27 juin 2013

Dernier message...





En Suède, des îles sur la Baltique
 
 Voilà, nous sommes rentrés… On a retrouvé Pontoux, Jack& Jo sont repartis sur Reims. On est rentrés à temps, pour assister les parents de Françoise, soutenir son père dans son dernier bout de vie.

On a rendu Beau Bill, après lui avoir fait une belle toilette, il va retrouver son anonymat, camping-car parmi les autres, au carter de tendue éraflé, dernier souvenir des rochers de Norvège. Ce fut un beau voyage, plein de magnifiques images, des paysages surtout, des paysages à couper le souffle. 
 
 


Quatre grosses semaines de routes, 5 pays traversés, un peu plus de10 000 km parcourus, 14 ferries empruntés (mais on les a tous rendus, n’ayez crainte, vous pourrez les emprunter à votre tour si le cœur vous en dit !) et d’innombrables tunnels, ce fut un voyage sans pause, plein, riche… et Beau Bill une bonne solution, bien adaptée à la visite en toute liberté des pays scandinaves.

Ce blog se clôt sur ces ultimes images de Suède et du Danemark, un voyage se termine, d’autres mûrissent déjà, se préparent lentement, en attente de réalisation, toujours dans l’espoir et la joie de découvrir  de nouveaux horizons. Alors à plus tard, nous vous préviendrons bien sûr !

22 juin 2013

Retour

Nous flânions en Suède, essayant de musarder un peu avant  de rentrer, nous flânions le long de la Baltique, une mer si peu salée que l’on croirait un lac, une mer si découpée que l’on croirait une multitude de lacs, enchâssée au milieu des forêts… Mais voilà, un coup de fil, un petit coup de fil très alarmant nous a relancés à l’assaut des routes. Le père de Françoise tisse les derniers fils de sa vie, si ténus que la trame est à nu. Il a perdu l’envie d’aller plus loin dans sa longue vie, il n’en a plus la force…
Alors Beau Bill déroule de la route, avale de l’asphalte, franchit allègrement les parallèles, nous ramène à la maison. Annulées, la rencontre tant attendue avec l’ami Hubert qui nous attendait dans sa belle ville d’Odense, la visite de Copenhague avec un coucou à Marion, le temps nous presse.
Beau Bill franchit les espaces sans plus s’arrêter en chemin. A peine le temps, tard dans la nuit (qui tombe enfin, on l’avait presque oublié !) d’écrire ce petit mot, depuis un camping dans le sud de la Suède où nous nous sommes arrêtés pour trouver des douches, une connexion internet, mais, curieusement et pour la première fois, pas le calme : Vendredi soir, le camping est plein, les suédois font la fête et cela s’entend de loin !
Le voyage était presque terminé, nous étions dans le superflu, dans le temps qui fait prendre conscience de ce que l’on a vu, ressenti.
Le voyage se termine ainsi, un peu tristement, il fut long et beau et nous en aurons d’autres.
Son voyage dans la vie se termine aussi, elle fut longue et souvent belle…
Le blog ne s’arrête pas, pas encore, pas tout à fait…

A bientôt !

18 juin 2013

Kirkenes…et la Finlande!


Donc, pour satisfaire notre insatiable envie d’explorer les confins, de voir les frontières, les limites, on prend la route de Kirkenes… Kirkenes c’est une ville, une petite ville, tout au bout de la Norvège, à l’est, à la frontière russe. On y arrive par une route, la petite route du nord, qui longe longuement l’océan arctique, avec des fjords, de minuscules villages à deux ou trois maisons, et de longs moments de solitude.

 Elle s’étire lentement vers l’est, bosselée, chaotique. Beau Bill tangue de bosse en bosse, louvoie entre les fissures et les déformations du goudron, il déroule ses roues avec précaution et atteint enfin le but ultime : Kirkenes !
Elle a voulu voir Vierzon, on a vu Vierzon
On a voulu voir Kirkenes, on a vu Kirkenes…
  Circulez, il n’y a rien, rien à voir ! Kirkenes, c’est une ville triste, ce genre de ville que l’on voit dans les zones frontières troubles, des gens qui passent, qui attendent on ne sait quoi, des gens affairés à ne rien faire. 

Un port aux cargos rouillés qui patientent indéfiniment pour un dernier appareillage, Kirkenes, ce n’est déjà plus la Norvège, c’est l’antichambre d’ailleurs, du grand est. On quitte vite la ville.

La Finlande nous attend !
La Finlande ! Bien sûr on n’en connaîtra que le grand nord que l’on traverse en biais pour rejoindre le pays sami  en Norvège et puis que l’on retrouve pour notre première étape vers le sud. On est en pleine Laponie… 
1ère étape : Une bonne route droite, ou presque, qui passe entre des lacs et les murailles vertes de forêts qui s’étendent à l’infini. 
Parfois, rarement, une, voire deux maisons forment un village au nom imprononçable dont le nombre de lettres est certainement beaucoup plus grand que le nombre d’habitants ! Arrêt dans un petit renfoncement le long de la route, sale et infesté de moustiques, moucherons et autres bestioles indésirables. Il commence à pleuvoir…

2ème étape : idem la première, avec en plus une route de nouveau chaotique en Norvège, mais on visite le musée sami à  Karasjok et une superbe et insolite galerie d’art à Kautokeino. On repasse en Finlande. La route est de nouveau bonne, mais le parking étape est encore plus sale que le premier, avec autant de bestioles, mais une vue imprenable sur un lac et la forêt … Il continue de pleuvoir…

3ème étape : idem la première et la deuxième, mais on cherche un camping équipé d’internet pour pouvoir publier le blog et communiquer avec le monde. On ne le trouve qu’après être passé en Suède. Les deux que l’on a essayés, au bord de la Baltique en Finlande, semblaient d’un autre temps… Journée de pluie.




Bribes- Bonjour les samis !


Karasjok, capitale officielle du pays sami, Kautokeino, grand lieu de rassemblement et de passage des troupeaux… Des bourgades, enfouies au milieu des forêts, des lacs, et des moustiques. D’un côté la Norvège et ses hauteurs, où sont les pâturages d’été, de l’autre la Finlande, ses plaines et ses lacs et ses  immenses forêts où paissent les rennes l’hiver. Mais où sont nos samis ?
Que sont nos samis devenus,
Que j’avais de si près tenus
Et tant aimés,
Ils ont été trop clairsemés,
Je crois le vent, les a ôtés…

Pas de sami en vue, en tout cas pas ceux des contes et légendes, avec rennes et costume, il y a même eu discussion pour savoir, à quoi ressemblait un sami! A-t-il un type plutôt asiate, mongol, indien ou tout simplement nordique ? On n’en sait rien ! Les photos du musée nous montrent tantôt l’un tantôt l’autre, c’est un vrai salmigondis de samis !

En fait des s’amis, il y en a partout, il suffit d’avoir les yeux et le cœur ouverts…

Bribes- Les reines des rennes

Les reines des rennes
Certains voulaient voir le cap nord, certaines voulaient, en plus,  voir des rennes… 



Peut-être une nostalgie du Père Noël et de certaines images d’enfant, sans doute une curiosité envers les plus nombreux habitants de ces contrées sauvages… Des rennes nous en avons vu, seuls, en petits groupes, en grands troupeaux, des jeunes flanqués de leurs mères, des rennes femelles, des rennes mâles, des rennes indéterminés;  (C'est-à-dire que NOUS ne savions pas, vus de si loin, dans quelle catégorie les ranger !).
 des rennes sans bois, des rennes aux bois naissants, quelques uns, beaucoup plus rares, aux bois imposants…
Les voir ne suffisait pas, il fallait aussi les photographier ! Beau Bill, arrête ! Il y a un renne ! Là ! On freine, on s’immobilise au milieu de la route, on prend une photo en vitesse… Oh ! Non ! Elle est ratée… Je descends, je remonte, avance un peu… Enfin, le renne est immortalisé ! Et celui-là, il est beau ! On recommence… Je me souviens de touristes étrangers photographiant, à notre grand étonnement, des vaches dans les prés de la région. Les rennes étant le bétail d’ici, les gens du pays doivent bien se demander pourquoi, pourquoi donc, prendre en photo ce qui leur semble si naturel !





Cap Nord

Le Cap Nord… Il y a longtemps, quand c’était encore compliqué d’y arriver, presqu’une aventure, j’en rêvais déjà.

