16 février 2019

Voyage et Khasab





aéroport de Mascate


Notre première journée en pays d’Oman s’achève. Notre long voyage s’est terminé par un ultime saut de puce à Khasab, une toute petite ville nichée dans les falaises, tout au nord d’Oman, vers le détroit d’Ormuz, en face de l’Iran, vous voyez ? C’est la province du Musadam, célèbre pour ses fjords, ses îles, ses pirates et contrebandiers. Les fjords sont bien là, on peut en attester car nous avons passé la journée en une grande balade en bateau à travers ces paysages nus, de rocs et de pierre. 

Ici le minéral règne en force. Un arbuste rabougri accroche parfois l’œil, rompant l’ocre de la ligne de crête d’un vert timide. La vie est dans l’eau, elle y foisonne même. L’emblématique dauphin se donne en spectacle aux yeux des touristes ravis qui en redemandent. Sur notre boutre nous étions, je n’ai pas vraiment compté, mais autour d’une vingtaine de personnes de toutes origines. Suisses, allemands, omanais, indiens, asiatiques de Dubaï, emirati(s), américains…et deux français !


Bavardages et questions de jeunes omanais, curieux du monde et des langues, échanges avec les suisses,
 ont meublé le retour à Khasab. Nous n’avons pas profité des baignades, mais le cœur y était ! 

Nous avons quand même admiré les curieux oursins qui parsèment le fond, au détriment des pieds imprudents, goûté à d’insipides coquillages ressemblant un peu à de grosses coquilles saint Jacques et bien sûr consommé l’inévitable poulet-riz qui va sans doute être la dominante gastronomique de notre séjour.
Demain, avant de reprendre l’avion pour Muscat nous avons programmé un tour en voiture, avec chauffeur, dans les montagnes du coin. Et puis, saut de puce en sens inverse… Jusqu’au magnifique aéroport de Muscat. 

 Il est vraiment très beau, un rêve d’architecte, il réussit l’exploit de synthétiser le passé et le futur du pays en un seul ensemble. Je sais bien, d’habitude on ne visite pas les aéroports, mais nous, si ! Et celui-là on a eu le temps ! Arrivés de Dubaï à huit heures le matin, on a embarqué pour Khasab vers quinze heures !
 Alors on a flâné, bu, grignoté, admiré et aussi un peu dormi. Car, miracle, ce bel aéroport offre aux voyageurs fatigués des vraies banquettes sur lesquelles on peut s’allonger… Repos favorisé par le calme ambiant. L’espace est tellement surdimensionné qu’il y règne une quiétude, un silence digne des déserts environnants. Et ce n’est pas peu dire, car, comme tout aéroport moderne il est construit à l’écart des villes, au milieu de rien, ou pas grand-chose. 

Celui de Dubaï a l’air bien aussi, mais nous l’avons beaucoup moins visité, en transit pour quelques heures nocturnes. Nous regrettons seulement d’avoir rangé nos appareils qui prennent des photos dans nos sacs enfermés dans les casiers car le décollage au petit jour nous a offert un spectacle magnifique sur Dubaï. Dubaï, un délire d’architecte ! De l’avion on a admiré ces fameux gratte-ciel qui semblent jaillir du sable et vriller le ciel de leurs faces miroitantes.

 Les îles palmiers artificielles, et cette débauche de lumière qui trace des lignes étranges visibles depuis l’espace… Ne sont ce pas l’équivalent de notre époque des fameuses lignes de Nazca, des messages aux dieux, ou bien une démonstration infantile de puissance et de technologie ? En tout cas, en prenant de l’altitude on perçoit surtout la fragilité et l’inanité de ce minuscule îlot de verre et d’acier, coincé inexorablement entre le désert et la mer qui se livrent une bataille millénaire. 








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