
Un petit article pour compléter
ma « bribe », car comme me le faisait remarquer Françoise, les Reines de la route méritent quelques photos. Et puis s’il y a les reines, il y a aussi
les autres, le reste de la circulation ! Les vélos sont rares, absents en
montagne, on le comprend, et peu fréquents en ville. La moto domine partout.
Les bus, impérieux, pressés, se faufilent, klaxon bloqué, doublent à gauche, à
droite, partout où ils le peuvent. Les voitures, elles, sont soumises au reste
de la circulation : Elles avancent sur leurs gardes, évitant les motos qui
surgissent de n’importe où, laissant la place au bus, s’arrêtant pour croiser
les camions dans les routes en lacets de montagne. De manière générale, la
circulation est lente, très lente, chaotique et complètement dérégulée.
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Moto équipée de réservoirs aquarium et d'une pompe
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Il faut
dire que l’infrastructure routière n’est pas toujours très claire :
Certains carrefours sont complètement incompréhensibles, donc il faut s’y
engager et voir comment en sortir ! Surtout ne pas imaginer qu’une règle
quelconque va gérer le flot incessant, non, c’est chacun pour soi, sans se
soucier le moins du monde des autres. La conduite des motos frise souvent
l’inconscience pour des européens, mais ici, c’est normal et ça passe. Remonter
une « deux fois deux voies » en sens inverse, couper la route pour tourner
à gauche, émerger de chez soi ou d’une ruelle, rouler à deux ou trois de front
alors qu’il arrive des véhicules en face, tout cela est normal et ne génère
aucune remarque particulière, aucune colère ou agacement. Simplement des coups
de klaxon des uns et des autres pour se signaler, demander le passage,
s’éviter. Le principe est simple : Faire comme si l’on était seul, les
autres se débrouilleront ! Et ça marche ! Il y a peu d’accrochages
finalement et les accidents sont rares et sans gravité, grâce à la vitesse
réduite.
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Un marchand ambulant |
Une autre particularité
intéressante est la façon de doubler. Les routes sont sinueuses, pas très
larges et très fréquentées. Dans ces conditions, doubler paraît mission
impossible, du moins aux yeux d’un français respectueux d’une code de la route
réducteur, mais pas du tout ! C’est même très facile ! Quand on le
décide, on met son clignotant et on double ! Plus on est gros, plus c’est
facile, à ce jeu les camions sont les grands gagnants. Ils doublent un
concurrent plus lent absolument sans se soucier de ce qui peut venir en face,
alors on se débrouille, on se serre, on s’arrête, et l’on s’aperçoit que sur
cette route qui paraissait si étroite on peut passer à trois, en se serrant
beaucoup ! Mais les voitures font de même, ignorant la notion de
visibilité, en plein virage, on double
sans trop accélérer pour pouvoir se ranger éventuellement s’il arrive quelqu’un
en face qui s’obstine. Les premières
fois, on se crispe un peu, puis on s’aperçoit que tout se passe bien, alors…

transport de cannes à sucre
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Six cochons bien emballés sur la moto
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Transport de mandarinier pour la fête du Têt |
Alors, les motos restent les
Reines de la route. Elles doublent où elles veulent pour les plus rapides, vont
à leur train de sénateur pour les plus lentes, ne s’occupent de rien sinon
d’elles-mêmes. Irremplaçables, indétrônables, ces reines là sont admises par le
régime, sinon, je crois que ce serait une révolution ! Un comble !
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Transport de pêchers pour la fête du Têt
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