28 mai 2015

Iguazu…


 
Iguazu… Encore un nom mythique ! Dans ce voyage on les collectionne, on saute de mythe en mythe. Iguazu, parmi les plus belles chutes du monde, les plus grandioses, classées au patrimoine mondial de l’humanité. Là aussi on les collectionne !
 Je crois que c’est le quatrième ou cinquième site classé que l’on visite. Il faudra que je les recompte sérieusement…

Hé bien,  Iguazu mérite amplement et le classement et le détour !

Bien sûr, ne croyez pas que l’on découvre ces immenses chutes, comme ça, au bout d’un chemin boueux, vaguement indiqué par quelques panneaux difficiles à lire… Non, Iguazu est un grand, un très grand site touristique, superbement organisé, balisé, exploité, sécurisé,  afin que le touriste en voie le maximum en toute sérénité et dépense le plus possible en toute quiétude.

Des touristes il y en a, beaucoup, du monde entier, qui se pressent sur les passerelles métalliques surplombant les chutes et les lacs qui les alimentent. Mais cette visite reste malgré tout superbe, dans un cadre absolument envoûtant. La jungle sert d’écrin, un écrin vert, exubérant, foisonnant, à cet étonnant cirque de cascades.  Nous n’avons pas eu la chance d’effectuer cette visite lors de grandes eaux, certaines chutes étaient maigres, le niveau du lac supérieur assez bas et malgré tout, malgré tout,  le spectacle est impressionnant. Impossible de dénombrer toutes ces chutes, cascades, ruisselets, qui se précipitent dans cet amphithéâtre de verdure. Le lac semble soudain s’affaisser, disparaître un nuage d’embruns s’élève,  haut, et lorsqu’on s’approche du vide, sur les passerelles glissantes, on ne voit qu’un énorme tourbillon  d’où s’élève une poussière d’eau.

Du côté brésilien, car nous avons fait une minuscule incursion dans l’immense territoire brésilien, juste pour voir les chutes de l’autre côté, on a une vue d’ensemble, presque, un peu plus de recul, c’est à la fois moins impressionnant  car on ne ressent pas la puissance du débit, et plus beau car l’œil ne se perd pas dans le détail et perçoit mieux l’étendue et la variété d’Iguazu. On en a profité pour visiter le parc aux oiseaux, juste à côté.
D’immenses volières, noyées dans la forêt, permettent de voir, d’approcher même car on pénètre dans plusieurs de ces volières, les oiseaux caractéristiques de la forêt. Des perroquets aux incroyables livrées, des toucans avec leur bec invraisemblable, des aras, des nandous et d’autres… plein d’autres dont j’ai oublié le nom.


On avait gardé le côté argentin pour la fin, il est réputé plus beau, plus intéressant. C’est vrai, au cours des circuits que l’on a effectués, on approche au plus près des chutes, les balades nous font tourner autour du cirque, en haut, en bas, en étant toujours plongé dans l’épaisse forêt tropicale.

Le point culminant, après avoir effectué  un court trajet dans un petit train, est le parcours qui mène à la « Garganta del Diablo ».
C’est au moins la troisième Gorge du Diable que nous voyons, mais celle-là est de très loin, celle qui mérite le mieux son nom. C’est la partie la plus haute de l’amphithéâtre, celle où le plus gros bras du fleuve, ou la plus grande partie de l’eau se déverse soudainement dans un rugissement assourdissant, un fracas d’eau qui éclabousse loin tout autour, un bouillonnement sans fin.
 
On en revient étonnés, heureux et …mouillés ! D’autant plus que la pluie s’est mise à tomber, une pluie tropicale, accompagnée de roulements de tonnerre. Une pluie de courtes averses, drues et malheureusement pour nous trop fréquentes !
 

 

Et puis, aujourd’hui, mercredi, 27, notre avant dernier jour de voyage, on s’est offert une petite excursion aux Misiones Jésuites…
On l’avait prévue, on a tergiversé pour savoir comment se rendre à San Ignacio, la plus belle des missions argentines… En bus sur deux jours, en excursion sur un jour, en location de voiture, en vélo, non, c’est une blague, le site est quand même à 250 km d’Iguazu ! Finalement, il n’y a pas de voitures à louer sur place, le bus nous revient plus cher sans s’arrêter partout où on voudrait, on s’offre donc une excursion !

Au passage arrêt dans une mine de pierres semi précieuses… La visite en elle-même, courte, chère, aurait pu être intéressante, mais à notre goût elle a été en partie gâchée par les propos du guide qui nous a vanté tant et plus les vertus médicinales, énergisantes, aphrodisiaques, drainantes, calmantes du …quartz ! Jo, notre scientifique rationaliste a été outrée de ce qu’on a pu lui traduire ! Malheureusement le quartz, au nombre de ses pouvoirs ne conférait pas le don des langues, sinon, baigné dans ses vibrations bénéfiques, nous aurions pu dire en pur castillan ce que nous en pensions… (Il y a là une contradiction, car si cela s’était avéré, nous n’aurions plus rien eu à lui dire !)
Bon, on a repris la route sans rien acheter, jusqu’aux ruines de la mission San Ignacio Mini… Encore un ensemble classé au patrimoine de l’humanité ! Non pas tant pour la beauté des ruines, mais plutôt pour ce qu’elles ont représenté : Une tentative réussie  menée par les jésuites d’élaborer au XVIème siècle un type  de société modèle, avec les indiens Guaranis. L’histoire est un peu trop longue à raconter sur un blog, mais c’est une belle histoire, qui se finit mal… Comme beaucoup !
 
Cette fois le guide était intéressant, même si pour comprendre son point de vue il nous a fallu aller à l’extrême limite de notre pauvre espagnol !
Les ruines dans leur grand parc vert sont belles, les portiques sculptés de motifs étranges, ignorés chez nous, des lianes, des serpents…
 
Le minibus repart pour, croit-on nous ramener directement à Puerto Iguazu, mais non, c’était sans compter une petite halte commerciale dans une coopérative de production d’herbe à maté, très consommée ici, de confitures, de cornichons… Tout le monde dans le bus remplit ses cabas, c’est vraiment une halte très prisée, sauf nous, bien sûr… Ramener des cornichons d’Argentine en France, de la confiture ? Non merci, de la confiture de papaye, en plus !

A la nuit on arrive à l’hôtel. La pluie s’est enfin tue. La ville s’éponge, ruisselle.

Demain, c’est notre dernier jour de voyage, un jour de repos, sans rien faire, rien de prévu, au grand dam de Françoise qui aurait aimé « profiter » jusqu’au dernier instant, découvrir encore, continuer jusqu’au bout, voyager encore un peu, un tout petit peu…

 

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