27 janvier 2014

Kawa

Kawa
La concession de Jérémie
 André nous a récupérés en fin d’après-midi en même temps que Guy et Virginie qui débarquaient par un bus direct de Ouaga. Une petite heure de piste jusqu’à Kawa. Je suis derrière, je ne vois rien… Dommage ! Le paysage a l’air d’être très différent du Burkina. La concession de Jérémie qui nous accueille est 

charmante. Des petites cases rondes ramassées autour d’une minuscule cour avec l’apatam, un abri pour manger et palabrer. Nous aurons peu de temps, trois petits jours, pour découvrir le coin, les gens, voir l’action de Kankele…

Les buttes des champs d'ignames
 Les premiers contacts sont très agréables, la population très accueillante et très reconnaissante de l’action de l’association. Kawa haut est un petit village de brousse profonde, perché dans la montagne, accessible à pied par un sentier qui serpente en montant dans la rocaille et la brousse. Une nouvelle piste praticable en moto permet aussi de l’atteindre. Des carrés de cannes à sucre, des cocotiers, de grands acajous et les buttes des plantations d’ignames nous attendent nichés au sommet de la montagne, veillés par des baobabs tutélaires. La-haut, Kankele a construit une école, quatre puits et des sanitaires tout neufs, de type Ecosan, qui permettent par un système de récupération et de transformation de remplacer les engrais. 
 C’est très bien, très très bien, mais un peu compliqué pour les artisans locaux dont la lecture des plans est approximative ! Heureusement, les malfaçons ne concernent pas le fonctionnement mais des détails réparables. Les toilettes sont sauvées, il ne reste plus qu’à former tout le monde à leur utilisation, ce qui n’est pas gagné ! 

Kawa haut

Kawa haut
On explore aussi les rives de la Binah, une petite rivière qui devient grosse à la saison des pluies et emporte chaque année quelques vies et sur laquelle Kankele espère pouvoir construire une passerelle. On approche plusieurs passages possibles, discutons des alternatives possibles, mesurons approximativement la longueur nécessaire, mais il faudra attendre les compétences techniques pour prendre des vraies décisions. Un troupeau traverse lentement la rivière poussé par son berger peuhl. Les zébus aux grandes cornes en lyre nous regardent d’un air inquiet, se demandant sans doute si leur passage rituel va un jour être troublé par des ferrailles suspendues…

On revient parmi les champs d’ignames et les chaumes brûlées par les feux de brousse.

 Le soleil décline dans la touffeur du soir, les étoiles naissantes se voilent sous un souffle d’harmattan…Soirée bercée par les infos récurrentes de RFI en attendant la fraîcheur nocturne, trop longue à venir.

Nous découvrons ici une nouvelle Afrique, à la fois très semblable et subtilement différente…

Aucun commentaire: