05 juin 2015

Bribes...

Les routes infinies…
J’aime, j’aime ces routes infinies, qui vous emmène vers un ailleurs si loin à l’horizon, qu’il en devient indéterminé, presque improbable. Des heures de ligne droite, comme un trait dans le temps, un trait sur le monde, des routes de terres vierges, désertiques, comme il n’en existe plus dans notre ancien monde, dans notre vieille Europe. Des routes où les véhicules qui se croisent se font un petit appel de phares, non pas pour signaler un radar sournois, non, simplement pour se dire bonjour, se signaler comme un autre être humain amical, car, curieusement, les zones désertiques rendent les hommes plus proches…
J’aime ces routes qui sont comme des doigts tendus entre des villes lointaines, ces routes dont on ne s’échappe pas, sinon pour se perdre à jamais. Quand on les parcourt, se réveille en moi comme une sensation de pionnier, de découvreur. Avancer à jamais dans un paysage qui ne change pas, ou alors imperceptiblement, avancer infiniment et finalement se retrouver dans un ailleurs souvent étrangement semblable. Beaucoup n’aiment pas, ne comprennent pas, préfèrent l’avion à cette lenteur, moi non. Je ne me lasse pas, je deviendrais presque collectionneur si j’en avais l’âme, de ces droites tracées sur notre globe…
Ma collection était finalement limitée… Une belle route dans le Quebec et le Maine, à travers les forêts, dans l’Est des USA, la route 50 dans le Nevada, la 91 dans l’Utah, je crois, la route Damas- Bagdad, déserte et droite, il y a longtemps, maintenant sûrement mal famée. Les grands espace de l’Amérique du Sud, en Argentine, au Chili ont grandement enrichi ma collection ! La nationale 141 en Argentine, d’autres dans l’altiplano, la panaméricaine au Chili qui s’étire dans l’Atacama… J’arrête de collectionner, je me contente d’apprécier et de rêver, de rêver longtemps sur ces rubans d’asphalte qui étirent le temps…

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