Houston
Après un long voyage calme et
silencieux, notre gros airbus 380 traverse un épais banc de nuages et nous pose
en douceur sur l’immense et malgracieux aéroport de Houston.
Houston…
Beaucoup de monde, venant de
partout, allant de partout, et des queues et des contrôles tatillons pour poser
le pied, même un pied en simple transit sur le sol sacré des US. Photos,
scanners, empreintes, bagages ouverts, de nous, ils savent tout, ils veulent
tout savoir, sauf peut-être notre irritation, notre mécontentement, dont ils
n’ont de toute façon rien à faire. Car, en dehors de l’implacable machinerie
sécuritaire, le malheureux voyageur doit faire preuve de beaucoup d’initiative
et d’intuition. Au bout d’un dédale très
mal indiqué on trouve enfin un endroit où remettre à nouveau les bagages que
l’on vient de dédouaner après une longue queue, bagages qui seront d’ailleurs
fouillés après ce nouvel enregistrement,
on cherche notre porte d’embarquement. Elle est là tout au fond du secteur
réservé à l’United Airlines. Ouf ! Un coup d’œil aux panneaux d’affichage,
on a le temps, le temps d’aller boire un coup. Le barman sympa, mais très
commercial, nous fait goûter une bière avant de nous la vendre. Elle est bonne,
c’est vrai, presque à la hauteur de la note ! Quand on retourne très
tranquilles à notre porte, les choses se sont brutalement accélérées :
Notre avion est passé de rien… à embarquement terminé ! On se précipite, la dame du guichet de
l’United nous aboie quelques phrases en texan, autant dire que pour nous c’est
du chinois, le sourire en moins ! Notre niveau d’anglais n’est certes pas
excellent, mais il nous permet de nous débrouiller partout où cette honorable
langue est parlée, on capte l’essentiel, on saisit l’intention, on peut
interpréter, mais là rien ! Le texan nous est impénétrable ! On a
juste compris qu’il faut aller vite, alors on court, on avale la passerelle, on
s’installe… L’avion est plein, enfin presque,
nous sommes les derniers à arriver et l’on attend…. On attend l’heure
prévue pour s’en aller, une bonne demi-heure. Heureusement le coucher de soleil
est magnifique, tout rouge, même à travers le hublot rayé du petit EMB qui nous
transporte.
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