30 décembre 2016

Oxcutzcab et Mayapan


La pyramide de Mayapan

Nous sommes arrivés hier dans cette petite ville au nom imprononçable, dont le seul intérêt était de nous servir de base de départ pour aller visiter Uxmal, l’autre grand site maya incontournable avec Chichen Itza.  Mais cette visite attendra un peu, nous sommes bloqués à l’hôtel, Françoise ayant à son tour succombé à la malédiction yucatane…
Pourtant la nourriture de cette région est bonne, bien moins épicée que dans le centre ou le nord, avec des saveurs d’herbes  et des spécialités bien différenciées. Ce doit être la bière !
Pendant qu’elle se soigne je vais donc vous conter nos visites d’hier… Hier, pour les férus de chronologie, c’était… attendez que je vérifie, oui, c’était le mercredi 28 ! Mais bon, c’est la dernière fois, c’est un blog pas un journal de bord, n’est ce pas ?

On avait choisi, voulu, pour rejoindre Mayapan, le site que nous voulions visiter, de passer par des petites routes, des villages perdus,  des endroits ignorés…  Bien que la distance fût courte, le temps fut long ! Les villages perdus se diluent en d’improbables rues et routes qui ne mènent nulle part ou en un ailleurs incertain, encombrées par une multitude de triporteurs multi usages. Taxi collectif, micro camion, salle de repos, ils servent à transporter, à circuler, à manger, boire et dormir, sans doute aussi à courtiser sa belle ou à cuver sa déception !
 Les marchés croulent sous les oranges et les mandarines, la production locale, je me demande à qui ils les vendent, et l’on mange pour quelques pesos, c'est-à-dire trois fois rien, d’excellents burritos, mais… ?
 
Quand on s’extirpe des pueblos en mettant Waze à contribution, les routes s’étirent au fil des nids de poule, voire d’autruche pourtant absentes de la région il me semble, toute droite à travers le maquis. Je dis maquis, car ça y ressemble, c’est une végétation tropicale dense mais basse, dépourvue de grands arbres et très monotone.
On croise parfois une camionnette… C’est fou ce que les vieux pick-up Ford ont la vie dure ! Cabossés, rafistolés, ressoudés, agrandis, ils se bringuebalent encore au fil du temps, tanguant d’une roue sur l’autre, arpentant de leurs essieux moulus les bitumes des pays émergeants.
Bon, je vous agace avec mes digressions ! On arrive à Mayapan, promis, et j’ai même des photos à mettre, plein d’images, ça fera joli au milieu des mots pourtant fleuris que je vous sème à discrétion !
Mayapan, c’est l’anti Chichen Itza. Dès l’arrivée, ça sauté aux yeux. Des gamins nous indiquent une place sur le petit parking ombragés où flânent déjà quelques voitures de visiteurs. On entre pour quelques dizaines de pesos, (230 pour Chichen Itza) et la beauté du site saute aux yeux ! Il est ramassé, concentré sur un plus petit territoire et niché… C’est ça, vous y êtes ! Au cœur de son écrin de verdure.  Là, pas de barrières,  les monuments peuvent encore se visiter, s’escalader, et ils sont magnifiquement conservés. Certes, beaucoup moins riches en gravures et en fresques que Chichen Itza, certainement moins emblématiques, mais tellement plus agréables à visiter. Peu d’étrangers, surtout des mexicains parmi les deux ou trois dizaines de visiteurs présents, c’est un site pour le plaisir, par pour spécialistes, aucun commerce, on ne peut même pas acheter une bouteille d’eau ; mais quel bonheur ! Au sommet de la pyramide, «  sous le soleil exactement », capitaine d’un vieux navire explorant l’océan vert, on se sent comme piqué au centre du monde, entre ciel et forêt… C’était peut-être ça, l’âme maya… Quien sabe ?

On a poursuivi par la visite d’une hacienda… L’hacienda San Pedo Ochil. Je croyais que les haciendas étaient d’immenses domaines agricoles. Elles l’étaient, mais dans la région c’étaient aussi des domaines industriels. Elles cultivaient et transformaient le sisal une plante dont les fibres traitées servaient à confectionner cordes et cordages. A leur apogée, fin XIXème, début XXème, le Yucatan fournissait 90% de la production mondiale ! Leur déclin survint avec la fin de la marine à voile… 
Elles sombrèrent dans la jungle et n’en subsistent maintenant que quelques grands portails d’entrée aux formes maniérées et des tronçons de cheminées. Les salles des machines rouillent dans les entrelacs de bougainvillées et les pousses de palmiers. Celle que l’on a visitée a été restaurée, en partie. Le site est magnifique, mais on y apprend rien, il n’y a pas d’explications, pas de musée, la salle des machines rouille à l’abri de la végétation dans son dénuement de vieux métal délaissé. Quelques wagonnets éventrés rappellent que la récolte était acheminée des terres par ce moyen.
 
Maintenant les rails forment un petit circuit où des wagonnets aménagés avec des banquettes amènent les touristes jusqu’au superbe restaurant. L’indispensable cenote a lui aussi été aménagé : En amphithéâtre avec gradin, avec une scène émergeant du lac, et ces arbres poussant de l’eau,  c’est devenue une superbe salle de spectacle, qui a d’emblée, un côté magique.
 Vraiment un joli lieu, où l’on a pris plaisir à flâner, à boire une « agua de jamaica », le bissap africain, une boisson faite à partir de fleurs d’hibiscus infusées, sous une ombre agréable.
 
Car il fait chaud, pour vous dire, nous qui n’en sommes pas adeptes, on utilise la clim dans la voiture et même dans les chambres d’hôtel qui en sont pourvues ! Ici, les pales des grands ventilos brassent
 Une moiteur tiède qui ne rafraîchit pas, et puis, et puis, on vieillit et on s’habitue à notre petit confort… Gare au Guatemala !




































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