Premiers pas au Togo…
Nous y sommes ! Rien, évidemment ne s’est passé comme
prévu !
A Ouaga, d’abord : La clé
3G de notre ami logeur n’avait plus de forfait… Alors le blog a un peu attendu,
il a attendu jusqu’à aujourd’hui jeudi. Nous sommes à Niamtougou, une ville du
nord du Togo, où André doit venir nous chercher.
Ensuite le trajet : Le bon plan africain pour gagner un
jour !
Nous partîmes fringant hier matin de Ouaga, comme prévu, par un bus de
ligne qui est parti à l’heure avec un siège pour chacun ! Un siège étroit
mais bon !
Arrivée à la frontière dans les délais… Cinkassé, une ville, village
frontière très moche, tout en longueur. Des motos taxis nous prennent en
charge, moyennant un supplément parce que nous sommes blancs, c’est comme cela,
les blancs consomment plus d’essence, sont plus lents, plus lourds, et surtout
plus exploitables !
Grâce au visa de l’entente pas de problème aux frontières. Nos
passeports dûment épluchés, tamponnés nous nous retrouvons du côté Togo. Le
plan, simple, est de prendre un bus jusqu’à Niamtougou (environ 200 km)
d’appeler André et de rejoindre avec lui Kawa, où nous serons hébergés. Plan
simple, pas bon plan !
La gare de la fabuleuse compagnie STS , Société de Transport des Savanes! |
Les compagnies de bus locales vont toutes à Lomé, elles acceptent
volontiers que l’on descende en route, mais il faut payer le trajet complet.
Négociations, marchandages, n’y font rien, elles n’ont que le billet pour Lomé
et partent toutes à 15 heures ! On achète nos billets, et on attend 15
heures. 2 heures ce n’est pas long. On mange dans un maquis près de la station
de bus, on cherche un banc à l’ombre… 15h30, 16h00… Un voyageur costumé chic
qui nous avait aidés pour les motos taxis et qui a choisi une autre compagnie,
vient nous faire causette. Lui aussi attend. 18h00, le car démarre enfin…pour
aller prendre du carburant ! Il attendait d’avoir suffisamment de
passagers pour payer le gazole. Retour à la case attente. Il faudrait quelques
passagers de plus pour dégager quelque minime bénéfice, je suppose ! Je
m’impatiente un peu… Je vais le dire. Bon ! Bon ! On y va, allez,
montez, les passagers, montez ! L’invite, en français, ne suscite aucun
mouvement… Les passagers attendent le coup de klaxon, vers 18h30, pour monter
enfin dans le bus. Le chauffeur, en dernière minute redescend pour nettoyer son
pare-brise ; on ne sait jamais ! Enfin, à 19h00 on démarre vraiment.
Arrivée prévue à Niamtougou, vers 23h00. Il nous y faudra passer la nuit !
L’aide chauffeur me dit qu’il y a des hôtels, que l’on s’arrêtera pas loin…
Mais on n’y est pas encore !
La route est en construction, quelques morceaux neufs de bon goudron,
le reste en piste de déviation ou du vieux goudron avec des nids de poule que
Françoise a qualifié de nids d’ânes vu leur taille. Vous avez déjà vu des nids
d’ânes, c’est grand, n’est-ce pas ? Et profond ! Le car zigzague entre
les plus dangereux, louvoie entre bosses et creux, tout en doublant les énormes
camions cause essentielle de cette route défoncée. Sur les morceaux roulants,
il prend de la vitesse, vibrant de toute la puissance de son moteur poussé à
fond et double, double, à la limite de la chaussée, rétro contre rétro. Et
puis, à nouveau freinage, déviation, poussière qui se lève et cache les
étoiles. Les phares des camions percent difficilement l’épais nuage rouge. Des
feux de brousse ponctuent le paysage et ajoutent une odeur âcre. C’est un jeu
vidéo, difficulté quatre ! Des lumières bleues, un feu d’huile de lampe
dans une bassine… Tiens c’est une douane volante ! Enfin, elle vole bas,
mais fort ! Nos chauffeurs ne s’en sortiront pas sans un bakchiche… Voilà
le maigre bénéfice envolé ! On reprend la route. Un passage rapide. Le car
déchire la nuit de ses tôles vibrantes. A l’intérieur les passagers somnolent
au sortir d’une conversation tonitruante sur la politique du Burkina. Les
hauts-parleurs diffusent en boucle une musique gourmantché lancinante.
Un grand fracas à l’avant. Le car vacille, louvoie, mais le chauffeur
arrive à contrôler et à stopper le bus. Tout le monde descend. Les hommes
s’alignent et commencent par se soulager !
A l’avant le pare-choc, une demie- calandre, et le berceau qui porte
la roue de secours pendent à terre. Des fixations ont lâché, trop vieilles,
trop sollicitées par cette route difficile. Ou bien, le vieux bus, las,
fatigué, a baillé à s’en décrocher la mâchoire…
L'Auberge Ana Fontaine |
On décroche le tout, rangé en force dans les soutes déjà bien pleines.
Le bus repart avaler de la route sans maxillaire inférieur. On attaque une
côte. C’est un passage célèbre dans le secteur, un cimetière de camions. Leurs
freins européens ne résistent pas à la poussée des 8O tonnes des remorques et
le ravin recueille les épaves qui s’empilent. On ne verra rien, il fait nuit,
le défilé se passe sans encombres on redescend sur Niamtougou… On nous pose à
la station Total, en nous disant d’y demander une auberge… Il est près de
minuit, tout le monde dort… La station est fermée. Un jeune qui traîne dans le
coin, (partout il y a des jeunes qui traînent !) s’offre à nous indiquer
l’auberge. Elle est à cinquante mètres. On frappe, on appelle, on crie… Au bout
d’un moment une fille ensommeillée vient nous ouvrir et nous ouvre une chambre.
Ouf ! L’eau fonctionne ! C’est le plus urgent. On est sales
et fatigués. On s’endort en faisant abstraction du beau rat qui cohabite avec
nous et que Françoise a vu se faufiler sous le lit. Finalement, chacun reste à
son étage et il ne ronfle pas.
Ce matin, au réveil l’auberge est vide, on cherche vainement
quelqu’un… Le boutiquier d’en face nous fournit un petit déjeuner et va
chercher le patron chez lui. Ils sont gentils, l’histoire du rat les fait
beaucoup rire. Il y a un cyber tout à côté, je vais pouvoir poster les blogs
déjà écrits, voire même écrire et publier celui-ci ?
André ne viendra nous chercher que cet après-midi. Peut-être avant 16
heures, ou alors après sa réunion de 16 heures…
C’est l’Afrique… Je vous l’ai déjà dit, ici, le premier art pour
voyager c’est de savoir attendre ! Quant au bon plan pour gagner un jour…
Déjà bien qu’on en ait pas perdu deux !
1 commentaire:
Ouah, ça c'est l'Afrique!!!
Bonne découverte du Togo! Mais gare aux rats et aux ravins!
Des bisous de tous!
J&J
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