15 janvier 2017

Atitlan









Lac Atitlan vu de San Pedro



Nous voilà à la dernière étape de notre voyage, le lac Atitlan… Pour y arriver, nous avons fait un crochet par Chichicastenango,

Le marché de Chichicastenango

une petite ville célèbre par son marché. Chaque jeudi et dimanche les indiens descendent des villages avoisinants pour acheter et vendre leur production : C’est avant tout un marché d’artisanat. On y retrouve les tissages, confections, broderies de tous les villages, chacun avec leurs couleurs, leurs motifs, leurs caractéristiques difficilement déchiffrables pour nous. En tout cas, visuellement, c’est très réussi ! Les échoppes recouvertes de bâches s’alignent dans les rues, innombrables, chacun essayant d’attirer le chaland. Le revers de la médaille, car il y a toujours un revers, (C’est vrai ça, difficile d’imaginer une médaille à une seule face, ou alors il faut plonger dans les surfaces courbes complexes qui échappent totalement à ma compétence !) le revers donc c’est que ce marché à la renommée devenue internationale dépasse de loin le seul contour de la nation Quiché et attire des foules cosmopolites de touristes. On y retrouve des gens venus de …Californie, Oklahoma, Oregon, Floride, Massachussetts, peut-être même de l’Ohio et du Nevada, et j’en passe ! Une foule d’américains donc, plus quelques canadiens, allemands, peu de français à cette époque… Conséquence directe les Quichés qui ne sont pas des quiches, n’ont pas fait de chiqué et on multiplié leurs prix par deux ou trois, histoire de conserver une marge de négociation !  Nos achats ont été réduits et ont démontré une nouvelle fois notre capacité réduite à marchander de bons prix ! Il faut dire qu’il est difficile de donner une valeur à des ouvrages qui ont nécessité beaucoup d’heures de travail  et qui se trouvent mis en concurrence avec des produits semi-industrialisés…. On quitte donc le marché, après plusieurs heures de déambulation, direction le lac Atitlan et plus spécialement le village de San Pedro d’Atitlan où nous avons trouvé un hôtel bon marché avec des chambres libres…La route qui longe le lac et dessert plusieurs villages accrochés aux flancs des montagnes est très lente et très défoncée même pour les normes guatémaltèques ! On arrive à San Pedro, il fait presque nuit. Très vite nous déchantons sur notre hébergement… Non pas tant l’hôtel, il est simple, d’un confort… limité !

San Pedro

Mais cela, on s’y attendait, et il a même un peu d’eau chaude ! Surprise ! (C’est le super système que l’on avait découvert en Amérique du Sud, avec une pomme de douche électrique… L’eau passe sur une résistance qui la chauffe… Simple, et peu efficace ! La quantité d’eau chauffée est minime, il faut se  contenter d’un mince filet d’eau et la sécurité électrique est encore plus minime : Ne rien toucher une fois que l’eau coule ! Risque d’électrocution garanti !) Non, c’est l’environnement de l’hôtel, et le village lui-même, surtout ses touristes. C’était marqué, ambiance cool… Les néo hippies, dreadlocks, jeunes venus de partout, mais encore une fois surtout des USA, n’ont pas pitié pour les vieux babas cools qui aimeraient dormir un peu, juste un peu ! Il y a, pas très loin, un bar de nuit où ils se réunissent, boivent, fument, parlent de plus en plus fort, crient et chantent au son lancinant d’un jumbee qui tente d’imposer son rythme, de plus en plus vainement. Sur le coup des trois heures du matin, on sombre dans l’inarticulation, ponctuée des cris hystériques de quelques groupies qui tentent de vaincre leur léthargie rampante.
Le calme gagne lentement, seulement troublé par les aboiements des chiens qui peuvent enfin converser à leur manière et les claquements des tôles du toit soulevées par le vent nocturne. Vers Six heures, la vraie vie s’éveille, les tuk-tuk s’ébrouent bruyamment, comme s’il y avait déjà des clients à ces heures là, les premières lanchas  s’éloignent en ronflant vers Panajachel, les travaux reprennent dans les multiples hôtels, restaurants, commerces en construction ou reconstruction !

Le lac Atitlan vu de Panajachel

Meuleuses, perceuses, outils en tout genre peinent à couvrir les joyeuses retrouvailles des ouvriers contents d’entamer sous le soleil encore frais, une nouvelle journée de travail….
Et le lac ? Oui, me direz-vous, tout cela n’est que troubles accessoires, petits dommages collatéraux… Et bien, le lac, après s’être frottés les yeux ensommeillés, avoir pris une lancha omnibus, qui va à Panajachel en desservant tous les petits villages, s’avère très beau, c’est vrai, c’est un très beau lac, planté face au ciel, comme un grand œil bleu, enchâssé dans son cercle de montagnes et surveillé par trois volcans… Un bien beau lac, mais… mais je m’en faisais une autre idée : Je le voyais plus sauvage, plus grand, plus secret… Il aurait fallu y venir bien avant, quand mes yeux s’écarquillaient plus facilement, quand mon cœur s’émouvait plus vite, quand le tourisme était encore parcimonieux ; quand j’étais jeune et rêvais déjà d’Atitlan…

 

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