 Cela faisait partie de mes destinations de rêves, de rêves d’aventure. Maintenant, nous y sommes ! Il n’y a plus d’aventure, mais le mythe perdure !
Les guides nous avaient mis en garde, mais nous étions décidés à sacrifier au mythe et même pour cela prêts à en passer sous les fourches caudines d’une commercialisation abusive. L’approche par la route empêche d’ailleurs toute alternative, sauf à chausser ses bottes de sept lieues, parcourir de longues distances à pied dans la steppe et parvenir au Cap Nord alternatif…

Beau Bill a donc suivi la route jusqu’au parking final, est passé fièrement devant les postes de péage, où l’on doit normalement acquitter la taxe exorbitante qui accorde le privilège de contempler le bout du monde… Personne au péage, barrière ouverte, ce n’était pas l’heure, ou notre heure de chance. On est passé.  Et on a contemplé…

En fait, il n’y a pas grand-chose à voir ! Devant l’océan vide, derrière le paysage vallonné, érodé,  lissé par le vent, une terre d’ardoise et de plantes rases, à gauche le cap alternatif, et, sous nos pieds, la dernière falaise, au bord soigneusement balisé par une barrière de sécurité à toute épreuve. (On est quand même en Norvège, non !). Le vent est froid, le temps couvert mais la visibilité est bonne…

Il n’y a pas grand-chose à voir mais c’est grand et c’est le bout de l’Europe. On essaie de voir le pôle Nord, on caresse l’idée de la banquise, on imagine l’hiver ici, quand la nuit règne, on est content, on a accompli un vieux rêve…
Un chauffeur de bus danois, rencontré sur le parking du musée viking, nous a demandé pourquoi il y avait tant de français qui montaient au cap nord, plus que d’autres… La question était étrange et difficile… Peut-être sommes nous, plus que d’autres tentés d’aller au bout, même si c’est inutile, même si, au fond cela n’apporte rien, ou pas grand-chose, juste arriver au bord du monde et contempler l’infini…
On repart. Les guichets de péage sont ouverts pour ceux qui arrivent maintenant. Nous avons par hasard évité l’arnaque la plus septentrionale d’Europe comme le dit un de nos guides… et cela renforce notre sentiment de contentement !

Finalement, on a changé encore d’avis et on a décidé d’aller à Kirkenes, vers la frontière russe ET au centre du pays sami. Cela ne fait que 500 km de plus, on n’est plus à ça près ! La route est belle, elle longe l’océan Arctique, enlace des fjords, encore des fjords, traverse des étendues de steppes où paissent paisiblement des troupeaux de rennes, des forêts rabougries d’arbres tordus par le vent dans lesquels se nichent, à l’affut du touriste innocent, des myriades de moustiques affamés.


13 juin 2013

Aujourd'hui...

Voilà...Je viens enfin de publier les messages que j'avais préparés... Nous nous sommes arrêtés dans un camping bien équipé, dont la connexion wifi fonctionne et c'était un des principaux critères. 
Le voyage vers le nord continue, malgré de lourdes inquiétudes du côté des parents de Françoise... On croise les doigts!
Après demain Cap Nord en vue et puis ensuite, on commence la descente tout doucement, tout doucement..
A bientôt, pour la prochaine connexion, enfin j'espère!

Les Lofoten

Avec un jour d’avance sur nos prévisions, nous avons débarqué sur les Lofoten, noyées dans la brume.  Les dents de scie se laissent deviner parmi les écharpes de nuages qui en cachent le sommet.
Beaucoup de Bobils, s’échappent du grand ferry et viennent s’agglutiner à la horde déjà présente. Nous en faisons malheureusement partie et suivons docilement le troupeau jusqu’à la pointe sud de l’île, le petit village de Å. Il est au bout de l’île, une sorte de bout du monde, où les montagnes viennent se jeter dans la mer, juste un petit village de quelques dizaines de maisons rouges, niché dans un creux.
 Un grand, un très grand parking accueille les Bobils qui viennent sagement s’agglutiner, décidés coûte que coûte à s’endormir ensemble, côte à côte, après avoir communié dans une ferveur commune à la beauté du lieu. Les effluves des séchoirs à morue qui bordent le parking doivent aider à l’assoupissement général, voire à l’asphyxie collective. Secouant la torpeur qui nous gagne, nous décidons de faire bande à part et de chercher un coin plus conforme à notre exigence d’individualité. Nous le trouvons quelques kilomètres  plus loin, sous la forme d’un petit parking, quasi désert et face à la mer…
Dans le jour qui ne cesse plus, nous nous endormons pour la première nuit aux Lofoten.
 Lofoten, un nom à faire rêver, qui rappelle Loti, la vie rude des pêcheurs qui affrontaient la mer froide, les morutiers secoués par les flots en quête de la précieuse manne… La morue se fait rare, ce sont maintenant des bancs de touristes qui sont ramenés dans les chaluts, vont-ils aussi nous fumer? Nous faire sécher ? Un filet de touriste fumé, la technique est risquée, mais mettre un touriste à sec, je crois qu’ils s’y entendent déjà !

