02 mai 2015

Entrée en Bolivie

 



Nous sommes à La Paz depuis quelques heures. C’est une grande ville grouillante, animée, bruyante que nous commençons tout juste à explorer. Nous y sommes arrivés depuis Copacabana par l’altiplano. Là-haut s’étend une banlieue, l’Alto, plus peuplée que la ville et encore plus étendue, et d’une aussi désolante laideur que les villes dont je parlais au Pérou. On peut donc étendre ma triste réflexion à la Bolivie aussi. Pourtant, les premiers jours à Copacabana nous avaient rassérénés. C’est une jolie petite bourgade campée au bord du lac entre ses deux collines. Calme et sereine dès la nuit tombée, peu de véhicules, on s’en est vu pour trouver des taxis, c’est dire ! De là on est parti visiter l’Isla del Sol, à trois heures de bateau environ,
 
le  pendant bolivien des îles péruviennes, en face. On débarque au port nord dans la matinée et on nous récupère dans l’après-midi au port sud, la majorité des gens faisant la balade dite des crêtes, recommandée par les guides. Le chemin, soi-disant inca, monte en pente assez douce, passe par des ruines incas que l’on n’a pas visitées, trop pauvres après ce que l’on a eu la chance de voir, et suit la crête de l’île, offrant des paysages magnifiques sur le lac. L’île est plus aride que Taquilé, bien moins verdoyante et on y remarque moins le travail de l’homme.


Jacques et Jo ont choisi une autre balade, en principe plus courte, mais dont les grimpées étaient finalement plus rudes ! Contrairement à nous, eux ont préféré cette île à Taquilé …

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Vendredi 1er mai.

Depuis hier on se balade dans La Paz… Ce matin on a affrété un taxi pour se rendre à « Valle della Luna »  encore une autre vallée de la Lune, un site étrange de cheminées de fées près de La Paz. C’était beau, dans un grandiose cadre de montagne…
 
 
Mais nous avons la chance de connaître la Cappadoce, en Turquie, et Bryce Canyon aux USA, qui sont bien plus beaux et grands… On commence à devenir difficile, on a trop de points de référence, de comparaisons possibles, alors on fait la fine bouche.
 
 Mais La Paz, elle, est une ville étonnante et nous n’en avons encore pas vu de comparable !

Elle est bâtie dans un immense amphithéâtre montagneux que l’on découvre brutalement quand on arrive de l’altiplano. Elle se décline en strates sociales, les plus pauvres en haut, les plus riches en bas. Tout en bas, il y a les gratte-ciel du quartier financier, des affaires. Au milieu, là où nous logeons, le quartier historique, et aussi le centre gouvernemental et administratif, avec  les plus belles bâtisses, de style colonial. En fait, c’est une ville récente, peu de constructions datent d’avant le XIXème siècle.
 
Mais ce qui en fait son charme, c’est l’immense animation qui y règne. Les rues sont transformées en un immense étal, de petits stands qui vendent tout et n’importe quoi.
 
Ce marché se construit dans la matinée, où les vendeurs arrivent portant d’énormes sacs, où poussant dans les rues pentues des diables lourdement chargés, s’installent jusqu’au soir et remballent leur marchandise vers neuf ou dix heures. Entre ces stands louvoie une foule immense, bon enfant, qui s’arrête pour grignoter une douceur, boire un jugo ou une sucrerie, manger une comida debout dans la rue, chez une bonne indienne campée en costume traditionnel devant ses marmites fumantes et qui propose du poulet, bien sûr, des truites, mais aussi des chicharrons ( confit de porc, d’agneau ou …de poulet !) accompagnés de papas (pommes de terre ) sous différentes formes et de l’inévitable riz blanc. L’Amérique du Sud n’est pourtant pas productrice de riz, c’est bizarre cette prédominance du riz dans l’alimentation, non ? Ne serait-ce pas encore une stratégie subtile des chinois pour s’implanter dans ce continent où pour le moment ils n’ont que peu d’emprise ? En tout cas il est difficile d’éviter dans les menus ce fameux petit grain qui nourrit le monde !

Certains s’attroupent devant les écrans télé qui retransmettent des matches de foot aux commentateurs hystériques, ou des novellas débiles, mal jouées mais qui passionnent pourtant. D’innombrables stands proposent aussi des disques, tous les disques et les passent le plus fort possible sur un matériel pour le moins hétéroclite dans une cacophonie assourdissante. Ajoutez-y la ronde incessante des collectivos, petits bus de ville qui vous ramassent n’importe où pour vous amener à la destination indiquée sur leur pare-brise surchargé d’inscriptions et de décorations. Beaucoup sont des petits Toyota, mais il circule encore pas mal de vétérans des US, de vieux Dodge repeints et couverts de gadgets, des Ford, des Chevrolet, j’ai même vu un Fargo qui grimpait vaillamment une forte pente avec un bruit de moteur depuis longtemps oublié. Il devait avoir pas loin de mon âge…

L’air de La Paz, malgré l’altitude n’est donc pas si pur que ça. On  y respire, comme dans beaucoup de grandes villes du monde, beaucoup de vapeurs d’essence, d’effluves diverses ; la différence c’est que l’on y respire souvent par la bouche, nos nez d’européens ne suffisant pas à assurer une ventilation suffisante à cette altitude et que l’on se retrouve vite avec gorge irritée, pharynx enflammé, bronches encrassées… On se nettoiera dans le sud Lipez, c’est encore plus haut mais il n’y a pas de circulation !

 


 Nous avons eu quelques difficultés de connexion à La Paz, ce qui nous a mis un peu en retard. La publication depuis un café est laborieuse!

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