06 octobre 2023

Bribes…

 

Des oasis et des hommes.

    Il fait chaud, le temps s’épaissit, les palmes brassent au ralenti… L’oasis de Tighmert entre en torpeur. Au sein des murs de pisé, on boit du thé, on somnole et l’on parle. Du temps bien sûr, du temps qui passe, du temps qui change et des temps à venir qui inquiètent. Ici, il fait chaud, trop chaud, depuis trop longtemps. Les palmiers sont en berne, l’eau manque, elle manque terriblement. Depuis plus de cinq ans il n’a pas plu véritablement. Pas de quoi nourrir les sources, pas de quoi nourrir la terre et les hommes. Dans l’oasis, la plupart des jardins sont en friches, à l’abandon, les canalets qui doivent les irriguer ne délivrent plus qu’une eau parcimonieuse. Les palmiers sont en berne, ils se remettent mal de l’incendie qui a frappé il y a deux ans, leurs troncs noirs en témoignent encore. Dans les maisons, on boit du thé et de l’eau, celle du réseau, celle qu’il faut payer, cher. Abdul, un guide local, nous raconte qu’il vit du tourisme et de ses dattiers. Cette année, l’un et l’autre se sont fait si rares… Cinq dattiers seulement sur 80 ont donné, des petites dattes, invendables…Quant aux touristes, il espère… En octobre peut-être, ou en novembre qui sait ?

    Rien n’est plus comme avant… Maintenant, les nomades viennent d’Europe, dorment dans des camping-cars, ou des auberges, les descendants de ceux d‘ici se sont sédentarisés et rêvent parfois d’ailleurs, en tout cas de lendemains meilleurs. Les deux se croisent parfois et parlent, en buvant du thé ou de l’eau en bouteille, parlent du temps, celui qui passe, celui qui vient…

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