20 janvier 2017

Retour

laguna de Bacalar



marché de Chichicatenango




tiendita sur la route

délicieux tamales

volcan Pacaya


pêcheur de Campeche

Nous voici à Pontoux, de retour… Le froid ne nous a pas vraiment surpris, on nous avait prévenus, mais il nous a pincé les oreilles, mordu le nez, gelé les orteils… On serait bien restés un peu plus, oui, on aurait bien prolongé notre voyage, on commençait à s’y installer, on y était bien… Alors, encore quelques endroits du Guatémala à découvrir, un petit tour au Salvador, destination très à la mode cette année chez les routards que nous avons rencontrés, ou au Costa Rica, ou, ou… Mais non, il nous fallait revenir. Sans regrets, car ce fut un très chouette voyage,

Hall de l'hôtel à Flores

agréable, sans problème et avec de magnifiques sites. Un voyage facile et confortable… Le rêve !
Le monde maya nous a conquis, avec ses grandes pyramides enfouies dans la jungle, ses bâtiments étranges, et la gentillesse de ses descendants, la population indienne du Guatemala.
La mer des Caraïbes aussi, à Tulum ou Livingston, avec des plages de rêve aux eaux turquoises  frangées de cocotiers… Et pourtant, nous ne sommes pas très « plage » !




Ceiba

Et de belles villes aussi, avec une mention spéciale pour Antigua, la ville aux volcans,

Iguane à Tulum

dans laquelle il fait si bon flâner…
Un beau voyage se termine, et déjà, en nos cœurs et dans nos têtes un autre se dessine : Celui, initialement prévu, en Asie… Il n’a été que reporté, on va le faire, un jour, bientôt j’espère…
On vous le dira, promis !
En attendant, encore quelques photos pour le plaisir de rêver…

Valladolid




Marché d' Oxcutzcab




océan vert 


Bribes-




 Les shuttles

Le Guatemala est un petit pays où il fait bon voyager, car il y existe un système très pratique, très confortable et très sûr  pour le touriste : Le « shuttle ». Le shuttle est un minibus privé, qui emmène les touristes où ils veulent, pratiquement quand ils veulent, à un prix très raisonnable… C’est super !
Je vous explique le fonctionnement… quand vous arrivez à un hébergement, hôtel, guest- house, celui-ci fait également office d’agence de voyage. Vous lui indiquez ce que vous envisagez pour le lendemain, ou surlendemain, déplacements, excursions, et il les organise à votre place par téléphone ou internet. Le shuttle vient vous chercher à votre hôtel, vous emmène là où vous vous rendez, vous ramène, ou vous confie à un autre shuttle  pour aller plus loin. Simple, et très pratique ! Et cela fonctionne très bien ! D’ailleurs presque tous les touristes les utilisent, même les plus fauchés d’entre eux, les jeunes back-packers (ou les vieux), les routards au long cours, ceux des Tours et des détours… Il faut dire, que l’autre système, le local, celui utilisé par les malheureux autochtones est infiniment moins pratique : Les gens s’entassent dans des « chicken bus » hors d’âge, (Ceux qu’on voit sur quelques photos du blog !) qui cahotent lentement vers des destinations mal précisées. Il n’existe pas de gares routières où toutes les compagnies s’arrêtent… Là, chaque bus est indépendant, dessert une ligne, possède son propre point d’arrêt et d’arrivée. Il faut donc jongler avec les compagnies, trouver les bons arrêts, changer souvent de bus pour un long voyage, réussir les connexions entre eux et prendre des taxis pour aller de l’un à l’autre… C’est très compliqué, fatiguant pour les vieux back-packers que nous sommes devenus, et l’on perd un temps fou !
Alors vive la facilité, vive le confort ! Avec un revers à la médaille, car, comme je vous l’ai déjà dit je crois, chaque médaille, étonnamment, à son revers…  Peu de contacts avec la population locale. On vit dans un monde parallèle et ceux que l’on côtoie, vivent du tourisme, avec les touristes. Ils sont charmants, serviables, souriants, mais c’est un peu leur gagne-pain !
Les autres ? Quand on les croise dans la rue, sur les marchés, dans les petites boutiques où l’on s’achète de l’eau, un casse croûte ou des biscuits ils sont tout aussi charmants, mais on les connait peu, trop peu pour émettre une opinion. Ils vivent dans le monde des « chicken bus » et des petites motos, des voitures rafistolées et parfois, celui de la violence, dans un monde de pauvres qui subissent, qui se résignent et de temps en temps se révoltent, agressent les plus riches, les blancs, les touristes…
Deux mondes parallèles avec peu de points de rencontre, celui où tout est facile et sûr, grâce à un peu d’argent, celui des beaux sites et des jolies villes, car du pays on ne connaît que ça, et de l’autre côté, celui du travail qui se lève tôt et marne pour quelques quetzals, des baraques en tôle dans des villages jamais finis, du trop vieux pick-up ou de la moto chinoise sur laquelle la famille s’entasse, des petits planteurs de café, écrasés par les aléas climatiques et la soif d’argent des gros acheteurs internationaux. Il doit même exister un troisième monde, celui des très riches, aux villas enfouies dans des lieux idylliques, aux belles limousines, mais celui-là est restreint, caché, secret, inaccessible à tous….


16 janvier 2017

Atitlan 2




Pensée pour Monique: fleur de la passion façon Guatemala

pensée pour Louis






village de Santa Cruz

Volcan San Pedro
Cerro de Oro de Saint Exupéry

Notre voyage s’achève, demain nous retournons à Antigua et de là, après demain, direction aéroport de Guatemala Ciudad et … retour en France. Mais avant, je dois faire amende honorable au sujet du lac Atitlan. Notre première impression était, je m’en rends compte maintenant surtout due au mauvais choix de notre point de chute. San Pedro n’était pas la base idéale pour ce que nous voulions faire : Voir et visiter le lac et ses villages. Depuis, nous avons fait une superbe balade qui nous a fait changer d’avis ! Nous avons pris une lancha jusqu’à Santa Cruz,

Vendeur de barbe à papa dans la lancha

un petit village accroché à la montagne. Des sentiers longent la rive du lac, puis s’escarpent et nous montent au « pueblo » qui est resté très authentique, peu, très peu, de touristes… Puis on redescend et on suit un chemin sinueux qui de montées en descentes, nous offre des aperçus magnifiques sur le lac et  nous emmène au village suivant, le minuscule Jabalaito. Nous voulions pousser plus loin, mais on nous l’a déconseillé, ici, les chemins ne sont pas sûrs le dimanche pour les touristes ! Le samedi soir étant le jour de beuverie hebdomadaire, certains, pour calmer l’épouse qui pourrait leur reprocher d’avoir inconsidérément dépensé l’argent de la semaine, tentent de se refaire une innocence en dépouillant de sobres touristes marcheurs…
Nous avons rencontré une française qui vit là depuis longtemps et qui, en plus de ce conseil judicieux, nous a raconté le lac… Un lac très instable, puisqu’au début des années 2000, il a brutalement monté de plusieurs mètres, à la suite du passage d’une tempête tropicale, qui a provoqué de grands glissements de terrain et probablement obstrué certaines évacuations. D’année en année il a continué à monter, noyant des maisons et les parties basses de certains villages. Les habitants ont construit de nouveaux pontons et des passages surélevés… Mais cette année, à la suite d’une sécheresse persistante, il a baissé de plusieurs mètres. Les pontons se trouvent un peu haut perchés et pour descendre des lanchas il faut escalader ! Ainsi va la vie du lac, comme pour nous, avec ses hauts et ses bas… Mais la sécheresse inquiète les habitants, non seulement des incendies éclatent, difficiles à maîtriser sur des pentes escarpées avec des moyens moyenâgeux, mais les cultures de maïs et de caféiers souffrent…
Évidemment pour les nombreux étrangers installés ici, la vie est plus facile. Des norvégiens ont fait construire de jolies « huttes » qui leur rappellent leur pays  sous un climat bien plus doux, des américains, bien sûr, et à San Pedro particulièrement une très active colonie juive, ou israélienne,  pas trop appréciée des autochtones. Il y a aussi des hôtels de luxe, de luxe pour nous, et de superbes villas appartenant à de riches guatémaltèques. Si, si, il y en a ! Des élus politiques qui se sont enrichis, c’est fréquent en Amérique centrale, (ailleurs aussi, mais nous sommes là, donc je parle d’ici !), des gangsters rangés des affaires, ou pas, et peut-être même quelques fortunes relativement honnêtes, mais ça doit être rare !
Tout ce beau monde a surtout choisi, à bon escient, la rive opposée à San Pedro… Là, le lac se révèle dans toute sa beauté. Avec les trois volcans en face, et même « l’éléphant » de Saint Exupéry, celui du Petit Prince… Vous vous souvenez ? Saint Ex, a fait une longue escale à Atitlan, son avion probablement encore en panne, et parait-il, de là, lui serait venue l’idée !  Je ne garantis pas l’anecdote… Mais la beauté des paysages, si ! D’ailleurs, voyez par vous-mêmes, quelques ultimes photos, juste pour le plaisir !

entrée du fjord de Santiago

15 janvier 2017

Atitlan









Lac Atitlan vu de San Pedro



Nous voilà à la dernière étape de notre voyage, le lac Atitlan… Pour y arriver, nous avons fait un crochet par Chichicastenango,

