13 mars 2018

Bribes...


 La tour Baiyoké

Baiyoké est la plus haute tour de Bangkok, et elle se visite, un peu comme l’Empire State Building à New York, où d’autres sommets de la construction humaine un peu partout dans le monde. Nous décidons donc de voir Bangkok de haut et au terme d’un parcours admirablement maîtrisé, bateau et métro aérien, nous arrivons à proximité. Dans la rue, un thaï nous interpelle, nous vante les mérites d’un shopping dans l’autre sens et nous avertit qu’il y a énormément de monde, des chinois. Nous poursuivons néanmoins notre route et nous approchons du pied de la tour. Nous nous apercevons vite qu’il ne nous a pas menti : Le nombre de bus garés dans l’allée qui y mène, trahit la présence d’une cinquantaine de groupes, forcément chinois ! Une petite hésitation plus tard nous prenons nos tickets pour monter. Pas de queue aux guichets, les groupes avaient réservé, par contre une foule compacte attend son tour pour prendre les ascenseurs. Nous piétinons un moment dans le troupeau transhumant. Des bergers de fortune brandissent désespérément des drapeaux colorés et morigènent leurs ouailles pour les tenir groupées. Coincés entre deux groupes, nous attendons…

Les liftiers nous semblent un peu nerveux, pendus à leurs téléphones, eux aussi attendent… Apparemment les trois ascenseurs qui nous font face ont pris la clé du ciel. Ils se sont envolés, évaporés, ne reviennent plus. D’un coup les lumières s’éteignent, le troupeau bêle sans cependant céder à la panique, heureusement. Un moment s’écoule dans la pénombre. Les lumières clignotent, s’éteignent à nouveau, finissent par se rallumer. Un ascenseur arrive délivrant un petit groupe de passagers hagards. Derrière nous la foule grossit, encore et encore. Un temps de flottement et nous décidons de rebrousser chemin et de tenter de nous faire rembourser notre mise. On se fraie un chemin dans la foule épaisse, le terme n’est pas usurpé, on se fraie littéralement notre passage. Au guichet pas de problème, le remboursement est immédiat.

J’étais soulagé, je n’avais aucune envie, mais alors aucune, d’être bloqué dans un ascenseur autour du 80ème étage, même et peut-être surtout, en compagnie d’une douzaine de chinois !  Je n’avais jusqu’à présent jamais ressenti aucune tendance de xénophobie, nulle part, envers quiconque, mais là, je l’avoue, à ma grande honte, cet envahissement constant et ce comportement impérieux, égocentrique, m’irrite…  

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