Le temps qu’il fait…
Il va oser dans son blog nous
parler du temps, non pas du temps qui passe, celui-là est noble et littéraire,
non mais, plus prosaïquement du temps qu’il fait ! Hé bien, oui ! Car
le temps qu’il fait au Burkina en ce moment est tout à fait exceptionnel !
Tout le monde en parle, les journaux locaux en ont même fait leurs gros
titres : « Pluie des mangues ou pluie des marcheurs ? »
Titre qui laisse, vous en
conviendrez, une sourde interrogation au français peu au fait de l’actualité
burkinabé, ce qui, d’après mes statistiques personnelles doit représenter
environ 99,97% de notre population ! Alors, je vais développer. Mais
d’abord, les faits, les faits bruts et étonnants !
Dans la nuit de jeudi, à Doudou, où était-ce celle du vendredi, je ne
sais plus, un gros orage a éclaté. Pluie torrentielle, vent violent, éclairs
zébrant le ciel. Dans la case, j’avais été éveillé par un sentiment bizarre. Un
silence pesant, un calme absolu, l’air immobile et chaud. Le ciel retenait son
souffle, le temps s’était suspendu… Et puis un frisson, les feuilles des nébiés
frémissent, et d’un coup l’harmattan soulève la poussière, secoue la paille des
toits et la pluie arrive à grosses gouttes pressées.
Le lendemain, la pluie continue par intermittence, de grosses averses,
qui ravinent les pistes et font brusquement éclore des fleurs de nénuphars au
fond des marigots et le samedi encore !
Les villageois sont étonnés, ils n’ont pas souvenir d’une telle pluie
en janvier, mais leurs archives météorologiques ne remontent pas très
loin !
Maintenant le titre du journal :
La pluie des mangues, est la première pluie de l’année, généralement
fin mars, début avril, elle signale le début de la saison des mangues (elle est
réputée pour laver les mangues avant leur consommation) et précède la saison
des pluies de quelques semaines de sécheresse encore.
Samedi était prévue, et a eu lieu dans toutes les villes du pays, une
marche de protestation contre le régime en place, une marche pour le
changement… D'où la pluie des marcheurs !
Alors ? Pluie des mangues ou pluie des marcheurs ?
Trop tôt, beaucoup trop tôt pour les mangues, alors pour les
marcheurs, est-ce un signe funeste ou au contraire la marque du destin ?
Les palabres vont bon train…
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