après l’avoir explorée
encore un peu, essayé d’autres téléphériques, visité d’autres quartiers… On l’a
quitté avec un bus lent, très lent, qui s’escrimait à monter sur l’Alto, comme
pour nous laisser des regrets de partir. On avait décidé, bien que le temps
nous soit maintenant compté d’aller au parc national de Sajama, une réserve à l’écart, à la frontière
chilienne. On quitte notre bus à Patacamaya, une ville rue, sans aucun charme,
pour trouver un mini bus qui doit nous emmener à Sajama. On en trouve un, qui
nous avait repérés… Il nous emmène bien à Sajama, rapidement et
confortablement, mais à un prix pour touristes ! On s’est fait
avoir !
Sajama :
Un petit village, tout petit, au bout de l’altiplano, et
tout contre le majestueux mont Sajama, volcan retraité, qui attire en saison
beaucoup d’alpinistes qui viennent affronter ses 6500 et quelques mètres. Mais
ce n’est pas la saison et le village est désert.
Un hôtel subsiste, vivotant
avec les quelques égarés comme nous qui viennent se repaître de solitude, de
soleil, de désert et …de froid !
L’isolement est total… et la nuit le froid, glacial ! L’hôtel est
rustique, sans eau chaude et bien sûr sans chauffage, ici, ils ignorent
complètement ce concept pourtant simple et assez répandu dans le monde, le
monde où les températures descendent en dessous de zéro !
Mais on ne se
plaint pas, on a choisi et les balades compensent largement ces quelques
inconvénients. Un champ de geysers se trouve à une dizaine de kms du village.
La propriétaire de l’hôtel, devait nous y emmener, mais finalement nous loue
son 4x4 pour y aller. On se promène librement au milieu des petites mares qui
bouillonnent,
riches de tout un dégradé de couleurs, les fumerolles s’échappent
de tout un réseau de ruisseaux, et nous sommes seuls, presque seuls au milieu
de cette immensité, car une jeune suisse
vient nous demander de la redescendre. La marche ici, est vite fatigante, on
s’essouffle rapidement.
Une vigogne sauvage |
On en aura la démonstration l’après- midi ; on se
fait véhiculer vers des sources d’eau chaude, qui forment des piscines
naturelles et l’on doit en revenir à pied, « caminando »… Le bain est merveilleux, chaud, très chaud,
avec le Sajama et son front blanc qui nous domine… Le retour l’est moins. Pas
de chemin marqué, on coupe à travers l’altiplano, droit sur le village que l’on
aperçoit au loin. Et on a la désagréable impression que ce loin reste toujours
aussi loin. On progresse dans les touffes d’herbe à lama, piquantes, on
contourne des zones de tourbe dans lesquelles inévitablement on finit par
mettre le pied, le vent se lève et nous cingle le visage… Finalement, on arrive
et quand on regarde l’heure, on a la curieuse sensation que le temps ne s’est
pas écoulé normalement, la marche nous a paru bien plus longue qu’elle ne l’a
été réellement…
Une seule journée nous aura
suffit pour faire le tour de ce qui nous
était accessible à Sajama, on va s’extraire
de ce bout du monde et tenter d’aller à Sucre en une journée…
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