L’arrivée à Hanoï se fait par
temps gris, il menace de pleuvoir, mais le jeune homme qui nous accueille, et
qui sera notre guide nous rassure : Comme on est en hiver, il n’y a que
des petites pluies froides, pas des gros orages comme en été, c’est bien,
non ? On tente de prononcer son nom, il en rit ; j’opte pour une
sorte de Yahoo ou le Y serait expiré et le OO légèrement aspiré en remontant le
son vers la fin…. Ce n’est pas parfait mais il comprend. Dans l’autre sens, il
est incapable de prononcer les J, donc il m’appelle Pierre ! Quand on
arrive à l’hôtel, le soir est tombé, la ville s’illumine. L’hôtel est bien, on
change carrément de catégorie, pour nous c’est un peu guindé, je préférais le
Tavee guesthouse de Bangkok avec son côté convivial et tranquille, mais on va
s’adapter !. Le soir, on découvre la ville, la vieille ville,
celle qui
grouille autour du lac dit « de l’épée restituée ». Une vieille
légende mettant en jeu une tortue, un guerrier, et l’ivresse du pouvoir :
Classique, donc ! Et là, c’est un grand plaisir un vrai bonheur ! Le
lac et les environs, à l’approche du week-end est mis en zone piétonne et est
envahie par une foule débonnaire et joyeuse. Les jeunes, mais qui ne sont plus
des enfants depuis longtemps, des jeunes gens, s’amusent, organisent des jeux
tout simples comme dans des cours d’école et ils rient.
On en a vu ainsi sauter
à la corde, faire une partie de béret à une cinquantaine, d’autres jouent au go
ou à une sorte d’awalé avec des galets et des cases dessinées sur le sol,
et j’ai même fait un saut dans le passé
jusqu’à mon enfance, quand dans la cour on faisait des parties endiablées de
« biniou ». C’était une sorte de volant, fabriquée avec une pièce de
vingt sous percée, quelques plumes ou morceaux de carton léger, un peu de
ficelle, que l’on jouait au pied. Et bien, à Hanoï, soixante ans plus tard, le
jeu est à la mode ! Des cercles de jeunes s’envoyaient le
« biniou » en riant. Un peu
plus loin, des gens dansent, de façon magnifique, une sorte de danse latine
mâtinée de coréen, des orchestres jouent dans tous les coins toutes sortes de
musique, avec une dominante locale. On fait le tour du lac à pied, enchantés
par cette bonne humeur, cette joie de vivre toute simple.
Et on rentre dans
notre hôtel guindé pour une nuit sans sommeil ! Le lendemain, c’est les
visites… Temples et pagodes, bouddhistes ou confucianistes, Bouddha en grand
bronze noir, divinités locales, tout se ressemble assez ! Pour être
francs, de retour à l’hôtel, on ne sait déjà plus vraiment ce que l’on a vu. Le
mausolée d’Ho Chi Minh, un chef d’œuvre de soviétisme, genre blockhaus amélioré
et les maisons toutes simples où le père de la nation a vécu, ne valent que si
l’on est un fervent adepte du Président. Reste le musée d’ethnographie,
vraiment intéressant, avec les reconstitutions de maison de différentes
ethnies. C’est un bon aperçu du puzzle ethnique du pays.
Et puis un tour de pousse-pousse
dans les rues encombrées de la vieille ville, au milieu des klaxons, des vélos,
motos qui se faufilent, des voitures qui se fraient lentement un passage, des
commerçants qui s’étalent jusque dans la rue.
Voilà : On a vraiment aimé
Hanoï ! On lui a trouvé une âme, contrairement à Bangkok, qui nous a paru
une immense métropole froide, sans caractère particulier à part sa multitude de
canaux. A Hanoï, du moins dans son centre, c’est sa vie qui vous prend. Une vie
intense, bouillonnante et joyeuse. Ca fait du bien !
J’allais
oublier : Le spectacle de marionnettes sur l’eau, un ultra classique
réservé aux touristes et aux petits enfants. Un beau spectacle, avec de la
musique vivante, de belles marionnettes superbement maniées qui semblent jouer
sur l’eau, mais qui, aux dires de Hiûè, c’est le nom de notre guide mais il
faut encore que je vérifie l’orthographe, est complètement figé et ritualisé
depuis des siècles ! A ne voir qu’une fois, ou alors si on est fan des
histoires paysannes simples, des joies de la rizière…
1 commentaire:
C’est superbe trop beau ça fait rêver vraiment!!!
Ici tout va bien, comme la météo entre pluie et neige chacun a ses activités chacun a son rythme.
De gros bisous
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