21 février 2019

Bribes...


Une histoire à devenir…
Une caractéristique remarquable d’Oman, en plus de la beauté de ses habitants est le nombre considérable de chèvres. Elles errent de partout, broutant de maigres pâtures, cherchant et même quémandant des restes de pique-nique. Elles sont curieuses, insolentes, drôles et finissent pas se faire chasser car leur sans-gêne n’a pas de limite. Si vous n’y prenez garde votre repas de midi disparait, s’éparpille sur le sol car elles n’en gardent que ce qui leur convient. Dans les campagnes, les villages, les villes, elles fouinent, cherchent, s’effarouchent soudain d’un rien, se rassurent d’aussi peu. Elles semblent n’appartenir à personne et pourtant n’appartiennent certainement pas à tout le monde ! Elles sont aux rues d’Oman, ce que sont les chiens à Valparaiso ou La Paz, les chats à Mystras et dans beaucoup de villes grecques ou les singes à Angkor.

Il circule des bruits, des rumeurs sur ces sympathiques animaux. On nous a raconté, mais peut-être n’est ce qu’une légende caprine, bien que nous en ayons entendu plusieurs versions qui convergeaient sur quelques points, que les chèvres étaient l’objet d’un important trafic.

Au nord d’Oman, dans la province du Musandam, juste en face de l’Iran, des dizaines de bateaux sont là, immobiles. C’est vrai, on les a vus ! Ce sont, nous a-t-on dit,  des bateaux chevriers, qui amènent d’Iran des cargaisons d’animaux, les confient aux Omaniens qui leur passent les contrôles sanitaires et les convoient jusqu’à Dubaï ou elles sont échangées contre des équipements ou matériel qui font défaut aux iraniens, soumis à l’embargo américain. Ainsi, il n’y a pas de transaction financière, simplement un retour à l’antique système de troc qui, lui est toléré.

 L’histoire ne dit pas comment sont rétribués les omaniens qui se livrent à ce tour de passe-passe. Ils ne sont certes pas bénévoles, et ce sont d’ailleurs plus certainement des immigrés indiens, pakistanais, malais, qui sont employés plutôt que les vrais omaniens, beaux, rares, et plus enclins à laisser faire le travail aux autres qu’à s’abaisser à le faire eux-mêmes.

L’histoire ne dit pas non plus comment le vieux sultan gère ces compromis au niveau international, mais il ne doit pas trop mal se débrouiller, car Oman est le seul pays de la région à être en paix avec tous ses voisins et depuis longtemps ! Dans le coin, cela frôle l’exploit.

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