Lac Atitlan vu de San Pedro |
Nous voilà à la dernière étape de
notre voyage, le lac Atitlan… Pour y arriver, nous avons fait un crochet par
Chichicastenango,
Le marché de Chichicastenango |
une petite ville célèbre par son marché. Chaque jeudi et
dimanche les indiens descendent des villages avoisinants pour acheter et vendre
leur production : C’est avant tout un marché d’artisanat. On y retrouve
les tissages, confections, broderies de tous les villages, chacun avec leurs
couleurs, leurs motifs, leurs caractéristiques difficilement déchiffrables pour
nous. En tout cas, visuellement, c’est très réussi ! Les échoppes
recouvertes de bâches s’alignent dans les rues, innombrables, chacun essayant d’attirer
le chaland. Le revers de la médaille, car il y a toujours un revers,
(C’est
vrai ça, difficile d’imaginer une médaille à une seule face, ou alors il faut
plonger dans les surfaces courbes complexes qui échappent totalement à ma
compétence !) le revers donc c’est que ce marché à la renommée devenue
internationale dépasse de loin le seul contour de la nation Quiché et attire
des foules cosmopolites de touristes. On y retrouve des gens venus de …Californie,
Oklahoma, Oregon, Floride, Massachussetts, peut-être même de l’Ohio et du
Nevada, et j’en passe ! Une foule d’américains donc, plus quelques
canadiens, allemands, peu de français à cette époque… Conséquence directe les
Quichés qui ne sont pas des quiches, n’ont pas fait de chiqué et on multiplié
leurs prix par deux ou trois, histoire de conserver une marge de négociation !
Nos achats ont été réduits et ont
démontré une nouvelle fois notre capacité réduite à marchander de bons prix !
Il faut dire qu’il est difficile de donner une valeur à des ouvrages qui ont
nécessité beaucoup d’heures de travail et
qui se trouvent mis en concurrence avec des produits semi-industrialisés….
On
quitte donc le marché, après plusieurs heures de déambulation, direction le lac
Atitlan et plus spécialement le village de San Pedro d’Atitlan où nous avons
trouvé un hôtel bon marché avec des chambres libres…La route qui longe le lac
et dessert plusieurs villages accrochés aux flancs des montagnes est très lente
et très défoncée même pour les normes guatémaltèques ! On arrive à San
Pedro, il fait presque nuit. Très vite nous déchantons sur notre hébergement…
Non pas tant l’hôtel, il est simple, d’un confort… limité !
San Pedro |
Mais cela, on
s’y attendait, et il a même un peu d’eau chaude ! Surprise ! (C’est
le super système que l’on avait découvert en Amérique du Sud, avec une pomme de
douche électrique… L’eau passe sur une résistance qui la chauffe… Simple, et
peu efficace ! La quantité d’eau chauffée est minime, il faut se contenter d’un mince filet d’eau et la
sécurité électrique est encore plus minime : Ne rien toucher une fois que
l’eau coule ! Risque d’électrocution garanti !) Non, c’est l’environnement
de l’hôtel, et le village lui-même, surtout ses touristes.
C’était marqué,
ambiance cool… Les néo hippies, dreadlocks, jeunes venus de partout, mais
encore une fois surtout des USA, n’ont pas pitié pour les vieux babas cools qui
aimeraient dormir un peu, juste un peu ! Il y a, pas très loin, un bar de
nuit où ils se réunissent, boivent, fument, parlent de plus en plus fort,
crient et chantent au son lancinant d’un jumbee qui tente d’imposer son rythme,
de plus en plus vainement. Sur le coup des trois heures du matin,
on sombre
dans l’inarticulation, ponctuée des cris hystériques de quelques groupies qui
tentent de vaincre leur léthargie rampante.
Le calme gagne lentement, seulement
troublé par les aboiements des chiens qui peuvent enfin converser à leur
manière et les claquements des tôles du toit soulevées par le vent nocturne.
Vers Six heures, la vraie vie s’éveille,
les tuk-tuk s’ébrouent bruyamment,
comme s’il y avait déjà des clients à ces heures là, les premières lanchas s’éloignent en ronflant vers Panajachel, les
travaux reprennent dans les multiples hôtels, restaurants, commerces en
construction ou reconstruction !
Le lac Atitlan vu de Panajachel |
Meuleuses, perceuses, outils en tout
genre peinent à couvrir les joyeuses retrouvailles des ouvriers contents d’entamer
sous le soleil encore frais, une nouvelle journée de travail….
Et le lac ? Oui, me
direz-vous, tout cela n’est que troubles accessoires, petits dommages
collatéraux… Et bien, le lac, après s’être frottés les yeux ensommeillés, avoir
pris une lancha omnibus, qui va à Panajachel en desservant tous les petits
villages, s’avère très beau, c’est vrai, c’est un très beau lac, planté face au
ciel, comme un grand œil bleu, enchâssé dans son cercle de montagnes et
surveillé par trois volcans… Un bien beau lac, mais… mais je m’en faisais une
autre idée : Je le voyais plus sauvage, plus grand, plus secret… Il aurait
fallu y venir bien avant,
quand mes yeux s’écarquillaient plus facilement,
quand mon cœur s’émouvait plus vite, quand le tourisme était encore
parcimonieux ; quand j’étais jeune et rêvais déjà d’Atitlan…
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