23 janvier 2018

Mai Chau- Nghia Lo


 



C’est parti ! Dimanche on quitte Hanoï dans notre beau fourgon de luxe, juste pour nous ! On peut y prendre nos aises et même au-delà ! C’est vrai que nous n’avons pas l’habitude de voyager dans ces conditions mais elles facilitent bien la vie. Nous verrons bien si l’agence nous a concocté le tour dont nous rêvions. J’ai soupçonné quelques failles dans le programme quand, en se baladant dans Hanoï nous avons vu les mêmes destinations dans toutes les agences…. Seulement, sans agence, je ne sais pas si nous serions allés bien loin !

La ville s’étire interminablement, sans grand charme, des sites industriels la continuent et enfin, quelques morceaux de campagne pointent leurs collines ceintes d’écharpes de brume. On s’arrête visiter la pagode du Maître…
On se dit qu’ils auraient pu se creuser un peu pour le nom, c’est assez impersonnel à nos yeux, plutôt générique. Mais voilà, ce n’est pas n’importe quel maître, c’est celui des lieux, fondateur de la pagode et encore plus connu comme l’inventeur des marionnettes sur l’eau ! Il est donc vénéré à double titre !

La pagode est de toute beauté dans un site qui l’est tout autant… Des petits ponts couverts arqués, une adorable pagode miniature au milieu de l’eau pour, devinez-quoi ? Bien sûr ! Les premiers spectacles de marionnettes ! La pagode centrale avec tous ses bouddhas, sous bouddhas, héros de jadis et les offrandes au milieu des vapeurs d’encens nous permet d’approcher un peu la complexité de cette religion qui englobe à peu près tout et dans laquelle tous se perdent… 
Et puis, Hiûè nous apprend qu’il y a une deuxième partie à visiter… là-haut ! Alors on grimpe. Un escalier bien raide et bien long, très inégal en plus. Notre jeune guide, style allumette, s’amuse devant, nous peinons un peu en arrière. Et enfin, la petite pagode haut-perchée s’offre à nous. Très jolie, elle aussi, avec, confinés sous ses belles poutres décorées, le Bouddha, les sous-bouddha, les z’héros, la fumée d’encens… et une belle vue sur la vallée !

Une autre pagode nous offrira le même luxe mythologique un peu plus loin, cette fois il s’agit de la celle de l’Ouest… Je n’ai pas bien compris les explications sur l’origine du nom….Très belle aussi, quant à l’intérieur… se reporter au paragraphe précédent !
Nous sommes surpris à chaque fois par la gentillesse des gens. Tout le monde nous dit bonjour, des jeunes veulent se faire photographier avec nous, des sourires, tout simplement et c’est tout simplement fort agréable.

Ce soir là on découvre aussi notre premier logement « chez l’habitant »… C’est aussi une première petite déception ! Rien de vraiment authentique dans cette maison financée par l’agence de voyage. Elle ressemble aux maisons originelle de l’ethnie thaïe, en plus grand, plus neuf, plus… Mais surtout, surtout, elle est située au cœur d’un gros village constitué entièrement de maisons semblables. Un village de chambres d’hôtes ! Une station-rizière ! Avec tous les rez de chaussée transformés en salle de vente pour tissages ! Par contre la balade, longue balade dans les environs nous offre des paysages magnifiques, avec une lumière sur les rizières que l’on tente encore et encore de capter dans notre objectif. Le repas et le petit spectacle qui nous est offert ensuite, bon enfant, mais plein de couleurs et de savoir-faire nous réconcilient avec le site et donc avec l’agence.
Les rizières on va en manger presque autant que du riz ! Une longue, longue route nous emmène ensuite à Nghia Lo, où l’on dormira dans le même type de maison mais dans un vrai village, en plein milieu des rizières. Ce matin le ciel était gris, bas avec de lourds bancs de brouillard, mais parfois une éclaircie déchirait les nuages et illuminait ces drôle de collines, toutes pointues recouvertes d’une épaisse végétation. Dans les petites vallées se nichent les rizières ou des cultures en terrasses. Les gens s’y activent. C’est la période des labours pour le riz et le début du repiquage. On prend des photos. Les femmes rient, se relèvent et se prêtent au jeu avec grâce. Les buffles, eux, sont plus indifférents et continuent placidement à tirer la charrue dans la boue.

Ils sont souvent remplacés par des sortes de motoculteurs, bruyants, malodorants et qui me semblent nécessiter beaucoup plus d’efforts de la part de leur conducteur… Alors ? Pourquoi ?  Hiûè nous explique qu’il devient difficile de nourrir les buffles sans acheter de la nourriture, les zones où l’on peut couper librement les herbages nécessaires se raréfiant.  Il faut dire que le pays est peuplé, très peuplé même et que la nature sauvage y perd ses droits. Les cultures gagnent, envahissent, détruisent aussi beaucoup. Ainsi les forêts s’éparpillent, les tecks, bois emblématique du pays, sont protégés et maintenant importés du Laos ou d’Afrique enfin de pays où le concept de  conservation des espèces n’a pas encore fait son apparition. Je crois d’ailleurs qu’ici il l’a fait un peu trop tard !

Aucun commentaire: