16 février 2018

Premiers pas au Laos


Coucher de soleil sur le Mékong



On arrive au Laos lentement, par un bus surchargé qui nous a trainés de Hué à Savannakhet.  La gare routière où nous arrivons est calme, paisible, il n’est pourtant pas si tard.
Les tuk-tuk alignés ne se précipitent pas tous, non, un seul se présente que nous partageons avec les deux espagnols et la japonaise qui vont, quel hasard, dans le même hôtel que nous ! C’est un petit ensemble de bungalows très rustiques mais sympa, dans un joli jardin. Des français qui résident là nous donnent plein de tuyaux pour la suite du voyage. Savannakhet présente peu d’intérêt, c’est juste une ville étape, donc nous repartons le lendemain pour Takhek une petite ville au bord du Mékong un peu plus au nord. Nous espérons explorer depuis cette base la région du Khammouane, un magnifique massif karstique qui s’ouvre depuis peu au tourisme.
Les karsts de Khammouane s’érigent en murailles grises découpées, en dentelles de pierre, en découpages étranges qui émergent de la végétation. Travaillées par les eaux, érodées, sculptées ces roches se creusent, s’ouvrent aux rivières qui s’y cachent, heureuses de trouver un peu d’ombre et de fraicheur, avant de ressortir un peu plus loin s’offrir au soleil pour s’y dessécher à nouveau. Un des endroits les plus réputés c’est la fameuse grotte de Konglor, qui n’est d’ailleurs pas vraiment une grotte mais plutôt un long tunnel qui dissimule la rivière pendant plus de sept kilomètres avant de la laisser s’échapper dans une nouvelle vallée. Le plus étonnant c’est que ce tunnel est navigable !  Des barques à moteur font l’aller retour.
Le trajet dans le noir complet à peine troué par le faisceau des frontales que l’on nous prête est une expérience étonnante. Le tunnel sinue, se heurte à des murailles rocheuses, il s’élève ou s’abaisse. Parfois le bateau racle sur des hauts-fonds, on est en saison sèche, avant de reprendre son élan. La grotte nous délivre après un dernier coude, dans une jolie petite vallée où se niche un village perdu. Bien sûr, avec l’arrivée des touristes, les villageois se sont révélés des artisans hors pair et proposent tissages traditionnels et boissons fraiches, mais dans une atmosphère très bon enfant, sans sollicitation ni rapacité. Les touristes n’arrivent pour l’instant qu’au compte goutte et c’est très bien ainsi car la route est longue pour arriver à Konglor !
Nous avons choisi de prendre une excursion, que nous avons partagée avec trois israéliens et deux canadiens. Ils se sont révélés de bien désagréables compagnons de route, surtout les israéliens, jamais contents, toujours en retard et fiers de l’être et bien peu respectueux des gens du pays. Une longue route pourtant fort belle mais avec trop peu d’arrêts, il nous a fallu plus de trois heures de route pour atteindre notre but ! D’autres plus jeunes et plus sportifs louent des motos et partent pour un circuit de trois, quatre jours.  C’était tentant mais nous avons su garder raison et nous nous sommes contentés de louer une seule journée un beau scooter avec lequel nous avons fait la fin de la fameuse boucle en partant de Tekhek.
Une belle route bien goudronnée, qui permet quand même de s’échapper sur des pistes plus ou moins chaotiques pour aller visiter des grottes, encore, des boucles de rivières et surtout de s’infiltrer au cœur du fameux massif… Vous vous souvenez ? Non, non, je ne suis pas sarcastique !  Mais oui, le massif karstique, c’est ça ! Et de vous offrir de belles photos souvenirs !
Le Laos nous plait bien. Nous aimons l’ambiance qui y règne, très décontractée, jamais pressée. Contrairement aux vietnamiens, ils ne sont pas en recherche d’efficacité, pas de compétition, pas de stress. Avec, par conséquence, quelques aléas : Votre application à passer commande au restaurant s’avère inopérante, après une longue attente, vous recevez la moitié de ce que vous avez commandé, dans n’importe quel ordre, mais le sourire est toujours là , avec un « sorry very much » attendrissant!
Les bus ont du retard et sont souvent un peu trop chargés, mais personne ne s’énerve, jamais. C’est bien ! Et puis, nous avons retrouvé le soleil et la chaleur. La journée en moto nous a laissé transpirant, poussiéreux, assoiffés et il faut bien l’avouer un tantinet vannés ! Comme lors de nos épopées africaines, mais les paysages sont plus beaux et les motos en meilleur état !

Demain nous reprenons un bus en direction du sud vers la ville de Pakse, où nous nous arrêterons quelques jours, il y a, là aussi, plein de choses à voir !

Aucun commentaire: