28 février 2019

tout a une fin...




Notre voyage s’achève, s’est achevé. De ce périple en Oman, que va-t-il nous rester ? Des images bien sûr, des impressions, des réflexions… Comme à chaque voyage, à chaque découverte d’un nouveau pays des questions surgissent, souvent sans réponse, des souvenirs se gravent, des émotions, des sentiments s’impriment en nous.

Les paysages, paysages de désert, de montagnes désertiques, traversés parfois de cette fulgurance verte, palmiers irréels qui bordent les wadis.
 
 Le sable du désert, que je n’ai osé affronter et qui se décline en dunes de sable blond  si fin qu’il semble s’évaporer au soleil.
Ces paysages qui m’ont offert le plaisir, à chaque fois renouvelé, d’affronter des chemins difficiles, pistes torturées, chaotiques, où s’impose un grand sentiment de solitude et de liberté mais  qui ont donné du fil à retordre à la copilote ; les outils sont imparfaits, il faut laisser jouer son instinct, on ne sait plus bien faire, on en a un peu peur…

  Quant aux gens, au devenir de ce pays, cela fait partie des questionnements. Des omanais, des vrais, on en a croisé, aimables, polis, mais il n’y a pas eu vraiment d’échange. Les autres, les plus nombreux, les indiens, pakistanais, immigrés de tous poils et de toutes couleurs on n’en sait guère plus, sinon, qu’ils ne sont jamais considérés vraiment comme étant du pays.


 Ils sont, ils restent des immigrés, mais est-ce vraiment une spécificité de ce pays ? Le temps était court pour vraiment entrer dans la réalité de ce pays et les contacts superficiels, limités aux échanges commerciaux, des touristes quoi !
 On a vu cependant un pays en pleine transformation, un gigantesque chantier, clairement destiné à remplacer la rente pétrolière en déclin par une rente touristique en plein essor. Le pays va certainement y perdre, sinon son âme, du moins une partie de son charme. Lorsque tous les wadis seront bitumés, canalisés, organisés, toutes les pistes goudronnées, balisées, le petit parfum d’aventure que l’on y trouve encore va disparaitre.
 Ne subsisteront que les tours organisés, les beaux "resorts"…
 Mais bien sûr il restera l’océan, le soleil, ces déserts de pierre et de sable et, j’espère, la courtoisie, l’honnêteté des habitants…

 

Pour terminer ces deux semaines bien remplies, un rapide résumé chiffré de notre petit séjour :
2839 kilomètres parcourus en 10 jours.
9 wadis visités, parcourus. Une nuit en campement dans le désert, les autres en hôtel, ce qui revient au même vu le confort du campement !
Pas mal de kilomètres de pistes  plus ou moins difficiles, mais je n’ai pas le décompte exact.
5 pleins d’essence. Le Cherokee est une excellente voiture mais sa consommation sur piste est loin d’être vertueuse !
Et enfin, la carte de notre trajet, avec la précision approximative de Google qui ignore tout ce qui n’est pas goudronné !



Notre circuit


Bribes...


Les petits camions bleus

Le pays est pauvre en eau. C’est même un euphémisme : C’est un désert, un désert de sable, de pierre et de rocaille. Si l’on excepte quelques havres de verdure, le long des wadis, rien ne pousse hors des arbustes épineux qui font la joie des chèvres et le désespoir des vêtements qui s’y accrochent lorsqu’on essaie de s’y abriter du soleil. Et pourtant, des villages s’accrochent aux flancs des montagnes, des bourgs poussent dans chaque vallée, des villes s’érigent, le pays est en chantier, semble se développer, croître et prospérer. Chaque maison s’orne d’au moins une réserve d’eau, une citerne de plastique blanc, toutes les mêmes, assez disgracieuses, mais dispensatrices du précieux liquide. Comme l’électricité, l’eau arrive partout en Oman. Aussi difficile d’accès, aussi isolée soit-elle, chaque maison bénéficie de ces bienfaits modernes. L’électricité arrive, comme partout, par l’intermédiaire d’un réseau de fils électriques et de poteaux qui escaladent les pentes les plus abruptes, cheminent au fond de vallées, se fraient un passage à travers les montagnes. L’eau a aussi son moyen de transport : Ce sont de petits camions citerne bleus. On les voit partout, ils sont nombreux, lents et indispensables. Ils grimpent poussivement les pentes que l’on dit, dans les guides réservées aux 4x4, ils les grignotent petit à petit, font des pauses, laissent passer les rutilantes voitures et reprennent leur harassante ascension. Sous l’effort, ils lâchent parfois des pets de fumée sombre qui voile un instant le soleil. Enfin, ils arrivent et délivrent leur manne. Je ne sais où ils se remplissent, j’imagine comme d’immenses réservoirs d’où ils essaiment périodiquement, colonie d’insectes bleus bienfaiteurs et reviennent se nourrir, mission accomplie.