Le marché de Chichicastenango

une petite ville célèbre par son marché. Chaque jeudi et dimanche les indiens descendent des villages avoisinants pour acheter et vendre leur production : C’est avant tout un marché d’artisanat. On y retrouve les tissages, confections, broderies de tous les villages, chacun avec leurs couleurs, leurs motifs, leurs caractéristiques difficilement déchiffrables pour nous. En tout cas, visuellement, c’est très réussi ! Les échoppes recouvertes de bâches s’alignent dans les rues, innombrables, chacun essayant d’attirer le chaland. Le revers de la médaille, car il y a toujours un revers, (C’est vrai ça, difficile d’imaginer une médaille à une seule face, ou alors il faut plonger dans les surfaces courbes complexes qui échappent totalement à ma compétence !) le revers donc c’est que ce marché à la renommée devenue internationale dépasse de loin le seul contour de la nation Quiché et attire des foules cosmopolites de touristes. On y retrouve des gens venus de …Californie, Oklahoma, Oregon, Floride, Massachussetts, peut-être même de l’Ohio et du Nevada, et j’en passe ! Une foule d’américains donc, plus quelques canadiens, allemands, peu de français à cette époque… Conséquence directe les Quichés qui ne sont pas des quiches, n’ont pas fait de chiqué et on multiplié leurs prix par deux ou trois, histoire de conserver une marge de négociation !  Nos achats ont été réduits et ont démontré une nouvelle fois notre capacité réduite à marchander de bons prix ! Il faut dire qu’il est difficile de donner une valeur à des ouvrages qui ont nécessité beaucoup d’heures de travail  et qui se trouvent mis en concurrence avec des produits semi-industrialisés…. On quitte donc le marché, après plusieurs heures de déambulation, direction le lac Atitlan et plus spécialement le village de San Pedro d’Atitlan où nous avons trouvé un hôtel bon marché avec des chambres libres…La route qui longe le lac et dessert plusieurs villages accrochés aux flancs des montagnes est très lente et très défoncée même pour les normes guatémaltèques ! On arrive à San Pedro, il fait presque nuit. Très vite nous déchantons sur notre hébergement… Non pas tant l’hôtel, il est simple, d’un confort… limité !

San Pedro

Mais cela, on s’y attendait, et il a même un peu d’eau chaude ! Surprise ! (C’est le super système que l’on avait découvert en Amérique du Sud, avec une pomme de douche électrique… L’eau passe sur une résistance qui la chauffe… Simple, et peu efficace ! La quantité d’eau chauffée est minime, il faut se  contenter d’un mince filet d’eau et la sécurité électrique est encore plus minime : Ne rien toucher une fois que l’eau coule ! Risque d’électrocution garanti !) Non, c’est l’environnement de l’hôtel, et le village lui-même, surtout ses touristes. C’était marqué, ambiance cool… Les néo hippies, dreadlocks, jeunes venus de partout, mais encore une fois surtout des USA, n’ont pas pitié pour les vieux babas cools qui aimeraient dormir un peu, juste un peu ! Il y a, pas très loin, un bar de nuit où ils se réunissent, boivent, fument, parlent de plus en plus fort, crient et chantent au son lancinant d’un jumbee qui tente d’imposer son rythme, de plus en plus vainement. Sur le coup des trois heures du matin, on sombre dans l’inarticulation, ponctuée des cris hystériques de quelques groupies qui tentent de vaincre leur léthargie rampante.
Le calme gagne lentement, seulement troublé par les aboiements des chiens qui peuvent enfin converser à leur manière et les claquements des tôles du toit soulevées par le vent nocturne. Vers Six heures, la vraie vie s’éveille, les tuk-tuk s’ébrouent bruyamment, comme s’il y avait déjà des clients à ces heures là, les premières lanchas  s’éloignent en ronflant vers Panajachel, les travaux reprennent dans les multiples hôtels, restaurants, commerces en construction ou reconstruction !

Le lac Atitlan vu de Panajachel

Meuleuses, perceuses, outils en tout genre peinent à couvrir les joyeuses retrouvailles des ouvriers contents d’entamer sous le soleil encore frais, une nouvelle journée de travail….
Et le lac ? Oui, me direz-vous, tout cela n’est que troubles accessoires, petits dommages collatéraux… Et bien, le lac, après s’être frottés les yeux ensommeillés, avoir pris une lancha omnibus, qui va à Panajachel en desservant tous les petits villages, s’avère très beau, c’est vrai, c’est un très beau lac, planté face au ciel, comme un grand œil bleu, enchâssé dans son cercle de montagnes et surveillé par trois volcans… Un bien beau lac, mais… mais je m’en faisais une autre idée : Je le voyais plus sauvage, plus grand, plus secret… Il aurait fallu y venir bien avant, quand mes yeux s’écarquillaient plus facilement, quand mon cœur s’émouvait plus vite, quand le tourisme était encore parcimonieux ; quand j’étais jeune et rêvais déjà d’Atitlan…