01 juin 2013

Bribes: Les ferries...

On le savait : Voyager en Norvège implique de prendre des ferries. On le savait, mais difficile d’évaluer combien, sur des trajets prévisionnels. Les cartes achetées en France sont trop peu précises. L’atlas routier acheté en Norvège donne déjà beaucoup plus de précisions sur leur nombre. Quant à leur coût sur un voyage…
Alors voilà ! Des ferries il y en a partout, des ferries en veux- tu en voilà. Les innombrables fjords, bras de fjords, fjordinets et fjordinettes,  qu’il faut bien franchir pour aller de l’avant, donnent lieu au rituel du ferry. Un rituel rapide, d’une efficacité remarquable : On arrive avec Beau Bill, on se range sur une file plus ou moins longue avec d’autres véhicules volontaires pour la même opération. Le monstre arrive, ouvre haut sa gueule de requin, dégurgite ses proies précédentes et avale autos, camions, motos et Beau Bill à une vitesse prodigieuse. Pour pouvoir être dégurgité de l’autre côté de l’eau, il faut payer son écot, sa dîme, sa rançon. Les cartes bleues se lamentent, évoquent une surchauffe douloureuse, les porte-monnaie se ferment, se fripent d’effroi mais il faut en passer par là !
Alors on quitte Beau Bill un instant et on monte, on monte tout en haut sur les ponts pour oublier ces viles contingences. Le spectacle est magique, les eaux profondes des fjords serpentent entre les montagnes, certaines encore blanches, d’autres toujours vertes, des vallons couverts de vergers en fleurs, des cascades qui coulent de partout, des torrents aux eaux impétueuses, pressés de rejoindre l’eau salée pour s’y perdre corps et biens…

Et puis, vite la gueule va s’ouvrir, on regagne Beau Bill qui patientait au fond du ferry et dans un fracas de tôles on émerge pour découvrir un petit port dans un minuscule village aux maisons rouges et blanches tout pareil à celui que l’on venait de quitter.

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