Et puis, le lendemain, on est conquis par les Lofoten, on quitte la grand route, l’épine dorsale de ce chapelet d’îles, pour explorer des chemins plus étroits, qui nous emmènent dans des paysages hors du commun.
 Des villages minuscules, quelques maisons, égarées au bout du monde, la mer qui joue avec la côte, une côte essaimée dans la mer, des montagnes, aux formes acérées, portant encore des traces de neige, qui viennent s’effondrer dans la mer, et, parfois, étrangement des petites plages de sable qui viennent déchirer le gris des roches d’un trait de blanc inattendu. Là, l’eau devient aussi verte que celle des lagons du Pacifique… 
  Bien sûr, ici, la température ambiante ne laisse pas le cocotier s’épanouir !  Il y a un point de la côte où l’horizon est libre et où l’on peut admirer le soleil de minuit frôler l’horizon avant de remonter.  Ce premier jour, il y a eu quelques rares éclaircies, mais le soir le ciel est gris, le soleil indigné qu’on l’observe ainsi, se drape dans un voile de nuages qui le cache aux yeux des curieux.  Le deuxième jour, aujourd’hui mardi, le miracle des paysages continue. On visite au passage LE musée viking de l’île : On en sait un peu plus sur la culture viking… Mais c’est un musée de plein air et la balade entre la maison reconstituée, le drakkar reconstitué et le petit musée qui présente les objets retrouvés dans des fouilles est vivifiante et permet de se dégourdir les jambes ! Il a fait beau, oui, beau, avec du soleil et du ciel bleu, la majeure partie de la journée, aussi on décide de se poster à un autre endroit de la côte pour voir le soleil de minuit. Là il est 23h 30, il baisse lentement dans le ciel encore dégagé…Attendons !
Hier a été décidé un petit changement de programme pour le voyage : Après le Cap Nord, au lieu d’aller à Kirkenes, à la frontière russe, on va descendre à travers le pays sami, en Norvège puis en Finlande. Histoire de faire connaissance avec la culture sami ! (sami pour anciennement lapons, comme on dit maintenant inuit, pour les anciens esquimaux, blacks pour les anciens noirs, et… je pourrais en trouver d’autres mais je risquerais de dépasser le politiquement correct donc je m’abstiendrai ! Cependant, si quelqu’un peut m’expliquer pourquoi ces changements d’appellation, j’apprécierais !)
Demain, on sort des Lofoten par le nord, on sera à deux jours du Cap Nord. On va chercher un camping pour
-Prendre des douches
- Faire la lessive

- Et, surtout, publier sur le blog ! Les photos et les articles s’accumulent sans que je puisse jamais me connecter !

Bribes

CPA, pour Cercle Polaire Arctique, c’est un bel acronyme qui fait résonner des harmoniques étranges… Les terres deviennent plus sauvages, plus vierges, les eaux se chargent de gris, l’homme se raréfie, il y a comme une Cessation Progressive de son Activité (Compréhension Possible par les Actifs français !). Les forêts de résineux emplissent l’espace et toujours des eaux vivent qui dévalent de montagnes cachées dans les nuages. De lentes processions de Bobils  s’acheminent vers le Nord, inévitablement attirés, comme l’aiguille de la boussole, vers ce point mythique où la terre finit…
CPA, cercle symbolique,  cercle de glace et de vent, le dernier cercle… dont le centre s’inscrit à jamais dans les profondeurs insaisissables d’un océan gelé.

Comité de Publication Anonyme
Le Cercle Polaire Arctique - Monument

Il pleut sur les villes…



Il pleut sur les villes, Bergen, puis Alesund, 
 il pleut sur les villes de bois, pour ne pas qu’elles s’enflamment une nouvelle fois, qu’elles se figent pour l’éternité dans leur robe de gris.

 La dernière s’est faite belle il y a à peine plus d’un siècle, érigée sur les cendres de son incendie. Elle s’est parée des attributs de l’art naissant, celui que l’on disait Nouveau et ses maisons en portent fièrement les symboles les plus marquants. Bâtie et rebâtie, la ville aux sept îles, n’est pas aussi illustre que celle aux sept collines, elle s’est nourrie de la mer et du vent, de la rudesse du temps, de la rigueur des hommes.
Il pleut sur les villes et les bois,
Il pleut sur la terre, là où elle s’égrène dans la mer en une myriade d’îles, îlots, rochers caressés par les vagues. 
 La route s’insinue entre terre et mer, entre terre et brume, elle joue la virtuose pour passer d’une île à l’autre par des ponts excentriques, des ponts tordus, puis lasse de se contorsionner ainsi, elle finit par s’enfoncer dans la mer en un long tunnel blanc.

De Kristiansund à Trondheim la route flirte encore avec la mer, de tunnels en corniches, et puis après la grande ville elle s’enfonce aux creux des terres cultivées, champs de céréales aux belles promesses qui sitôt la neige fondue se teignent de vert, elle creuse son sillon dans les forêts, contourne encore quelques monts ceints de blanc et fonce vers le nord.

Nous sommes là, à quelques pas du cercle polaire, dardés nous aussi vers le nord, avec juste l’esquisse d’un crochet vers les Lofoten que nous espérons atteindre dans deux jours.


Il pleut, il pleut sur les bois et les hommes, mais parfois, comme échappé de l’infini, pointe un doigt de lumière qui illumine un coin de fjord, un pan de forêt, sous un lambeau de ciel bleu.
 

12 juin 2013

Bribes...

Pensées.
Nous sommes loin, loin dans le nord, mais néanmoins proches par la pensée… et le cœur. Alors petites pensées, un peu en vrac.
D’abord à nos proches, nos enfants, à qui nous avons bien involontairement transmis un fardeau à gérer pendant notre absence, merci pour leur courage…
Ensuite une pensée pour nos amis de l’Autre Atelier. Nous avons bien pensé à vous pendant votre concert on a su qu’il s’était bien passé. Bravo ! Et bonnes vacances, à la rentrée !

Une petite pensée particulière pour Martine de la chorale, qui nous a prêté un chouette bouquin sur les Samis, « Le dernier lapon ».  Ce livre nous a rendus curieux  de voir cette culture d’un peu plus près et nous a incités à modifier un peu notre voyage.

06 juin 2013

Geirangerfjord

Un fjord de plus ? Oui, mais… Pour y arriver nous avons quitté Sogndal, la région du Sognefjord par une très belle route de montagne, encore une qui nous a fait longer des glaciers,

des torrents bouillonnants, aux eaux neigeuses avant de plonger sur le Nordfjord, un petit fjord moins connu et néanmoins magnifique auprès duquel nous avons passé la nuit.
 Ensuite on a attaqué l’étape mythique, les deux routes touristiques peut-être les plus célèbres du pays. La route des Aigles d’abord qui part de Geiranger, s’élève, s’élève… On atteint les nuages, le vent souffle, glacial, autour de nous de la neige, épaisse, de la glace.

 On dépasse à peine les 1000 mètres et pourtant, on se croirait à plus de 3000 dans les Alpes.
 Enfin, une descente en lacets sur le fjord que l’on traverse une fois de plus en ferry, pour attaquer LA plus connue des routes, la fameuse route des Trolls.
 A vrai dire, on appréhendait un peu cette route, réputée difficile, étroite, encombrée…et que l’on faisait dans le sens inverse de celui préconisé. Là encore une magnifique route de montagne qui monte jusqu’à un plateau élevé. Sur le rebord de ce plateau, l’état a installé des belvédères,  pour admirer la plongée de la route en lacets serrés jusque dans la vallée d’Andalsnes. Vu de là, la route est vertigineuse !

