07 mars 2018

Bribes ...


 Attendre fait partie du voyage…



« Attendre fait partie du voyage »… Je l’ai déjà dit dans un texte devenu presque célèbre, du moins pour le tout petit groupe d’initiés de notre troupe théâtrale ! Mais c’est très vrai. Ainsi, notre départ de Phonsavan, ville laide et sans aucun caractère mais où nous avons passé deux nuits, dans deux hôtels différents, car le premier ne méritait pas cette appellation, et d’où nous avons visité la Plaine des Jarres ! A l’agence où nous achetons le ticket, car la gare routière est à dix kilomètres, on nous dit : Le bus est à sept heures, rendez-vous devant l’agence à six heures trente pour le départ en tuk-tuk. Ok, on prend note. Un peu plus tard dans la soirée, en passant devant l’agence, le responsable nous hèle et nous dit : « Changement de programme, le bus est à six heures trente, le tuk-tuk passe vous prendre à six heures… » (Je traduis librement de l’anglo-lao au français !) Je me dis que c’est une chance que nous soyons repassés par là et qu’il nous ait aperçus, mais aussi adieu le petit déjeuner, à cinq heures trente les petits restaurants qui les servent ne sont pas ouverts. Bon, on se lève, le tuk-tuk, pour une fois précis nous emmène à six heures à la gare routière au diable vauvert. Il fait froid, nous sommes équipés pour la grosse chaleur qui n’est pas encore arrivée ! A la gare, on nous dit, que non, rien n’a changé, en fait le bus part à sept heures trente, comme d’habitude ! Donc nous attendons et admirons le lever de soleil sur la gare de Phonsavan, un spectacle rare que peu de touristes peuvent se vanter d’avoir vu. Ce n’est pas comme celui d’Angkor dont des milliers de photos peuvent témoigner ! Evidemment le bus ne part que vers huit heures, ce qui nous a laissé tout le temps de choisir les bonnes places, ce qui est tout un art ! Quand vous vous apprêtez à passer une bonne journée dans un bus le choix de la place est primordial. Il faut vérifier que l’espace pour les jambes est libre, sans colis, système de clim, marchepied qui vous laisse les genoux à hauteur du menton. Ensuite le dossier, réglable si possible, mais avec des crans qui tiennent et vous laissent le choix entre la couchette et le serre-livres, et qui ne tremble pas au moindre cahot, car à coup sûr, ils seront nombreux. Enfin, et c’est là que l’on voit les voyageurs aguerris, il faut tenir compte de l’orientation générale du trajet pour éviter le soleil de l’après midi et choisir le BON côté du bus, si l’on ne veut pas avoir un bras grillé !

Installés confortablement, on finit pars décoller. Enfin, c’est manière de dire, ce bus soi disant direct ne l’est que d’un arrêt à l’autre ! Comme il est parti plus qu’à moitié vide, on s’arrête à chaque endroit susceptible de procurer un passager supplémentaire, ne fut-ce que pour quelques kilomètres ! Le trajet initialement prévu d’une durée de sept heures grâce à la nouvelle route reliant Phonsavan à Vientiane, s’allonge immédiatement de façon indéterminée. D’autant plus que la nouvelle route est encore en construction ! Les chinois ont beau s’activer il faut zigzaguer entre le goudron frais, les bulldozers, les rouleaux compresseurs, les passages en terre. On prend et on dépose des passagers, des colis aussi. L’arrivée à Vientiane est tout aussi chaotique, la grande artère qui contourne la ville est complètement bouleversée par des travaux. Elle est en reconstruction. Finalement il n’est pas loin de dix huit heures quand on arrive en gare. Il ne reste plus que dix kilomètres de tuk-tuk pour arriver à l’hôtel que l’on a choisi en plein centre ville. Flemmard, il nous pose à deux cents mètres, histoire de s’éviter un détour. On se hisse les sacs qui deviennent de plus en plus lourds (Ce n’est pas une impression, c’est vrai, toutes les petites bricoles ramenées finissent par peser !)



Voyager c’est cela, se lever tôt, pour rien, pour un lever de soleil sur un endroit improbable, attendre un bus, attendre que le voyage s’écoule, lentement, c’est vrai, attendre fait partie du voyage…

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