03 mars 2018

Luang Prabang et Nuong Khiaw


nouveau coucher de soleil sur le Mékong

Nous voici revenus au Laos depuis quelques jours, quelques journées très riches passées à visiter, aller et venir, voire même revenir ! Luang Prabang, ville classée au Patrimoine Mondial de l’humanité, encore une, est notre base d’exploration de cette région.


 C’est une jolie ville, agréable, qui s’étire le long du Mékong jusqu’à son confluent avec une petite rivière la Nam Prabang peut-être. C’est une ville basse, aucun bâtiment n’y excède les deux étages et seuls dépassent un peu les arbres qui foisonnent joyeusement dans les jardins et les flèches dorées des innombrables temples et pagodes, certains très beaux. Rien de très spectaculaire, simplement une certaine douceur de vivre, à la laotienne et un cadre agréable. Une première journée a été consacrée à sa visite et à une balade à pied dans un village voisin. Il suffit d’enjamber la rivière par un petit pont de bambou et on accède par un chemin  à un des villages qui alimentent Luang Prabang en artisanat pour touristes. On y trouve des tissages, bien sûr, mais aussi et c’est une des raisons de cette visite, des fabriques de papiers artisanaux !
Du beau papier végétal travaillé à la main sur des cadres fins et séché au généreux soleil de la région. (C’est l’hiver ici, mais il fait 35°, il vaut mieux parler de saison sèche !) C’était le but de la balade nous avons ramené un certain nombre de grandes feuilles idéales, je l’espère, pour les travaux d’impression de Françoise. Le plus difficile a été de les caser dans les sacs sans trop les abimer !  Nous étions partis avec une grande marge de remplissage, sacs au trois quarts, c’est fait, ils sont pleins, 100% full, emplis de tous les achats réalisés depuis le départ.
Mais bon, nous sommes sur la fin du voyage… Donc une première journée pédestre ! Pour la seconde, pour reposer nos pieds fatigués et aussi pour élargir notre champ d’exploration nous avons loué à nouveau une petite moto. C’est décidément un mode de déplacement agréable et bien adapté au pays. Les mœurs de circulation sont faciles à adopter, il suffit de faire ce que l’on a envie en prévenant et en tenant compte des gabarits respectifs. Par exemple, les camions sont nettement prioritaires dans absolument tous les cas de figure et il vaut mieux s’abstenir de faire jouer un droit inexistant face à eux !
Il faut aussi garder un œil vigilant sur la chaussée car dans ce pays d’éléphants les nids de poule ont tendance à prendre des proportions insolites ! C’est je crois le plus gros danger ici, se prendre un trou profond et y laisser sa roue avant et plus si pas de chance ! Donc conduite au milieu, louvoyante et se serrer si un plus gros que vous arrive en face. Avec cette moto, nous sommes allés visiter des cascades, un premier site très fréquenté  et très joli, mais où nous sommes arrivés assez tôt pour éviter la foule, et un deuxième désert, complètement vide de visiteurs et d’eau ! On y a effectué quand même une chouette promenade, seuls  dans la forêt pour grimper aux cascades qui ne délivraient plus qu’un minuscule filet.














Ayant presque épuisé les charmes de la ville, nous sommes allés ensuite à Nuong Khiaw, un gros village à trois heures de route au nord. Plusieurs voyageurs rencontrés en chemin nous en avaient vanté les mérites. Un minivan surchargé nous y emmène de cahot en cahot. Nous prenons logis dans une modeste guesthouse au bord de la Nam Ou, la belle rivière qui magnifie ce lieu.
C’est un gros affluent du Mékong, et il y a peu on pouvait arriver à Nuong Khiaw en bateau en venant de Luang Prabang. Mais les temps changent et les chinois investissent ! Ils ont construit des barrages sur la rivière et très légèrement amélioré la route qui desservait le village. Il n’empêche, c’est un beau lieu. Le matin, le soleil peine à dissiper les brumes nocturnes et nimbe la vallée d’une étrange lumière, fantomatique,
puis quelques rayons dardent, faisant luire les feuilles des bananiers, des tecks et de  toute cette flore qui s’accroche follement aux flancs des monts escarpés.

Nous avons effectué là, une excursion d’une journée en bateau, entrecoupée de visites de villages et d’une longue promenade vers une cascade, encore une, qui elle était encore bien en eau. Les plus courageux du petit groupe s’y sont baignés.
En fait nous sommes les seuls à être restés sagement les pieds dans l’eau. Deux jeunes suédois ont plongé sans appréhension et ont déclaré l’eau très bonne, les deux hollandaises qui constituaient le reste de la troupe y sont allé plus délicatement mais ont quand même pris la douche sous le puissant  jet d’eau. La promenade en elle-même était plus que sympathique et comblait déjà nos velléités sportives. Le but final de l’excursion était un petit village, Muang Ngoi, autrefois un vrai trou perdu et devenu en quelques années un vrai refuge pour routards en quête de bouts du monde. Les agriculteurs se sont vite reconvertis et ont bâti des guesthouses et des restaurants à qui mieux- mieux.

Le retour en bateau fut une petite épopée… Le conducteur débutant qui avait déjà eu de gros problèmes dans la matinée pour démarrer son moteur, à chaque arrêt très récalcitrant pour se remettre en marche, nous a fait cette fois, le coup de la panne d’essence !


Une longue attente en dérive sur la Nam Ou, avec le soleil déclinant, le spectacle était de toute beauté, mais une certaine impatience gagnait quand même le groupe jusqu’à ce qu’une petite barque vienne, à la rame, nous délivrer un bidon d’essence.


Aujourd’hui, samedi, nous avons repris le bateau jusqu’au barrage, vers l’aval. Trois heures de navigation très belle, avec un conducteur-guide qui nous a beaucoup parlé. Adepte de la méditation bouddhique, calme et souriant, avec lui les arrêts dans les villages furent agréables et instructifs. Cette fois c’étaient des villages qui n’avaient plus vu de touristes depuis très longtemps, peut-être jamais. Dans l’un, les habitants vivent de l’agriculture et de la pêche, dans l’autre aussi mais les femmes tissent pour le marché de Luang Prabang. J’aime mieux visiter ces villages que les soi- disant villages « ethniques ». Ils sont finalement plus authentiques car ils reflètent la vraie façon de vivre actuelle des villageois.
Les habitats sont récents, certains en bois et bambous tissés, d’autres de moellons, les costumes ne sont plus traditionnels ou seulement en partie, la vie s’y déroule paisiblement, avec ou sans touristes.

Depuis le barrage, retour en van inconfortable sur Luang Prabang pour une dernière nuit dans la ville.

Nous avons décidé de modifier l’itinéraire prévu pour la fin de notre voyage.
On ne fait plus la croisière sur le Mékong pour passer dans le nord de la Thaïlande en deux jours. Différents avis nous ont laissé penser que les bateaux collectifs sont vraiment trop lents et inconfortables et on ne sait même pas s’ils remontent le Mékong, 
et ceux de croisière trop onéreux, donc, après une ultime excursion au Laos de trois jours dans la plaine des Jarres,  on descend sur Vientiane et on passe dans l’est de la Thaïlande pour une petite semaine de visite.

Mais nous ne sommes que le 3 mars, on peut encore changer d’avis ! Vous aurez certainement l’incomparable plaisir de me lire encore une ou deux fois avant notre retour et je vous raconterai, soyez en sûrs !

Pour ceux qui aiment les photos : petite sélection...

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