Ici, quand j’ouvre un robinet ou prends une douche, j’ai une pensée émue pour le petit camion bleu qui me permet ce geste si naturel chez nous, tellement naturel que l’on en oublie trop facilement la portée dans cette aridité sans fin.

25 février 2019

Route de Hatt-wadi bani awf-wadi as sahtan-wadi al Abyad

Wadi bani Awf


Allez, un dernier petit blog pour la route, vite fait! Et oui, le temps se fait court, demain soir on prend l’avion de retour. C’est donc notre dernière nuit en Oman. Nous avons retrouvé Muscate et l’hôtel Riyam, où nous avions déjà logé une nuit. Il me faut vous résumer les deux derniers jours. En un mot, je dirais… très bien ! Ah ! Non, cela en fait deux, on va donc dire : Super !

D’abord hier, la longue piste pour quitter la région de Nizwa. Super, des paysages somptueux, une piste perdue mais pas oubliée, car il y circule quand même pas mal de 4x4, touristes et locaux.

 Elle mérite le temps que l’on y passe et les secousses qu’elle nous inflige. Elle monte en lacets raides, redescend, remonte, sinue à flanc de montagne, plonge vers une minuscule palmeraie, s’égare un peu dans une zone plate, longe le snake canyon, la gorge au serpents, un étroit boyau réservé aux sportifs spécialistes du canyonning, descente en rappel et autres techniques qui ne sont plus de notre ressort,

Snake canyon

 si elles l’ont jamais été ! Elle finit par le wadi bani Awf et enfin, s’arrête à la route 11. Une grande route toute belle, toute neuve. Là on pagaille plusieurs heures pour trouver un hébergement, on tourne en rond, on s’énerve un peu et on finit par rallier la côte, à Seeb, pas très loin de Muscate, où un hôtel indien nous accueille. La journée fut longue, on est content de flâner le long de l’océan et de manger en terrasse. 

plage de Seeb



Aujourd’hui, on décide de faire ce que l’on n’a pas pu terminer hier, recherche d’hôtel oblige ! Alors on reprend la route 11, on remonte jusqu’à ar Rustaq,  suite à une erreur de programmation et on cherche le wadi Sahtan, le bien nommé. On pagaille à nouveau, la cartographie a changé, les points GPS ne correspondent plus… On finit par trouver en faisant tout bonnement confiance à un panneau indicateur ! Le wadi Sahtan ne nous apporte rien de bien nouveau. Il est défiguré par la route nouvelle tracée en son sein, elle prend trop de place, on ne voit plus qu’elle. 

Seeb

Plus loin, des pistes montent à de nombreux villages isolés. On en prend une, puis il faut revenir, ce sont toutes des culs de sac. On décide de rejoindre le wadi bani awf, celui que l’on a fait hier. Et là, une piste de toute beauté s’offre à nous. Des passages délicats, mais on est tout seul, au milieu de la montagne désertique, ou au fond d’un minuscule goulet bordé de palmiers. On hésite parfois sur certains embranchements, les indications sont rares, rien sur les cartes… Mais on finit bien par trouver la piste principale, celle qui nous ramène au Bani Awf.

wadi Sahtan


 Retour sur la route 11, cette fois à la recherche du wadi Al Abyad. Youpiiii ! Le point GPS que l’on a est juste ! On a trouvé du premier coup, cela devient rare. Cette fois la piste est courte, on remonte dans le lit même du wadi. Galets, caillasses et profondes flaques d’eau. C’est amusant à passer. Au bout, petite balade à pied. Il faut bien se dégourdir un peu ; on trouve d’étranges petites sources d’eau chaude qui laissent échapper des bulles de gaz. Les flaques qu’elles forment sont laiteuses, pleine de calcaire en suspension. 

source chaude du wadi Abiyad

Bon, on ne flâne pas trop, il faut revenir à Muscate ! Encore une journée  bien pleine, pleine de kilomètres aussi. Demain, on flâne, promis. On traine dans la ville, sur les plages proches et C’EST TOUT !  Il faudra aussi rendre la voiture un peu plus présentable pour la remettre au loueur, car le blanc, c’est joli, mais ça craint ! Déjà elle est passée au car wash hier, on ne pouvait plus l’approcher, c’est à recommencer…


Au retour, je vous fais l’ultime article, la conclusion, avec carte, itinéraires, ce qui vous a tant manqué jusqu’ici !

A bientôt !


23 février 2019

Jabrin-Djamel Shams



le château de Jebrin

Nous avons quitté les sables blonds, pour les montagnes grises, dans la région d’Izni. Une grande région touristique, très prisée des omanais aussi, car elle permet grâce à l’altitude d’échapper, un peu, aux chaleurs torrides. Dans notre cas, c’est une réussite totale !

Jebrin

On aurait même préféré quelques degrés de plus et un ciel dégagé, car depuis deux jours le ciel est voilé, plutôt gris et nous avons eu quelques gouttes de pluies qui ont tracé un sillage ocre sur notre belle voiture blanche empoussiérée. Nous avons commencé par visiter les châteaux et les forts celui de Jabrin, puis celui de Bahla. Ce sont d’imposantes constructions entièrement refaites, ce qui leur ôte leur caractère ancien. Mais la réhabilitation respecte scrupuleusement l’authenticité du lieu. C’est du beau travail, et leur visite est intéressante, on peut comparer avec nos châteaux-forts, un peu plus anciens mais à la destination défensive identique. Les grands principes sont proches, murs épais, tours et meurtrières, machicoulis… Des détails changent : Ce n’est plus de la poix ou de l’huile bouillante que l’on jette sur l’ennemi, mais du jus de datte ! La visite du fort de Nizwa, aujourd’hui ne nous a pas apporté beaucoup plus, à part la taille, le prix d’entrée,  supérieurs et la qualité de l’accueil et des explications, inférieurs !

Château de Jebrin

Par contre nous avons eu une riche journée d’excursion. Nous avons fait celle du Djebel Shams, le point culminant d’Oman, massif longé par une faille profonde, un wadi sans fond, un peu comparable, un peu seulement, à Grand Canyon aux USA. En tout cas, c’est LE grand canyon d’Arabie et ce n’est pas rien !

 village de Misfat

Le djebel Shams


 Une route nous emmène jusqu’au pied des monts et se prolonge par une longue piste. 
La plupart des visiteurs font une boucle dont une partie permet d’admirer les gorges d’en haut, elles sont vraiment profondes et leurs roches striées offrent une belle harmonie de couleur, et l’autre partie les ramène au point de départ. Nous avons choisi de jouer les prolongations en allant tout au bout, tout en haut de la piste, qui devient de moins en moins roulante, jusqu’à l’ultime groupe de maisons,  perdu là-bas. Très peu de touristes vont jusque là. Les gens y vivent de rien, ou de pas grand-chose, leurs 4x4 ne sont pas rutilants, ils sont même hors d’âge et s’ils ne sont pas hostiles,
ils ne montrent pas non plus un enthousiasme débordant à nous voir. Une indifférence à peine polie, pourrait-on dire ! Nous avons donc fait le chemin en sens inverse, jusqu’à rejoindre la boucle bien fréquentée et en bas, nous nous sommes lancés sur un chemin proposé par le guide off road. Il s’agit de remonter le fameux canyon, un petit bout, mais quand même jusqu’en bas des grands à pics. La piste est courte cette fois, mais très difficile, les quatre roues motrices sont bien nécessaires. De l’eau circule entre les caillasses, 

le "grand canyon d'Arabie"

du gros gravier mou où l’on peut facilement rester planté, et il faut en même temps négocier des passages serrés entre des rochers et de brusques changements de pente. Bref, une belle piste, heureusement qu’elle n’est pas longue ! Mais elle se termine dans la gueule du canyon, entre les hautes murailles de roches brunes, c’est impressionnant. Je ne me suis jamais senti bien grand, c’est vrai, mais de là à avoir ce sentiment de petitesse ! Un petit tour à pied plus en avant, histoire de se dérouiller un peu les jambes et d’admirer encore, cette fois d’en bas et l’on repart. On fonce à Nizwa, que l’on avait négligé jusqu’ alors, voir le dernier château de la région qui nous manquait et faire un petit tour au souk,

le wadi Ghul

lui aussi tout refait à neuf ! On y trouve notre vie, petits souvenirs, choses à ramener. Les souks que l’on a fait ici, sont étrangement calmes comparé à ceux que l’on a connu ailleurs. Tout est tranquille dans ce pays !

Et puis, un détour de plus pour aller acheter notre pique-nique de demain au Lulu de Nizwa. Que voulez-vous, on prend des habitudes ! Chez Lulu , ça nous a plu ! Le corned beef local, rose et gluant, entre deux fines tranches de pain nan racornies comme du vieux carton j’en avais assez depuis deux jours que j’en mangeais ! Alors vive Lulu et ses préparations variées !

Demain, on quitte Jabrin où nous aurons passé trois nuits, par une belle piste de montagne. On ne sait pas où l’on dormira, quelque part sur la route entre ici et Muscate. Lundi on doit dormir à Muscate pour y passer notre dernière journée. Nous y avons encore plein de choses à voir ! Et puis, et puis, le voyage se terminera. D’ici là j’aurai peut-être encore le temps de vous faire un petit billet, qui sait ?


21 février 2019

Bribes...


Une histoire à devenir…
Une caractéristique remarquable d’Oman, en plus de la beauté de ses habitants est le nombre considérable de chèvres. Elles errent de partout, broutant de maigres pâtures, cherchant et même quémandant des restes de pique-nique. Elles sont curieuses, insolentes, drôles et finissent pas se faire chasser car leur sans-gêne n’a pas de limite. Si vous n’y prenez garde votre repas de midi disparait, s’éparpille sur le sol car elles n’en gardent que ce qui leur convient. Dans les campagnes, les villages, les villes, elles fouinent, cherchent, s’effarouchent soudain d’un rien, se rassurent d’aussi peu. Elles semblent n’appartenir à personne et pourtant n’appartiennent certainement pas à tout le monde ! Elles sont aux rues d’Oman, ce que sont les chiens à Valparaiso ou La Paz, les chats à Mystras et dans beaucoup de villes grecques ou les singes à Angkor.

Il circule des bruits, des rumeurs sur ces sympathiques animaux. On nous a raconté, mais peut-être n’est ce qu’une légende caprine, bien que nous en ayons entendu plusieurs versions qui convergeaient sur quelques points, que les chèvres étaient l’objet d’un important trafic.

Au nord d’Oman, dans la province du Musandam, juste en face de l’Iran, des dizaines de bateaux sont là, immobiles. C’est vrai, on les a vus ! Ce sont, nous a-t-on dit,  des bateaux chevriers, qui amènent d’Iran des cargaisons d’animaux, les confient aux Omaniens qui leur passent les contrôles sanitaires et les convoient jusqu’à Dubaï ou elles sont échangées contre des équipements ou matériel qui font défaut aux iraniens, soumis à l’embargo américain. Ainsi, il n’y a pas de transaction financière, simplement un retour à l’antique système de troc qui, lui est toléré.

 L’histoire ne dit pas comment sont rétribués les omaniens qui se livrent à ce tour de passe-passe. Ils ne sont certes pas bénévoles, et ce sont d’ailleurs plus certainement des immigrés indiens, pakistanais, malais, qui sont employés plutôt que les vrais omaniens, beaux, rares, et plus enclins à laisser faire le travail aux autres qu’à s’abaisser à le faire eux-mêmes.

L’histoire ne dit pas non plus comment le vieux sultan gère ces compromis au niveau international, mais il ne doit pas trop mal se débrouiller, car Oman est le seul pays de la région à être en paix avec tous ses voisins et depuis longtemps ! Dans le coin, cela frôle l’exploit.

côte, désert, wadi khalid




Aujourd’hui mercredi, belle et bonne journée ! Hier elle fut en demi-teinte, comme cela arrive parfois dans les voyages! ( C’est mal organisé, ici ! Clin d’œil à la troupe Entre d’Eux)) On est parti en suivant la côte, visitant de petits villages parfois, mais surtout en roulant sur ces magnifiques routes omanaises. La voiture ronronne sur leur asphalte lisse.

 De temps en temps des toilettes publiques, d’un modèle breveté, vous invitent à vous soulager, même en traversant le désert ! Elles sont impeccables, luxueuses et gardées à demeure. Gratuites, bien sûr, comme tout ce qui est public ici !

Il y a des leçons à prendre…

 Donc on plonge plein sud, on saute le spot des tortues, ce n’est plus la saison et il faudrait attendre la nuit dans un hôtel hors de prix, donc on passe. Le but c’est de faire la route qui longe les Sharkiya Sands 

Sugar dunes 


 appelées aussi Sugar Dunes , de belles dunes de sable blanc. Mon idée était de remonter ensuite en traversant cette zone par une piste marquée sur la carte. La route s’est révélée magnifique et la piste impraticable pour nous. Après plus ample renseignements et lecture approfondie du guide Off Road en anglais, que nous nous sommes procuré dès le départ, pour tenter la traversée il aurait fallu être équipé en matériel de désensablement, ce que les loueurs de voitures ne font pas, et être plusieurs voitures pour se prêter assistance…

Toilettes publiques

 Car toute la partie sud de cette piste est en sable très fin, mou et profond avec des passages de dunes. On renonce donc. Sagement. Du coup il faut faire le tour du désert les Sharkiya pour l’attaquer par sa face nord !  Longue route monotone, à travers le désert qui de blond est devenu grisâtre et plat. On dort le soir dans un hôtel, le seul à une centaine de kilomètres à la ronde, dans une petite ville perdue, Sinaw. Je suis fatigué de cette longue route et un peu déçu de m’être montré raisonnable…
Mais aujourd’hui tout change ! On a examiné nos plans, nos guides off et sur route… On part visiter le wadi bani khalid. (Que l’on aurait dû faire en descendant si le voyage avait mieux été préparé !). Il n’est qu’à une centaine de km en coupant par certaines portions de pistes. En route on réserve pour un campement dans le désert. 

Le wadi est très beau. (Au fait, pour ceux qui n’auraient pas encore cherché l’explication de ce mot, wadi : C’est une quebrada, un canyon, une gorge en français, creusée par un cours d’eau qui forme des bassins, des rapides et serpente dans la petite vallée qu’il s’est formée. Ce sont des îlots de verdure au cœur des montagnes arides.) Bon, le wadi Khalid est assez large au début, il a pu donner vie à de belles palmeraies et un peu plus haut s’échelonnent de superbes bassins dans lesquels s’ébattent plein de touristes. 

Car l’accès de cette partie est facile, il y a un grand parking, rempli de 4x4 et même quelques minibus ! Mais malgré tout, c’est très beau. En continuant la promenade le canyon se rétrécit, l’eau se faufile entre les rochers et nous tentons de faire de même en évitant de glisser. En voiture, nous sommes aussi allés tout au bout de la route, au-dessus du wadi, dans les montagnes dont il nait. Là, très vite, on a une impression de grande solitude. Le chemin se termine dans une cuvette rocheuse qui abrite quelques maisons. On ne voit personne à part quelques chèvres qui viennent nous quémander quelques restes 
lorsque nous pique-niquons à l’ombre chétive d’un arbuste épineux.

Wadi Bani  Khalid

 On repart du wadi en milieu d’après midi, on est à une soixantaine de km du campement. La majeure partie sur une des magnifiques routes locales. Celle-là, ils sont en train de l’élargir et de la surélever, elle passe en deux fois deux voies, il faut au moins cela, pour absorber un futur trafic prévu en grande expansion, car pour le moment, si ce n’était les travaux, il serait très fluide ! Au village de Al Wazil, on appelle le campement pour savoir comment s’y rendre : C’est facile, il suffit de prendre la bonne piste et après c’est tout droit. Ici, le sable est un peu damé, la vingtaine de km est avalée facilement. Le campement est en fait un lieu d’accueil très sophistiqué, idéalement placé au cœur des dunes. 

Le confort y est celui d’un hôtel, les bungalows très accueillants et les activités attractives mais à un coût qui nous y fait renoncer.  Pour voir le coucher de soleil on a préféré grimper sur une dune, enfin à mi-pente,

 car elles sont hautes, plutôt que de partir le faire en 4x4 .Et c’était très beau aussi, le sable était doux et chaud…

Demain, on quitte le camp pour se diriger vers une zone de montagne, avec encore des wadis, des chemins escarpés que l’on va découvrir grâce à notre gros livre. (Il pèse … je ne sais pas, un dromadaire  mort, tiens !)

Campement Arabian oryx