20 janvier 2017

Bribes-




 Les shuttles

Le Guatemala est un petit pays où il fait bon voyager, car il y existe un système très pratique, très confortable et très sûr  pour le touriste : Le « shuttle ». Le shuttle est un minibus privé, qui emmène les touristes où ils veulent, pratiquement quand ils veulent, à un prix très raisonnable… C’est super !
Je vous explique le fonctionnement… quand vous arrivez à un hébergement, hôtel, guest- house, celui-ci fait également office d’agence de voyage. Vous lui indiquez ce que vous envisagez pour le lendemain, ou surlendemain, déplacements, excursions, et il les organise à votre place par téléphone ou internet. Le shuttle vient vous chercher à votre hôtel, vous emmène là où vous vous rendez, vous ramène, ou vous confie à un autre shuttle  pour aller plus loin. Simple, et très pratique ! Et cela fonctionne très bien ! D’ailleurs presque tous les touristes les utilisent, même les plus fauchés d’entre eux, les jeunes back-packers (ou les vieux), les routards au long cours, ceux des Tours et des détours… Il faut dire, que l’autre système, le local, celui utilisé par les malheureux autochtones est infiniment moins pratique : Les gens s’entassent dans des « chicken bus » hors d’âge, (Ceux qu’on voit sur quelques photos du blog !) qui cahotent lentement vers des destinations mal précisées. Il n’existe pas de gares routières où toutes les compagnies s’arrêtent… Là, chaque bus est indépendant, dessert une ligne, possède son propre point d’arrêt et d’arrivée. Il faut donc jongler avec les compagnies, trouver les bons arrêts, changer souvent de bus pour un long voyage, réussir les connexions entre eux et prendre des taxis pour aller de l’un à l’autre… C’est très compliqué, fatiguant pour les vieux back-packers que nous sommes devenus, et l’on perd un temps fou !
Alors vive la facilité, vive le confort ! Avec un revers à la médaille, car, comme je vous l’ai déjà dit je crois, chaque médaille, étonnamment, à son revers…  Peu de contacts avec la population locale. On vit dans un monde parallèle et ceux que l’on côtoie, vivent du tourisme, avec les touristes. Ils sont charmants, serviables, souriants, mais c’est un peu leur gagne-pain !
Les autres ? Quand on les croise dans la rue, sur les marchés, dans les petites boutiques où l’on s’achète de l’eau, un casse croûte ou des biscuits ils sont tout aussi charmants, mais on les connait peu, trop peu pour émettre une opinion. Ils vivent dans le monde des « chicken bus » et des petites motos, des voitures rafistolées et parfois, celui de la violence, dans un monde de pauvres qui subissent, qui se résignent et de temps en temps se révoltent, agressent les plus riches, les blancs, les touristes…
Deux mondes parallèles avec peu de points de rencontre, celui où tout est facile et sûr, grâce à un peu d’argent, celui des beaux sites et des jolies villes, car du pays on ne connaît que ça, et de l’autre côté, celui du travail qui se lève tôt et marne pour quelques quetzals, des baraques en tôle dans des villages jamais finis, du trop vieux pick-up ou de la moto chinoise sur laquelle la famille s’entasse, des petits planteurs de café, écrasés par les aléas climatiques et la soif d’argent des gros acheteurs internationaux. Il doit même exister un troisième monde, celui des très riches, aux villas enfouies dans des lieux idylliques, aux belles limousines, mais celui-là est restreint, caché, secret, inaccessible à tous….


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