19 février 2018

Pakse


Le Laos continue de nous enchanter ; pas tellement par ses paysages, moins variés, moins beaux que ceux du Vietnam, ils ont souvent un air de savane africaine, mais par son ambiance chaleureuse, accueillante. Et puis, on a retrouvé un mode de voyage dans lequel on se sent finalement plus à l’aise. Moins de confort et davantage de liberté, avec bien sûr, à la clé quelques déboires…
et désenchantements. Par exemple, depuis Pakse, nous voulions aller visiter le Wat Phou, un grand site religieux, maintenant bouddhique, mais qui fut d’abord hindouiste, édifié par les Khmers au Vème siècle. J’avais été charmé par la description de la petite ville de Champassak, proche du site, et avais décidé d’y faire une halte. On prend donc, en petit bus privé, un aller simple pour Champassak, avec dans l’idée de prendre ensuite un tuk-tuk pour le site.
Mais la ville s’avère en fait un trou perdu, un village rue sans aucun intérêt, et nous négocions donc avec notre chauffeur une prise en charge supplémentaire pour nous emmener au site, puis nous ramener à notre point de départ. Ce qui nous a finalement coûté plus cher que si nous avions opté pour cette solution dès l’achat du ticket, car nos capacités de négociation avec un chauffeur qui oublie subitement toutes ses vagues notions d’anglais, sont très limitées !

Bon le Wat Phou est un site magnifique, encore un classé au patrimoine de l’humanité à juste titre. Ce sont de belles ruines, encore vaillantes, avec de magnifiques bas-reliefs et le site, comme toujours a été choisi avec soin pour célébrer l’alliance de la nature et de la spiritualité. On se fatigue un peu les genoux à escalader des volées d’escaliers raides et biscornus.
On se croirait presque au pied de pyramides mayas, mais non, c’est bien un sanctuaire hindouiste, puis bouddhiste qui se cache tout en haut, au pied de falaises de grès noir. On souffle un peu à l’ombre des grands frangipaniers, car il fait chaud, le soleil nous cherche de ses rayons perçants et nous laisse tout en sueur. Heureusement, nous sommes encore en hiver, il fait sec et le thermomètre ne dépasse pas les 37°, ce qui reste acceptable si l’on ne fait pas trop d’efforts !


Donc après quelques heures d’admiration et de balades dans ce vraiment très beau site, on rentre à Pakse avec notre chauffeur devenu soudain très content et bien plus prolixe, mais pas beaucoup plus doué en anglais. Avec le japonais qui partage la voiture nous essayons en vain de le comprendre. On leur expose notre projet de faire la petite boucle du plateau des Bolavens à moto.  Le japonais se récrie, disant que je ne peux infliger ça à madame, car il y a de la poussière, la route est bosselée en travaux, c’est impossible !
Mais nous avons persisté et avons loué une petite moto, en fait ce sont des scooters, très faciles à conduire (Je dis ça pour ceux ou celles qui pourraient éprouver quelque inquiétude à nous voir faire ça, « A notre âge ! »),
et nous allons effectuer ce parcours en trois jours. Configuration légère, on a laissé nos bagages chez le loueur, empilé le strict nécessaire, (dont l’ordi !) dans les petits sacs à dos et en route ! Ce plateau devenu assez touristique grâce à ses nombreuses chutes d’eau, ses petits villages « ethniques » et ses plantations de café s’est révélé très plaisant à traverser.  La moto ronronne, je me sens devenir vietnamien, c’est un mode de transport agréable et bien adapté, particulièrement ici au Laos, où la circulation est quand même bien moins dense qu’au Vietnam ! Nous nous sommes arrêtés à Tad Lo, un petit village au bord de la rivière, avec deux jolies chutes d’eau. 
Aujourd’hui dimanche, les familles étaient de sortie, venues pique-niquer au bord de l’eau et se baigner dans les eaux vives. Nous nous sommes contentés de nous mouiller les pieds, frileux que nous sommes et avons contemplé le bain des éléphants. Demain,  nous ferons une balade sur le dos de ces montures devenues rares dans le pays. Comme ailleurs, le moteur à explosion a balayé les vieilles coutumes ou les a reléguées au rang de folklore pour touristes… C’est une étiquette un peu péjorative, mais qu’il faut bien accepter parfois et puis… nous avions envie de nous offrir ce plaisir !
Les connexions étant un peu aléatoires, nous n’avons pu publier ce blog le jour de la rédaction. Je poursuis donc mon récit et tenterai à nouveau de le publier, complété, aujourd’hui. Contrairement à hier où nous étions dans une petite  guesthouse, très peu chère, et très rudimentaire mais bien sympa, aujourd’hui nous avons élu domicile dans le seul disponible, un beau « resort », ensemble de bungalows, magnifiquement placé près de la cascade de Tad Fane, et plus confortable, mais six fois plus cher !
Pour ce qui est de la qualité de la connexion, je me méfie, le prix n’y change pas grand-chose ! (Pour ceux qui s’intéressent un peu au coût des choses, le Laos reste très peu cher pour nous, par exemple la guesthouse nous a coûté 50000 kip, c'est-à-dire 5 euros, le resort 300000 kip, donc 30 euros, un luxe exceptionnel, un repas normal s’élève à environ 80000 kip pour deux, bières comprises, 8 euros.)

Donc ce matin, balade  aux pas lents de notre pachyderme. Perchés dans un palanquin rustique, on est loin du temps des maharadjahs, j’admire la placide assurance de notre monture. Il déroule soigneusement le pied pour se hisser habilement sur un sentier rocailleux, parsemé de gros blocs rocheux.



 
J’étais loin d’imaginer tant d’agilité ! On passe au-dessus d’une cascade, on traverse un village ou les enfants nous crient des « sabaaïdee ! » enjoués avant de revenir à notre base de départ. Un petit tour pour le folklore, mais bien agréable et bien plus confortable que le dromadaire ou même que le cheval, pour nous !
Ensuite on a repris la route, avec une halte dans une plantation de café, enfin, un village traditionnel qui produit du café. Là, un guide local nous a raconté pendant deux heures, tout sur le café, sur les ethnies, sur la vie du village et sur la sienne, sur les plantes médicinales. Je ne vous fais pas un résumé, il y en aurait pour dix pages ! 
Ensuite la route, qui malheureusement se dégrade, comme nous l’avait signalé notre japonais, ils sont en train de construire une deux fois deux voies, on se demande pourquoi, qui pour le moment se résume à une demie voie mal empierrée, poussiéreuse et chaotique.
Demain, après deux visites de cascades que l'on espère aussi belles que celle près de laquelle on va dormir, on poursuit la route , cette route en travaux, jusqu'à Pakse, point final de notre petite boucle. On rend la moto, récupère nos sacs, et trouve un hôtel pour prendre une bonne douche car nous serons certainement  poussiéreux des pieds à la tête! Et puis après demain, départ pour le Cambodge! Angkor nous attend!  

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