Finalement la descente se passe très bien, très facilement. La route n’a qu’une voie, c’est vrai, mais vient d’être refaite et présente de nombreux renfoncements pour croiser. Pas trop de monde en face non plus, je craignais un afflux de bus, mais non… Surtout des Bobils (Cette fois je l’écris ainsi, car  « Beau Bill » est unique, il est notre maison ambulante, notre cocon le soir, il est lieu de vie, centre de loisirs, maison de la culture, restaurant, tripot parfois…), surtout des bobils, quelques voitures et un énorme camion transportant une non moins énorme pelleteuse. Qu’allait-il faire la haut ? Pelleter glaces, brumes et nuages, les repousser et dans un ultime rugissement de moteur faire le ciel tout bleu ? Je ne sais, en tout cas, on l’a croisé, Beau Bill sagement rangé dans un renfoncement pour ne pas que le monstre l’écorche au passage, et, vous ne me croirez pas, mais un peu plus tard, le ciel s’est dégagé, est devenu tout bleu, plein de lumière et de soleil. On a vite quitté les doudounes, remis les T-shirts. Si cela continue ainsi, au Cap Nord on va s’acheter des tongs et des débardeurs !
On a atteint Alesund, une petite ville côtière, on s’est logé royalement dans un camping,
 pour se laver, enfin, je veux dire se laver mieux, se doucher quoi, faire un peu de lessive et surtout se connecter pour que vous puissiez enfin vous délecter à la lecture de ce blog, qu’il ne faut pas hésiter à recommander ! En effet, et ça c’est une surprise, il y a peu d’endroits où l’on puisse se connecter, même  en cherchant. Ici, le camping est connecté à internet, mais n’a pas de wifi. Il faut aller dans une salle, à côté du bureau, se brancher avec un câble et pffuuuit ! Les messages courent, lettre par lettre, mot par mot le long des câbles, ils se mettent en ordre, s’alignent, forment des phrases sans fin et finalement ce blog. Pour les images, je ne sais pas, peut-être qu’elles s’enroulent serrées, serrées pour passer dans le tuyau ?
Alesund, on la visite demain et lorsque vous lirez ce blog, on aura commencé la montée vers les Lofoten. A quand la prochaine connexion ?

05 juin 2013

Sognefjord

On a quitté Bergen sous la pluie, par de grandes routes, les liaisons rapides d’ici, pour rallier la région du Sognefjord. C’est le plus grand et le plus profond des fjords, l’un des plus beaux aussi, les guides le louent, les prospectus aussi, alors on y va ! La route qui y mène est magnifique, une route de montagne où, de tous côtés dévalent des cascades impressionnantes,

en haut, les lacs  commencent à peine leur dégel et laissent entrevoir, sous les rayons du soleil revenu, une eau bleue opalescente.




Au passage, à Vik, on découvre notre première église en bois debout. 
Elle sera suivie de deux autres dans la même région. Ce sont des constructions étranges, très typiques de la Norvège. Et puis, la descente sur le Sognefjord : Magnifique !
On avait prévu de s’offrir une excursion sur un fjord. Mardi matin, par grand beau temps, on embarque avec Beau Bill qui nous accompagne, sur le petit ferry qui va nous emmener au bout du bout du Sognefjord, dans un de ses plus étroits tentacules, jusqu’à Gudvangen. C’est, évidemment, beau, très beau, surtout la fin, quand les parois du fjord se resserrent un peu et que l’on voit apparaître, après un dernier méandre le petit port de Gudvangen.
Des bus attendent les nombreux asiatiques qui ont embarqué avec nous et qui n’ont dû voir la balade qu’à travers écrans et objectifs interposés. A leur décharge nous aussi avons pris pas mal de photos, qui finalement se ressemblent toutes plus ou moins !  L’après-midi, histoire de se dérouiller les jambes, on est allé voir de près de belles cascades, puis une autre église de bois debout, très belle. Jo a appris, à ses dépens qu’elle venait d’être regoudronnée de frais !
Et puis, et puis, d’autres doigts du fjord qui enserrent les montagnes, d’autres églises blotties au milieu de leur petit cimetière si paisible, d’autres aperçus fantastiques sur des eaux bleues, vertes, et des tunnels, énormément de tunnels…

Il semble, que l’on ait choisi le bon moment pour effectuer ce voyage : A part l’épisode pluvieux de Bergen, le ciel bleu nous accompagne, il fait assez  chaud pour rester en T-shirt une partie de la journée. Bien sûr le temps change vite, parfois un petit coup de vent ramène des nuages, de la fraîcheur et une possibilité d’ondée n’est jamais à exclure ! Les vêtements de pluie sont toujours prêts ! Mais dans l’ensemble c’est mieux, beaucoup mieux que ce à quoi on pouvait s’attendre. Et puis, il n’y a pas trop de monde, pas de queue aux ferries, des routes tranquilles, pas de difficulté pour trouver des coins pour passer la nuit… C’est chouette !

Bribes: Les sous

Le coût des choses est une notion relative… Ici, on respecte les gens, le coût du travail y est élevé, et par conséquent, tout ce qui est issu d’un travail à un prix élevé. Pour les norvégiens, qui sont bien rémunérés pour ce qu’ils font, le coût de la vie en Norvège est normal, et leur pays offre tant d’avantages… Pour nous c’est différent, évidemment ! On trouve tout cher, non, pas cher, hors de prix ! Alors c’est dit, on n’y reviendra pas,  ici, la ruine nous guette. Les ferries sont très chers et inévitables, le carburant aussi, il y a plein de péages, pour entrer dans les villes, pour prendre certaines routes, certains tunnels, la nourriture, même le saumon, coûte beaucoup plus cher qu’en France, (mais il est meilleur !). On le savait, on le vérifie.

Ce constat lui-même me coûte beaucoup, alors je n’y ferai plus allusion !

Bribes: Les tunnels

La Norvège, c’est le pays des fjords aux eaux pures, des glaciers qui viennent s’y baigner, c’est le pays des trolls et du pétrole, c’est aussi celui des tunnels. Pour les fans de tunnel, les agoraphobes, mais pas clostro du tout, des tunnels, il y en a, encore et encore, pour tous les goûts.  Des longs et des courts, de larges tunnels tout droit, d’autres qui montent, (ou descendent, c’est selon), d’autres qui montent et qui descendent, en général avec un radar en bas de la descente, d’autres qui tournent et même qui font des intersections, il y en a d’anciens  à la voute de roc  mal façonnée,  sombres et humides, d’autres tout récents en béton lisse à la signalétique flambant neuve, certains sont gratuits, d’autres payant. On en a même vu un, en rampe hélicoïdale, à une seule voie mais long de 4 km, qui desservait une ferme perdue en haut d’un fjord, habitée depuis 40 ans par une dame. (Elle était jeune il y a 40 ans, mais plus maintenant !) Un si long tunnel pour une vieille dame, cela nous a quand même interloqués ! On savait l’état norvégien pointilleux sur l’égalité des droits de ses citoyens (d’autres feraient bien d’en prendre de la graine !), mais de là à engager des travaux colossaux pour permettre à une seule personne d’aller chercher son pain au village, il y a une marge que nous n’avons pas franchie. Renseignements pris, c’est une compagnie électrique qui a construit le tunnel pour  desservir certaines de ses installations et la ferme en a profité, ainsi que les touristes qui montent et qui descendent  à horaires précis pour ne pas se rencontrer !
Plein de tunnels, vous dis-je ! Au point que sur certaines portions de route les vues sur les fjords ou sur la montagne sont presque subliminales, un flash entre deux tunnels, un éclair de liberté, un court espace de lumière et l’on replonge dans le tube, restrictif, coercitif. On se réjouit les yeux et le cœur et l’instant d’après l’obscurité est là. On attend la sortie, pour reprendre la contemplation éperdue de ces paysages magnifiques, on guette sa lueur, on s’y prépare, on regarde à gauche parce que le fjord était à gauche à l’entrée, mais maintenant, raté, c’était à droite qu’il fallait regarder ! On tourne la tête, trop tard, le tunnel suivant nous a déjà engloutis. (Je sens le sarcasme poindre chez certains qui pensent que les têtes sont bien lentes à se tourner, c’est un peu vrai, mais même une tête arthritique ne met pas si longtemps que ça à faire un 180° en craquant, les tunnels se succèdent vraiment !) Sur la E16, que nous avons empruntée un court moment on a compté 40km de tunnels pour environ 60 effectués ! C’est un record, il y a même le plus long tunnel du monde, 24km, c’est long et monotone.

