30 décembre 2016

Bribes...



 Conduire au Mexique…
J’ai toujours aimé conduire, dans tous les pays du monde, beaucoup moins maintenant chez nous. En France, pour se montrer parfait conducteur il faudrait être une machine, un automate capable de respecter les multiples consignes, avertissements, signaux, sans jamais tenir compte des contingences humaines, la faim , la soif, le petit qui pleure, le retard et ses implications, l’état d’énervement, de fatigue…
Au Mexique l’humanité reprend ses droits au volant, tous ses droits ! La conduite y est question de perception individuelle, de libre interprétation, de bon sens collectif. Chacun s’y exprime selon son tempérament et… son véhicule. Bien sûr il existe des règles, une signalisation, une codification, mais elles se diluent dans une ambiance générale de pagaille plutôt bon enfant où chacun tente d’aller là où il veut, comme il veut, quand il veut. C’est une conduite fantaisiste, comme aurait dit ma belle-mère !  
Quelques grandes règles sont cependant admises par la majorité : Le respect des feux rouges, par exemple, est assez unanime, même si on attend qu’il soit bien rouge ! C’est là aussi une question de bon sens, les feux sont là pour régler une circulation intense, passer au trop rouge c’est s’exposer au démarrage en force d’une horde des premiers véhicules dans l’autre sens, qui s’élancent au moindre frémissement de vert,  poussés par un frénétique concert de klaxons.  Cela me fait un peu penser à la chasse à courre, avec le gibier traqué, la meute de chiens aboyant et les trompes qui pourchassent…
Donc une question de bon sens, de feeling, on sent ou on ne sent  pas, on passe ou on ne passe pas. D’ailleurs en ville, les croisements  de rues, souvent à angle droit, la plupart des villes sont construites sur un plan quadrillé, se passent au « premier arrivé, puis un, un ! » , il y a un panneau qui dit à peu près ça! C’est à vous de décider si vous êtes le premier ou pas, mais il ne faut pas hésiter ! En général, si le concurrent est un gros 4x4 rutilant, ou un bus, ce sont eux les premiers. Ils ont la force, l’arrogance, le pouvoir pour eux... On s’efface, on se fait petit. Si c’est une moto, un vieux pick-up déglingué, un tas de ferraille sur roues, il est plus facile de s’imposer. Ainsi va la vie !
En dehors des villes, c’est plus simple, les routes sont larges, droites sur un nombre impressionnant de kilomètres et la circulation y est plus que fluide. Une habitude locale est de transformer ces deux voies en trois, voire quatre voies, en utilisant les bandes d’arrêt d’urgence. Ainsi les véhicules lents circulent à cheval sur la bande d’arrêt ce qui permet aux plus rapides de doubler sans attendre qu’il n’y ait plus rien en face. Pratique, ce système était aussi utilisé en Grèce, avant, avant que l’Europe ne s’en mêle !  Il permet aussi de s’affranchir complètement des interdictions de doubler, des lignes blanches, doubles ou simples, qui ne servent plus à rien puisqu’on les franchit à peine ! Quand on double ainsi, on prend la peine de signaler à celui d’en face par un petit appel de phares qu’il ferait bien de se ranger un peu pour faciliter la manœuvre, c’est la moindre des choses… Évidemment si la bande d’arrêt d’urgence est déjà occupée, par un triporteur, un véhicule en panne, on signale par les clignotants ou les phares, qu’il ne faut pas doubler et tout se passe bien ! Les limitations de vitesse indiquées sont elles aussi tellement fantaisistes, que leur ignorance est la règle générale. En fait chacun roule selon son véhicule, à la vitesse qu’il veut ! Voilà, c'est dit, j’adore conduire dans ce genre de pays, on y retrouve une sensation de liberté depuis longtemps perdue chez nous.
Tout n’est cependant pas parfait, car il y a les « topes » mais je vous en reparlerai plus tard, et une signalisation tellement fantaisiste, elle aussi, erratique , illogique,  qu’il est impossible pour nous de nous y retrouver. Les directions ne sont que rarement indiquées ou alors qu’au tout dernier moment, quand il faut tourner, ou alors c’est une direction générale, 400 km plus loin… Les réseaux routiers se sont superposés, comme les pyramides mayas et toltèques, on a pris des morceaux de routes anciennes pour en construire des nouvelles avec plus de voies, la cartographie et la signalétique n’ont pas suivies… Quand on sort des réseaux de grandes routes, là, il n’y a plus rien, une pancarte de ci, de là, vous indique vaguement une direction à suivre, direction que vous perdez dans le premier village traversé… Heureusement Waze est là, qui nous aide. Mais même Waze s’y perd parfois ! On s’en sort en prenant son temps, et le rôle du copilote s’en retrouve grandi ! Ce qui n’est pas forcément du goût de Françoise, copilote en chef, qui s’acharne et s’arrache les yeux, à s’en faire chauffer les lentilles,  à lire des cartes insuffisamment précises ! Elle s’était habituée à se dispenser de cette tâche et de cette lourde responsabilité…
Voilà, moi, j’aime bien conduire dans ces conditions…

3 commentaires:

Unknown a dit…

Coucou à tous les deux,
Quel régal encore de lire vos aventures!!
Nous vous embrassons très fort et pensons bien à vous!
Nous vous souhaitons une très belle année 2017 qui commence sous le signe du voyage!!
Gros bisous
Les Marlot

Unknown a dit…

Coucou à tous les deux,
Quel régal encore de lire vos aventures!!
Nous vous embrassons très fort et pensons bien à vous!
Nous vous souhaitons une très belle année 2017 qui commence sous le signe du voyage!!
Gros bisous
Les Marlot

Unknown a dit…

Chers Françoise et Jean
C'est avec un immense plaisir que je vous suis sur votre blogg. On a l'impression d'être avec vous et d'y participer à part entière.
Je vous souhaite une bonne continuation et je profite de l'occasion pour vous souhaiter une bonne et heureuse année 2017.
Bisous francodanois à toute votre famille
Hanne et Hubert