Les shuttles
Le Guatemala est un petit pays où
il fait bon voyager, car il y existe un système très pratique, très confortable
et très sûr pour le touriste : Le
« shuttle ». Le shuttle est un minibus privé, qui emmène les
touristes où ils veulent, pratiquement quand ils veulent, à un prix très
raisonnable… C’est super !
Je vous explique le
fonctionnement… quand vous arrivez à un hébergement, hôtel, guest- house,
celui-ci fait également office d’agence de voyage. Vous lui indiquez ce que
vous envisagez pour le lendemain, ou surlendemain, déplacements, excursions, et
il les organise à votre place par téléphone ou internet. Le shuttle vient vous
chercher à votre hôtel, vous emmène là où vous vous rendez, vous ramène, ou
vous confie à un autre shuttle pour
aller plus loin. Simple, et très pratique ! Et cela fonctionne très
bien ! D’ailleurs presque tous les touristes les utilisent, même les plus
fauchés d’entre eux, les jeunes back-packers (ou les vieux), les routards au
long cours, ceux des Tours et des détours… Il faut dire, que l’autre système,
le local, celui utilisé par les malheureux autochtones est infiniment moins
pratique : Les gens s’entassent dans des « chicken bus » hors
d’âge, (Ceux qu’on voit sur quelques photos du blog !) qui cahotent
lentement vers des destinations mal précisées. Il n’existe pas de gares
routières où toutes les compagnies s’arrêtent… Là, chaque bus est indépendant,
dessert une ligne, possède son propre point d’arrêt et d’arrivée. Il faut donc
jongler avec les compagnies, trouver les bons arrêts, changer souvent de bus
pour un long voyage, réussir les connexions entre eux et prendre des taxis pour
aller de l’un à l’autre… C’est très compliqué, fatiguant pour les vieux
back-packers que nous sommes devenus, et l’on perd un temps fou !
Alors vive la facilité, vive le
confort ! Avec un revers à la médaille, car, comme je vous l’ai déjà dit
je crois, chaque médaille, étonnamment, à son revers… Peu de contacts avec la population locale. On
vit dans un monde parallèle et ceux que l’on côtoie, vivent du tourisme, avec
les touristes. Ils sont charmants, serviables, souriants, mais c’est un peu
leur gagne-pain !
Les autres ? Quand on les
croise dans la rue, sur les marchés, dans les petites boutiques où l’on
s’achète de l’eau, un casse croûte ou des biscuits ils sont tout aussi
charmants, mais on les connait peu, trop peu pour émettre une opinion. Ils
vivent dans le monde des « chicken bus » et des petites motos, des
voitures rafistolées et parfois, celui de la violence, dans un monde de pauvres
qui subissent, qui se résignent et de temps en temps se révoltent, agressent
les plus riches, les blancs, les touristes…
Deux mondes parallèles avec peu
de points de rencontre, celui où tout est facile et sûr, grâce à un peu
d’argent, celui des beaux sites et des jolies villes, car du pays on ne connaît
que ça, et de l’autre côté, celui du travail qui se lève tôt et marne pour
quelques quetzals, des baraques en tôle dans des villages jamais finis, du trop
vieux pick-up ou de la moto chinoise sur laquelle la famille s’entasse, des
petits planteurs de café, écrasés par les aléas climatiques et la soif d’argent
des gros acheteurs internationaux. Il doit même exister un troisième monde, celui
des très riches, aux villas enfouies dans des lieux idylliques, aux belles
limousines, mais celui-là est restreint, caché, secret, inaccessible à tous….