Le Laos continue de nous
enchanter ; pas tellement par ses paysages, moins variés, moins beaux que
ceux du Vietnam, ils ont souvent un air de savane africaine, mais par son
ambiance chaleureuse, accueillante. Et puis, on a retrouvé un mode de voyage
dans lequel on se sent finalement plus à l’aise. Moins de confort et davantage
de liberté, avec bien sûr, à la clé quelques déboires…
et désenchantements. Par
exemple, depuis Pakse, nous voulions aller visiter le Wat Phou, un grand site
religieux, maintenant bouddhique, mais qui fut d’abord hindouiste, édifié par
les Khmers au Vème siècle. J’avais été charmé par la description de la petite
ville de Champassak, proche du site, et avais décidé d’y faire une halte. On
prend donc, en petit bus privé, un aller simple pour Champassak, avec dans
l’idée de prendre ensuite un tuk-tuk pour le site.
Mais la ville s’avère en
fait un trou perdu, un village rue sans aucun intérêt, et nous négocions donc
avec notre chauffeur une prise en charge supplémentaire pour nous emmener au
site, puis nous ramener à notre point de départ. Ce qui nous a finalement coûté
plus cher que si nous avions opté pour cette solution dès l’achat du ticket,
car nos capacités de négociation avec un chauffeur qui oublie subitement toutes
ses vagues notions d’anglais, sont très limitées !
Bon le Wat Phou est un site
magnifique, encore un classé au patrimoine de l’humanité à juste titre. Ce sont
de belles ruines, encore vaillantes, avec de magnifiques bas-reliefs et le
site, comme toujours a été choisi avec soin pour célébrer l’alliance de la
nature et de la spiritualité. On se fatigue un peu les genoux à escalader des
volées d’escaliers raides et biscornus.
On se croirait presque au pied de
pyramides mayas, mais non, c’est bien un sanctuaire hindouiste, puis bouddhiste
qui se cache tout en haut, au pied de falaises de grès noir. On souffle un peu
à l’ombre des grands frangipaniers, car il fait chaud, le soleil nous cherche
de ses rayons perçants et nous laisse tout en sueur. Heureusement, nous sommes
encore en hiver, il fait sec et le thermomètre ne dépasse pas les 37°, ce qui
reste acceptable si l’on ne fait pas trop d’efforts !
Donc après quelques heures
d’admiration et de balades dans ce vraiment très beau site, on rentre à Pakse
avec notre chauffeur devenu soudain très content et bien plus prolixe, mais pas
beaucoup plus doué en anglais. Avec le japonais qui partage la voiture nous
essayons en vain de le comprendre. On leur expose notre projet de faire la
petite boucle du plateau des Bolavens à moto.
Le japonais se récrie, disant que je ne peux infliger ça à madame, car
il y a de la poussière, la route est bosselée en travaux, c’est
impossible !
Mais nous avons persisté et avons loué une petite moto, en
fait ce sont des scooters, très faciles à conduire (Je dis ça pour ceux ou
celles qui pourraient éprouver quelque inquiétude à nous voir faire ça,
« A notre âge ! »),
et nous allons effectuer ce parcours en
trois jours. Configuration légère, on a laissé nos bagages chez le loueur,
empilé le strict nécessaire, (dont l’ordi !) dans les petits sacs à dos et
en route ! Ce plateau devenu assez touristique grâce à ses nombreuses
chutes d’eau, ses petits villages « ethniques » et ses plantations de
café s’est révélé très plaisant à traverser.
La moto ronronne, je me sens devenir vietnamien, c’est un mode de
transport agréable et bien adapté, particulièrement ici au Laos, où la
circulation est quand même bien moins dense qu’au Vietnam ! Nous nous
sommes arrêtés à Tad Lo, un petit village au bord de la rivière, avec deux
jolies chutes d’eau.
Aujourd’hui
dimanche, les familles étaient de sortie, venues pique-niquer au bord de l’eau
et se baigner dans les eaux vives. Nous nous sommes contentés de nous mouiller
les pieds, frileux que nous sommes et avons contemplé le bain des éléphants.
Demain, nous ferons une balade sur le
dos de ces montures devenues rares dans le pays. Comme ailleurs, le moteur à
explosion a balayé les vieilles coutumes ou les a reléguées au rang de folklore
pour touristes… C’est une étiquette un peu péjorative, mais qu’il faut bien
accepter parfois et puis… nous avions envie de nous offrir ce plaisir !
Les connexions étant un peu
aléatoires, nous n’avons pu publier ce blog le jour de la rédaction. Je
poursuis donc mon récit et tenterai à nouveau de le publier, complété, aujourd’hui.
Contrairement à hier où nous étions dans une petite guesthouse, très peu chère, et très
rudimentaire mais bien sympa, aujourd’hui nous avons élu domicile dans le seul
disponible, un beau « resort », ensemble de bungalows, magnifiquement
placé près de la cascade de Tad Fane, et plus confortable, mais six fois plus
cher !
Pour ce qui est de la qualité de la connexion, je me méfie, le prix
n’y change pas grand-chose ! (Pour ceux qui s’intéressent un peu au coût
des choses, le Laos reste très peu cher pour nous, par exemple la guesthouse
nous a coûté 50000 kip, c'est-à-dire 5 euros, le resort 300000 kip, donc 30
euros, un luxe exceptionnel, un repas normal s’élève à environ 80000 kip pour
deux, bières comprises, 8 euros.)
Donc ce matin, balade aux pas lents de notre pachyderme. Perchés
dans un palanquin rustique, on est loin du temps des maharadjahs, j’admire la
placide assurance de notre monture. Il déroule soigneusement le pied pour se
hisser habilement sur un sentier rocailleux, parsemé de gros blocs rocheux.
Ensuite on a repris la route,
avec une halte dans une plantation de café, enfin, un village traditionnel qui
produit du café. Là, un guide local nous a raconté pendant deux heures, tout
sur le café, sur les ethnies, sur la vie du village et sur la sienne, sur les
plantes médicinales. Je ne vous fais pas un résumé, il y en aurait pour dix
pages !
Ensuite la route, qui
malheureusement se dégrade, comme nous l’avait signalé notre japonais, ils sont
en train de construire une deux fois deux voies, on se demande pourquoi, qui
pour le moment se résume à une demie voie mal empierrée, poussiéreuse et
chaotique.
Demain, après deux visites de cascades que l'on espère aussi belles que celle près de laquelle on va dormir, on poursuit la route , cette route en travaux, jusqu'à Pakse, point final de notre petite boucle. On rend la moto, récupère nos sacs, et trouve un hôtel pour prendre une bonne douche car nous serons certainement poussiéreux des pieds à la tête! Et puis après demain, départ pour le Cambodge! Angkor nous attend!
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