peu près autant le lendemain pour rentrer au port. Pas tout à fait par le même chemin c’est déjà ça !
La baie d’Ha Long est une grosse entreprise touristique gérée au plus serré. On libère les cabines à neuf heures trente du matin pour que l’équipage ait le temps de les préparer pour le tour suivant qui démarre à midi ! Et tous les bateaux, les plus grands, les plus petits semblent suivre le même modèle puisque l’on se retrouve tous au port en même temps quelle que soit la compagnie !

Mais cela, ce sont les petits tiraillements qui nous agacent lors de la visite de très grands sites, où tout est organisé, planifié, codifié :

On gère la foule, on l’exploite au mieux, afin qu’elle soit globalement satisfaite et qu’elle génère des bénéfices durables… Dans un pays communiste, un des quatre derniers, les compagnies privées qui gèrent les bateaux ne peuvent rêver mieux !

Mais la baie était magnifique, le premier jour sous le soleil, le lendemain les nuages ne se sont dégagés que petit à petit, la jonque de bois était belle bien que vieillissante, l’équipage aux petits soins, et les repas de premier ordre.  Vingt quatre passagers, de sept nationalités différentes représentant presque tous les continents avec lesquels nous avons pu échanger de façon fort sympathique. Parmi les « animations » proposées, Françoise a réussi à pêcher le plus gros calmar du jour, et presque l’un des seuls, mais nous avons renoncé à la baignade,
comme tout le monde d’ailleurs et au kayak, devenu un peu trop inconfortable à nos jambes fatiguées, et un des cuisiniers nous a fait une magnifique démonstration de présentation de légumes en bouquet de fleurs…

Tout cela reste anecdotique. Je suis resté longtemps sur le pont, les yeux éperdus devant toute cette beauté, fixant avec mon appareil des images qui se ressembleront toutes et ne seront pourtant jamais vraiment les mêmes. Le rêve perdurera….


Aucun commentaire: