23 avril 2025

La fin du voyage …

 



    Eh, oui ! Les meilleures choses ayant une fin, notre voyage se termine, là où il avait commencé, à Tokyo ! Un peu plus d’un mois au Japon, c’est à peine le temps de s’habituer au pays, de commencer à comprendre, à se repérer, à s’y sentir à l’aise. Enfin, presque à l’aise, car il y a encore beaucoup de moments d’hésitation, de recherches fébriles de traduction, en particulier dans les restaurants, ceux qui n’ont pas de menu en anglais, ni de belles images à montrer ! Et si le traducteur Google se montre souvent utile et bien intentionné, il se montre parfois totalement incongru, et totalement incapable de nous apporter le moindre soutien !  Donc, nous sommes à Tokyo, arrivés de Matsumoto en début d’après-midi sous une petite pluie tenace, ce qui nous a conduit à nous réfugier dans notre petite chambre du Toyoko Inn, sitôt que celle-ci nous a été attribuée. L’heure du check-in est 15 heures, après si vous voulez, mais pas avant ! Heureusement, on peut toujours y laisser les bagages à l’avance, cela évite de retourner aux consignes de la gare.

    Notre dernière étape dans les montagnes était la ville de Matsumoto, une assez grande ville tranquille, dotée d’un très beau château.

Sur les quatre ou cinq grands châteaux classés du pays, nous en aurons visités trois. Ils se ressemblent, mais ont chacun leur personnalité. Celui de Matsumoto est un peu plus petit, plus élégant, mais son jardin n’a rien d’exceptionnel : Nous devenons peut-être un peu difficiles ! La ville a un vieux quartier, maisons de bois, rues commerçantes qui ne nous a pas fait non plus grande impression.

    Nous avons visité un musée d’estampes, des estampes célèbres et réputées.

Françoise est un peu tombée en grâce avec cet art très particulier … mais cette fois elle ne s’est pas fait mal ! Une seule salle, avec des impressions des maîtres du XIXème, paysages et geishas, où l’œil exercé (et complètement rétabli) de Françoise sait distinguer et apprécier d’infimes différences. Je dois l’avouer, mais vous ne le répèterez pas, s’il vous plaît, je m’y suis un peu ennuyé !

    Enfin, pour être exhaustif, une escapade à une heure de train de la ville, au village de Narai, qui nous a beaucoup plu, à tous deux.

Au creux des montagnes, au pied des sapins, un village rue, tout de bois vêtu, qui s’endort au fil du temps. Il semble tout droit sorti d’un film, ou d’un conte, possède un petit côté western à nos yeux, mais pour ses habitants, il est authentiquement eastern ! Car il est encore vrai, épargné par les grandes marées touristiques, sans doute plus pour très longtemps car des tours opérateurs commencent à s’y intéresser. Au temps des samouraïs, c’était une étape postale sur le chemin de Matsumoto, entre Tokyo et Kyoto, juste après le col le plus délicat à franchir.


Pour les randonneurs aguerris, le chemin existe toujours, je crois qu’il fait plus de trois cents kilomètres en tout ! Une sorte de chemin de Compostelle japonais. Nous avons beaucoup marché pendant ce voyage, beaucoup pour nous, mais nous n’en sommes qu’à 280 km … Ce n’est déjà pas si mal, je trouve ! Bon, si on divise par le nombre de jours cela douche un peu l’enthousiasme, mais il faut savoir se contenter …

    Ce n’est pas notre plus long voyage, loin de là, mais il restera l’un des plus riches, des plus dépaysants. Les impressions se bousculent encore, les réflexions sur cette société à la fois très moderne et que l’on sent évoluer très vite, mais qui a su conserver certains aspects de sa culture traditionnelle très particulière. Evidemment, pour asseoir ces impressions, il manque des échanges, des partages, et c’est vraiment dommage que l’on soit incapables de parler ! L’anglais de la plupart des japonais reste rudimentaire, voire absent, et quand il est présent, c’est le nôtre qui devient déficient, nous ne comprenons pas leur accent… Ce n’est pas le japonais que l’on aurait dû apprendre, mais plutôt de l’anglais adapté !

    En tout cas beaucoup d’aspects de cette civilisation, nous stupéfient. La distorsion entre la culture Kakooi (« cute culture » in english) avec cette passion pour ces figurines, l’identification d’une partie de la jeunesse surtout féminine à des héroïnes de BD, ou à des figures de style, qui aboutit aux poupées bimbos  totalement artificielles, déjantées et  la survivance des rites bouddhistes ou shintoïstes encore très présents. Des automates partout, mais des gens paperassiers, qui brassent des dossiers, remplissent des papiers, du vrai papier encore. Etonnant, et merveilleux, les systèmes de transport, les trains, au fonctionnement impeccable, toujours propres, une propreté d’hôpital chez nous. Une propreté générale d’ailleurs, tout est toujours nickel : pas le moindre petit bout de papier, de plastique, aucun déchet, et pourtant aucune poubelle dans les rues. Les gens emmènent leurs déchets, les emballages dont ils sont friands, jusque chez eux. Etonnant, la politesse et la serviabilité des employés des trains, des bus, mais aussi la rigueur, voire la rigidité de toute cette société. Le contrôleur salue les passagers du wagon en entrant et en partant, mais si, dans une voiture quasi vide, vous n’êtes pas assis sur le siège qui vous a été attribué, il faut impérativement en changer ! Il y aurait tant et tant à dire, de petites remarques en grandes réflexions que je pourrais m’étendre sur des pages, bien plus en tout cas qu’il ne faut pour un blog de voyage…

    Demain nous serons en France, de retour rapide à nos occupations habituelles, je me réserve la possibilité de rajouter une conclusion un peu réfléchie à ce dernier article en cours de route… Sinon, au prochain voyage … sans doute en début d’automne, pour une destination encore inconnue !













20 avril 2025

Takayama- Les Alpes japonaises


 

Shirakawago

    Notre voyage tire à sa fin, plus qu’une étape, toujours dans cette région, et puis ce sera le retour à Tokyo avant d’embarquer pour un long vol. Cette partie du voyage nous montre un Japon différent, toujours attrayant, s’il en fallait une preuve, c’est le nombre de touristes dans cette ville de Takayama, touristes locaux, beaucoup car c’est un week-end et étrangers. Takayama a conservé un quartier ancien, assez étendu et relativement authentique.


Des maisons de bois sombre, des rues étroites, une rivière, des cerisiers en fleurs, ici, c’est juste le bon moment, voilà de quoi ravir tout un chacun. Nous sommes, nous, restés un peu sur notre quant à soi…
Comme Shirakawago, le plus gros des villages à toits de chaume, que nous avons fini par visiter, c’était une étape obligatoire pour nos bus, et dans lequel il a fallu cohabiter avec des cohortes de touristes en train de suivre leurs guides surmontés de signes distinctifs variés. Les lieux sont surexploités et donnent donc une impression artificielle, ils sont dédiés au tourisme, c’est beau mais ils n’ont plus rien de vivant ni d’authentique. Un peu comme certains de nos villages classés, qui sont devenus des musées à ciel ouvert, témoignages figés d’un passé révolu.





Mais, à Takayama, nous nous sommes offert une petite folie : Une dégustation de bœuf Hida, l’équivalent de celui de Kobé, même race, même façon d’élever, même résultats et … même prix ici !




Nous n’avons pas été déçus, c’était vraiment une viande délicieuse, à la fois goûteuse et tendre à souhait. La dégustation se composait de six morceaux différents, en parts pas trop parcimonieuses, à faire cuire nous-mêmes dans un petit grill intégré à la table. Cela restera un très bon souvenir !

Et puis nous avons visité Hida Furukawa, une petite ville à un quart d’heure de train de Takayama.  C’est sa petite sœur en plus jolie.






La ville était pavoisée, et il y avait foule dans les rues, pas seulement des touristes mais aussi des habitants car c’était le festival, Hikiyama Matsuri! Une grande fête avec des chars, des musiques et des danseurs de masques. Les chars sont rituels, très hauts, en bois, tirés avec des cordes et avec des roues fixes ! Ils ne peuvent tourner qu’au prix de manœuvres compliquées. Heureusement, ils avaient quand même inventé la roue ! Ils sillonnent lentement le quartier ancien, plus gai que celui de Takayama, car les maisons en bois sont en partie peintes en blanc. Les japonais, surtout les jeunes, suivent d’un œil distrait et sont bien plus intéressés par la multitude de stands qui offrent des choses variées à grignoter, à boire, plus toute la bimbeloterie dont ils sont si friands. Les sacs des filles vont y gagner quelques mini-peluches supplémentaires, des figurines de mangas, des héros de pacotille, tout cela immortalisé par des millions de selfies longuement posés, recommencés et commentés avec des vagues de rires. Des bambins habillés en dimanche, vacillent sans risque au milieu de tout ce monde et ont leurs propres stands d’attraction, des mini pêches à la ligne, des jeux, et même des barbes à papa ! Une fête bon enfant, et, comme il se doit ici, sans bousculade, sans heurts, sans cris ni débordements intempestifs. Calme et courtoisie … C’est agréable !

De notre hôtel, dont le nom est bien plus grand que les chambres, j’écris ce blog  en regardant tomber la pluie par une fenêtre qui donne sur une arrière-cour lugubre… Oui, ce soir il pleut à nouveau, de l’eau et des pétales de fleurs de cerisiers qui se fanent en tapis blancs, comme un souffle de neige sous le miroitement des flaques d’eau…

Je ne sais s’il y aura encore un article … Si j’ai le temps !












18 avril 2025

Kanazawa et les Alpes japonaises aux villages classés.

 

Gare de Kanazawa

    Il fait beau depuis … deux jours ! Beau et chaud, les t-shirts sont ressortis des valises. Un temps idéal pour aller se frotter aux « Alpes japonaises »,


ce serait plutôt des collines, et à leurs fameux villages classés au Patrimoine Mondial, excusez du peu ! Emporté par un optimisme inhabituel, j’avais réservé un ryokan qui me semblait-il bien placé entre deux villages à visiter, et loin du grand centre touristique de Shirakawa go où débarquent tous les bus des tours-opérateurs. Heureusement, à Kanazawa, nous sommes tombés sur une dame dans un Tourist Office, qui parlait correctement l’anglais et qui était efficace. Elle nous a expliqué l’itinéraire, un train, puis LE bus , avec les horaires, plus un mot écrit en japonais pour le chauffeur qui devait nous déposer à un arrêt facultatif… Et tout s’est déroulé comme prévu !

Mais une fois arrivé au milieu de nulle part, qu’y faire ? Seul le bus que nous avions pris dessert ces villages, deux ou trois fois par jour dans chaque sens … Nous en avons visité un dès notre arrivée, une voiture du ryokan nous y a emmenés et nous sommes revenus en bus trois heures plus tard. La visite du village, en flânant un peu, dure, un peu plus d’une demi -heure. Quelques maisons , certes jolies, avec leurs toits tous pentus en chaume épais , qui semblent échappées d’un conte d’antan … Mais leurs cheminées ne fument pas, la vie, la vraie vie les a désertées, elles sont là pour la carte postale, pardon, les photos et les selfies.

 






    Demain, nous irons voir l’autre, plus petit, en bus et nous prévoyons de revenir à pied. Une longue balade mais qui nous occupera une partie de la journée. A la réflexion, si les grands sites touristiques attirent autant de monde, c’est pour une bonne raison, c’est qu’il y a plus à voir ! Ici, certes c’est tranquille, presque trop, nous étions cinq dans le bus qui nous a amenés, et peu de monde aussi entre les toits de chaume. Des touristes locaux et des étrangers véhiculés. Pour visiter le coin une voiture faciliterait énormément les choses. Je n’ai pas voulu en louer une, doutant de ma capacité d’adaptation à la conduite dans un pays si différent. En fait rouler, même à gauche, sur les routes de campagne , avec un indispensable GPS, n’est pas un défi insurmontable, mais les villes et s’y arrêter posent un sérieux problème. Les villes ont une circulation fluide et apaisée parce qu’il n’y a pas de stationnement le long des rues et avenues. Toutes les voitures se garent dans des garages ou des parkings, au fonctionnement incompréhensible. Je ne me suis pas vraiment penché sur la question, mais les pancartes qui en régissent l’entrée, les automates qui les gèrent, et même les systèmes de butées relevables m’ont bien incité à me débrouiller sans voiture. Jusqu’ici, mon choix semblait judicieux ! Là, pendant deux ou trois jours, jusqu’à la prochaine étape, nous allons faire avec un système de transport peu fréquent, avec des combinaisons d’horaires peu souples et à bien anticiper. Du coup, nous allons passer plus de temps dans notre ryokan, pas très bien situé, mais à la chambre pleine de charme. Vous n’avez pas fini de me lire !