06 janvier 2024

La ruta 7- Los Lagos-L’Araucani

 


Nous y voilà… Nous approchons du terme de notre périple chilien, mais ne brûlons pas les étapes, il nous reste encore quelques jours à flâner dans le sud.



Je vous ai quittés à Chaiten, une ville où nous avons bien dormi, nous en avions besoin et c’était la seule chose possible : tout était fermé, pas un restau, un café… Rien ! D’ailleurs, entre Noël et le jour de l’an, il fallait souvent faire avec…rien ! Mais en janvier, c’est les vacances au Chili, l’activité reprend et les prix se font une nouvelle jeunesse ! Donc, la route 7, la Carretara Australe, dont nous n’avons emprunté que le petit tronçon nord. Pour la partie route, c’est une piste, délicate par endroit pour notre petite voiture, qui s’insinue dans la forêt et offre par instant de sublimes aperçus sur les lacs et les torrents bondissants qu’elle longe. Pour les parties ferries, ce sont pour une part des bras de mer, des fjords profonds, étroits et sinueux, aux  rives peuplées d’élevages de saumons en dehors des zones de parcs naturels et pour une autre part, des lacs, toujours magnifiques, aux eaux turquoises, avec les forêts qui semblent plonger directement dedans.

C’est d’ailleurs ce que nous retiendrons le plus de la Patagonie : ses eaux parcourant toute la gamme des bleus et ses forêts aux arbres immenses, à la végétation dense, foisonnante, que l’on n’imaginait pas ici, plutôt sous les tropiques !

Au sortir du dernier ferry, à Hornopirèn, une petite cabanas a accueilli notre réveillon et notre jour de l’an assez peu festifs car réalisés avec les maigres moyens du seul mini-market ouvert ! Le jour de l’an, nous sommes allés faire un tour, le long du lac et voir des cascades… Oh ! Ce ne sont ni Niagara, ni Iguaçu, mais de jolies petites cascades locales ! La première, la plus belle, était fermée ! Hé oui, jour de l’an oblige ! Car comme on s’en est aperçus, ici, l’accès aux sites, aux berges des lacs, aux torrents et même aux points de vue s’est largement privatisé. Droit de passage sur des terrains privés où pour des petits commerces qui se sont appropriés les lieux. Donc pour les deux autres cascades, nous nous sommes acquittés de notre taxe. Par contre pour les rives des lacs, c’est comme au Canada, l’accès n’y est pas possible, les propriétés, parfois de belles résidences d’été, sont bien closes et se touchent… Je suis toujours gêné, voire énervé par cette omniprésence de la propriété privée qui s’arroge le droit de confisquer les plus beaux endroits aux autres !


Nous avons poursuivi notre périple en remontant plus au nord, dans la région des lacs, avec un paysage de campagne vallonnée, riche en cultures diverses, en plus des lacs et forêts, et enfin celle d’où j’écris l’Araucanie. Ici l’arbre symbole est bien sûr l’araucaria, un drôle d’arbre qui lorsqu’il s’aventure chez nous, dans un parc d’ornement, solitaire et désœuvré, donne l’impression d’être artificiel… Ici, non ! Il est en forêt, immense et magnifique, mêlé à d’autres géants , mais les dominant souvent de sa tignasse hirsute. Nous logeons à côté du parc Conguillio, dominé par le volcan Llaima dont la dernière éruption date de 2008. Bien sûr nous voulions aller voir ces fameuses forêts et le lac Conguillio, qui parait-il est si beau… Il suffit de se munir au préalable de l’indispensable sésame, LE ticket acheté sur internet. Problème, il n’y a pas internet ici, pas un soupçon d’onde porteuse de données. Renseignés par notre sympathique logeur presque mapuche (C’est l’ami d’un mapuche authentique qui par cooptation lui a donné le droit d’intégrer la communauté, celle qui a construit les cabanas qui nous accueillent !), donc bien renseignés, nous filons à Curacautin, la ville la plus proche une vingtaine de km et qui, elle, bénéficie d’une liaison téléphonique. Avant de fermer, l’office de tourisme nous indique le site sur lequel s’inscrire… Ensuite d’une terrasse, nous nous escrimons… Françoise, patiente, ou entêtée selon le point de vue, arrive presque au bout du processus ! Presque, mais pas tout à fait. On renonce provisoirement, on profite de la connexion pour organiser les prochains jours et même notre envol du Chili vers le Pérou. Et on s’achète du vin et de quoi se faire un vrai repas ce soir, non mais !

Aujourd’hui, nous nous arrêtons à un superbe et étrange café, halte-repos, perdu dans le bois presque à l’entrée du parc où Carol, une copine de notre logeur nous fait bénéficier de son WiFi, et oui, elle l’a, et nous aide à avancer dans les méandres de l’internet chilien. Après plusieurs tentatives et refus de la banque d’accéder à notre demande de paiement depuis un endroit visiblement suspect, nous y arrivons enfin. Dotés de nos précieux QR codes nous nous présentons quelques kms plus loin aux trois gardes qui, après vérifications, nous ouvrent la barrière ! Eux n’ont pas internet ! 


Et visiblement, ils n’ont pas le droit de vendre des billets tout simples, à l’ancienne… On est moderne ou on ne l’est pas ! Donc on a le droit d’entrer dans le parc, mais pas d’aller bien loin : Après le premier parking, il faut un 4x4, o-bli-ga-toi-re-ment ! Une côte pleine de bosses et de trous, rédhibitoire pour notre voiture que l’on regarde avec une certaine commisération. Après la ruta 7, où une certaine côte du même acabit mais bien plus courte avait montré les limites de notre citadine, je fais preuve de compréhension. Nous nous posons au premier parking, en compagnie de quelques autres voitures inaptes à franchir la montée et nous faisons une très jolie balade dans la forêt d’araucarias et d’un autre géant vert,  le Fagus Coigüe, l’hêtre patagon . On pousse jusqu’à la Madre des Araucarias, un arbre immensément vieux et démesurément géant, et puis on rebrousse chemin. Les quelques kms qui nous séparent encore du lac, risqueraient d’être de trop ce soir ! Retour à la jolie cabanas pour préparer ce blog, qui partira… Bientôt !





1 commentaire:

Anonyme a dit…

Hello les baroudeurs du sud.
Expédier un colis de vos affaires inutiles n'est pas réalisable?
Mais peut-être dans les Andes en aurez vous besoin.
Bises neigeuses de Bourgogne.
ChLB