Alors parfois, pour éviter un trop long tunnel, on prend la petite route, celle d’avant, avant les foreuses géantes, les vers de montagne,  et on se balade, lentement, suspendus au dessus des eaux par un fin ruban d’asphalte usé….

02 juin 2013

Bergen

Bergen,  on y est ! Ou plutôt on se trouve à une quinzaine de km de Bergen, dans un petit camping, à Bratland !  Je vous raconte…
Vendredi on quitte notre aire personnelle au bord du fjord.  Le temps a changé, le soleil nous a quittés,
 ( peut-être vous a-t-il rejoints, vous en France  qui en manquez ?) et on prend la route sous la pluie. Comme on manquait quand même d’eau on s’est arrêté pour aller voir une grande, une puissante cascade derrière laquelle passe un petit chemin.
 Equipés, façon pêcheur de gros en mer du nord, nous avons  gaillardement franchi les quelques dizaines de mètres qui nous ont permis d’atteindre le fameux rideau d’eau…
 (Ridodo, c’est rigolo, non ?)
 La pluie avait presque cessé, la cascade ne nous a même pas mouillés ! Le chemin est suffisamment  large derrière ridodo pour que des cars entiers de touristes débarquent et y prennent place ! D’ailleurs une horde montante chassée de leurs trois bus par l’attrait d’une douche éventuelle, nous a fait prendre promptement le chemin de la descente.  En route, vite ! Bergen nous attend ! La deuxième ville de Norvège, la plus belle paraît-il…
On cherche, sur les indications de nos guides, un parking équipé, avec douches et wifi, pour les bobils. Notre GPS, dûment programmé, nous entraîne au bord des quais, dans un quartier en complète reconstruction, alternant des sites industriels désaffectés en démolition, des chantiers de construction de bâtiments, de restructuration de la chaussée, jusqu’à une improbable friche urbaine, qui fut, sans doute, ce campement espéré. Il est jonché de  carcasses de voitures calcinées parmi lesquelles errent quelques junkies. Des planches pourries délimitent on ne sait quelle zone protégée et un baraquement délabré et définitivement fermé ressemble à ce qui a dû être un bureau, des sanitaires… Au-dessus, un double pont courbe déroule ses quatre voies saturées d’automobiles qui filent indifférentes vers un ailleurs meilleur.
Cet univers post-apocalyptique ne nous semblant pas convenir à nos desseins touristiques paisibles, nous mettons rapidement le cap vers le petit camping de Bratland qui nous accueille depuis hier. Là, tout est vert, propre, la douche est chaude (Heureusement car à un prix exorbitant !) et la wifi présente mais d’une lenteur qui m’a rappelé une époque révolue. (Heureusement elle est gratuite, la responsable nous l’a bien fait remarquer !)
Depuis cette base reculée, nous avons visité Bergen aujourd’hui.
 Bus, tramway nous ont amené à pied d’œuvre. Il tombait une petite bruine glaciale poussée par un vent frais, qui ne nous laissait, n’étant pas bretons,  qu’une envie : Faire comme l’escargot, se recroqueviller dans sa coquille ! C’est ce que nous avons fait dans nos cirés… (Que nos amis bretons nous pardonnent cette comparaison. Mais si en Bretagne la pluie ne tombe que sur les cons, il parait qu’à Bergen il ne pleut pas, il n’y a  que des vêtements mal adaptés !)

Bergen est belle, même sous la pluie, son cœur, le vieux quartier, est un cœur de bois, un  cœur poli par les ans, par l’histoire, un cœur qui bat, qui a battu, au rythme du port, des pêches, du commerce du poisson depuis le moyen-âge.
 Une belle ville où l’on aurait pu prendre plaisir à musarder davantage, mais le temps nous a découragés, après avoir visité le cœur de bois,
 s’être réchauffés dans le musée de la ligue Hanséatique, après un petit tour dans la ville plus moderne, nous avons fait nos emplettes au marché au poisson et sommes revenus au camping nous mettre à l’abri. Demain nous partons un peu plus au Nord visiter le Sognefjord, pendant deux ou trois jours.