28 octobre 2023

Les derniers jours du voyage

 


Et oui ! Notre voyage tire à sa fin ! Mais il nous reste encore quelques beaux moments à vous raconter. Nous avons poursuivi nos tours et détours dans l’Atlas, le Haut, puis le Moyen. Nous y avons retrouvé de l’eau, elle nous manquait ! D’abord avec une journée pluvieuse à Tabant, dans la superbe vallée de Aït Boughenez, puis de l’eau qui coule en ruisseau, en cascades et même en torrent sous le pont naturel d’Im’n Ifri, aux cascades d’Ouzoud et enfin aux sources de l’Oum er Rbia.

Je ne parle plus des routes, elles sont toutes magnifiques, toutes sinueuses et lentes à ravir. Les cartographies, papiers ou électroniques sont aux mieux imprécises, au pire, fausses, il n’est vraiment pas facile d’être copilote ! On s’aventure parfois au hasard, avant de s’apercevoir, au bout d’un certain nombre de km qu’il faut rebrousser chemin, la bonne route ou piste étant au prochain embranchement. Les indications que peuvent donner les rares villageois ne valent pas mieux : Ils savent certes, mais de là à l’expliquer ! Un vague geste de la main accompagné d’un flot de berbère et d’un grand sourire ne nous font pas économiser les kilomètres !



Le pont naturel enjambe un bel oued avec de l’eau vive et claire, on descend d’un côté, on remonte par l’autre, le sentier est clair et assez facile. On a réussi à éviter la présence complètement inutile d’un guide… Les cascades d’Ouzoud doivent être très belles en pleines eaux. Grâce aux pluies de la veille, quand nous les avons vues, en fin d’après midi, elles étaient assez en forme mais plutôt boueuses ! L’eau rougeâtre jaillissait et bondissait de bassin en bassin. Là aussi, il y a une belle balade, à travers une oliveraie, qui permet de descendre au pied des chutes et d’en remonter par un long escalier. Là encore nous avons refusé un guide et avons clos nos oreilles chastes aux grommellements indignés et peu polis de ceux qui se proposaient en vain. Certes on s’est un peu perdus en bas, dans le labyrinthe organisé des échoppes, bars, campings rudimentaires qui encombrent les berges du torrent, jusqu’à cacher son cours par moment. Mais, moyennant quelques efforts et LE renseignement utile, on est parvenus à remonter à notre hôtel, juste situé au-dessus des cascades. Un bel établissement, yes, on ne se refuse pas toujours une touche de luxe ! LE renseignement utile nous a été fourni, par un insolite personnage issu des années 68, mi-hippy, mi-marocain, habillé plutôt style indien. Il « tient » un camping, décoré très soixante-huitard, peace and love, guitares rock, fleurs, et hymne à la paix. Sympa !

Les sources de l’Oum er Rbia, sont un peu moins connues mais elles attirent beaucoup de touristes locaux. Il faut dire que c’est une résurgence spectaculaire. De l’eau jaillit de multiples sources (dont certaines traversant des gisements de sel sont salées !), bouillonne et devient un beau torrent. Là, nous n’avons pu éviter le guide qui s’est imposé avec une certaine délicatesse mais un réel savoir-faire ! Bon, il nous a guidé à travers le dédale commercial qui, là aussi, encombre et dénature le site. A peine si l’on peut apercevoir le torrent ! Par moment, certaines terrasses sont construites carrément au dessus de l’eau. Les sources sont captées en bassins et quasiment « privatisées » ! Bref, c’est bien dommage !

On retrouve ici, les mêmes effets que dans bien d’autres pays, Mexique, Jordanie, Egypte où les sites sont surexploités par une foule de petits commerces qui les abîment.

Après les sources, on traverse dans le Moyen Atlas, une région de forêt de cèdres, dans lesquelles flânent des familles de singes, peu effrayées par les rares véhicules. Là, on retrouve aussi des enfants quémandeurs, parfois très jeunes, poussés par leurs mères légèrement en retrait. Ils ne sont pas plus effrayés par la voiture, malheureusement !

Ces familles habitent dans des cabanes de fortune, de bois recouvert de bâches en plastique…On ne sait trop de quoi ils vivent… De rien sans doute !

Courageux, nous avons fui et nous sommes retrouvés, au terme d’une longue étape  au bord de la mer, à Saïdia, une station nichée contre la frontière algérienne. (Non, nous n’allons pas titiller les gardes-côtes algériens en faisant du jet-ski dans leurs eaux !)

La station est calme, très calme, trop calme… Nous sommes hors-saison et tout, ou presque est fermé. Le temps s’est ralenti… Il n’y a pas grand-chose à faire. Nous embarquons après-demain et ces derniers jours sentent la fin de voyage. Des jours sans grand intérêt, faits pour apprécier le retour au bercail. On a quand même découvert une jolie piste, le long d’un cordon lagunaire, juste en face de Nador. Entre mer et lagune, des flamants roses attendent on ne sait quoi perchés sur une patte, une plage étrange, de coquillages empilés en une épaisse couche.

Une jolie piste, histoire de resalir un peu la voiture que l’on venait juste de faire laver, briquer, lustrer ! Elle en avait grand besoin après toute la poussière avalée, du nord au sud, de l’ouest à l’est. Nous avons pratiquement bouclé notre tour du Maroc … La conclusion pour très bientôt !

















1 commentaire:

Nicole Champmartin a dit…

Ouahh Quel beau periple vous avez fait
Je viens d'avaler des phrases,des images époustoufflantes de beauté
Merci pour ces magnifiques photos :certaines nous rappellent quelques trecks et petits voyages d'il y a quelques années en arrière (peut être 20ans déjà)!!!
Merci de nous faire partager et de ce fait voyager avec vous .
Quand tu parles de vieillir Jean,je me sens très très vielle car nous aurions été incapables de cette aventure !!!alors là vous êtes vraiment de jeunes aventureux!!!
On vous embrasse et bon courage pour le retour....A bientôt