09 mars 2018

Des jarres et des déboires…




 Notre voyage vit ses derniers jours, nous sommes en Thaïlande, et c’est vrai, avons quelques petits déboires, rien de bien méchant, juste de quoi nous agacer et nous faire dire que finalement ce sera pas mal de rentrer !

Mais avant, je vais vous raconter les jarres de Phonsavan, au Laos. Nous y sommes arrivés fatigués par une route longue,  bosselée, sinueuse à l’excès. La ville est sans charme aucun, une longue ville rue, (notre premier hôtel était situé à une extrémité et était inhabitable et d’ailleurs inhabité, nous avons vite déménagé !) et les quelques touristes qui s’y croisent sont venus admirer les jarres !

Ces champs de jarres sont en fait des nécropoles préhistoriques et ces grands récipients taillés dans la pierre des urnes démesurées.
On visite les trois zones, l’une entre deux collines ombragées de pins, on se croirait en Méditerranée,  une autre au bout d’une jolie petite balade dans les rizières, elle aussi sur une petite colline et la dernière, la plus grande, la seule où l’on ait croisé quelques visiteurs, près de la ville, sur une…colline, mais oui, c’est encore vrai ! Les sites sont agréables, les urnes assez mystérieuses, (Une légende locale veut qu’elles aient servi à inhumer les défunts dans du « whisky », (alcool de riz abondamment fabriqué, et consommé, dans la région) et celles qui ont résisté aux dommages du temps et aux intenses bombardements américains qui ont frappé la région sont des témoignages étranges ;

on se pose bien sûr la question : Comment faisaient-ils il y a si longtemps pour dégager, creuser puis transporter ces énormes blocs de pierre ? Mais les gens, ici, sont plus préoccupés par le déminage des munitions anti-personnel présentes encore par millions dans le sol, que par la réponse à ces questions sans grand intérêt !

Nous  sommes repartis pour Vientiane, la capitale du Laos, dont nous avons visité l’essentiel par une très chaude journée, ville agréable, très aérée, avec beaucoup de verdure et sommes passés en Thaïlande en fin de journée, pour anticiper un peu un long voyage.
Précaution utile, car voyager ici s’est révélé plus ardu qu’au Laos ou au Cambodge. D’abord, presque personne ne parle anglais, mais en bons asiatiques, ils font semblant de vous comprendre et vous disent n’importe quoi ensuite. Ensuite le système de bus semble plus proche de l’Amérique du sud : Diverses compagnies s’affrontent sur les mêmes destinations et vous racolent, quitte ensuite à annuler le bus si celui-ci n’est pas rentable ! Enfin, les affichages demeurent complètement incompréhensibles, je crois qu’il nous faudra longtemps pour déchiffrer l’écriture thaïe et ensuite savoir ce qu’elle signifie !
Donc, en arrivant à Nong Khay une fille nous renseigne, c’est bien, il y a un bus de sa compagnie à huit heures trente qui va nous emmener à Nakhon Rakhasima. On se lève assez tôt, évidemment, tuk-tuk, gare routière et là, la fille a disparu, son bus aussi, et le petit bureau est vide. En cherchant bien, on trouve une autre compagnie qui va nous emmener, mais à dix heure quinze… Alors, on attend ! Son internet est en panne, elle ne peut nous délivrer les billets que juste avant de partir, mais tout se passe bien.  Françoise, en étudiant la carte avait vu que le trajet du bus frôlait notre vraie destination Phimai et voulait s’arrêter à ce village, j’ai préféré aller jusqu’à Nakhon pensant que ce serait plus facile.

Ca l’a été, mais nous avons fait trois heures de bus supplémentaires ! Le temple khmer  de Phimai valait le détour, encore une chance ! Ce matin, après avoir visité, on quitte Phimai pour retourner à Nakhon et prendre un bus pour Surin, une ville qui doit nous servir de base pour des excursions dans la région. Tout se passe bien, jusqu’à l’arrivée. On descend du bus à Surin, enfin ce que l’on croit être Surin, et là, on demande pour l’hôtel où l’on veut aller… Personne ne connaît, mais quelqu’un croit savoir et nous fourre dans un tuk-tuk collectif qui part…L’hôtel devait être près de la gare routière, mais l’engin roule gaillardement et s’éloigne.

Françoise réagit, fait arrêter le conducteur et on tente de s’expliquer. Eux, vont à un village trente kilomètres plus loin dont le nom ressemble à celui de l’hôtel. Nous regagnons la gare à pied, avec nos gros sacs sur le dos. Et là, miracle, une vendeuse de fruits parle l’anglais assez bien et comprend que nous nous sommes trompés d’arrêt ! Surin est plus loin, trente kilomètres plus loin, et ici, c’est seulement le district de Surin qui commence. Je peste contre l’aide chauffeur du bus qui nous a vendu les billets et ne nous a pas prévenu de l’erreur ! 
Nous refusons la chambre que ces braves dames nous proposent et prenons un taxi jusqu’à l’hôtel. Un petit trou dans le budget, encore que les taxis, ici, soient très bon marché par rapport à la France ! Et l’hôtel, décrit dans le guide comme un peu suranné mais parfait, nous transporte dans un autre monde… Immense, vide, lugubre, les chambres miteuses n’ont pas vu de plumeau à poussière depuis des décennies, des couloirs labyrinthiques, il a comme un arrière- goût de soviétisme déplacé… Nous changerons demain !

Je m’étais dit, ce n’est pas grave, on va se trouver un bon repas ce soir pour nous changer les idées, mais nous n’avons déniché qu’une petite gargote aussi miteuse que l’hôtel… Pas de chance, je vous dis, des petits déboires, qui aident à finir un voyage !





Aucun commentaire: