14 janvier 2024

Bribes...

 Les villes tentaculaires…

Elles s’étalent infiniment, s’érigent en verre et en béton, s’envahissent de circulation effrénée, s’étourdissent en bruits et en lumières, elles grondent en permanence d’un battement sourd, comme un cœur qui bat lointain et diffus, elles grouillent, elles grouillent, de voitures, de bus, de camions, de chiens, de vermines, de gens… Elles sont belles et chaotiques, dangereuses et attirantes, sirènes et reflet d’un pays, elles sont les capitales. Elles drainent les pauvres des campagnes qui viennent enfler le flot de miséreux, elles recensent les plus riches, les plus puissants, elles montrent les plus beaux atours du pays, son histoire, sa culture. Elles sont vitrines. Des vitrines faites pour attirer le voyageur  qui attisent sa curiosité, pour étancher sa soif d’ailleurs, son appétit de l’autre.

Finalement, elles se ressemblent, avec leurs quartiers soignés, protégés, recommandés, ceux où l’on peut sans crainte se risquer, avec leurs monuments, leurs musées, leurs parcs. Ceux où l’on croise des gens souriants, au travail ou en famille, qui ont l’air heureux, même si l’œil évite quelques inévitables mendiants et revendeurs à la sauvette. On ne va pas au-delà, pourquoi faire ? Les quartiers ordinaires, où s’entassent la plupart des habitants ordinaires, les quartiers pauvres souvent hostiles sinon dangereux pour l’étranger qui n’y a pas sa place, les bidonvilles où survivent les plus récemment arrivés, de partout, d’ailleurs, d’une misère encore plus grande à fuir. Ici, ils viennent du Venezuela, d’Haïti, de Colombie…

Je n’aime pas les villes tentaculaires. Je ne m’y risque qu’à contrecœur, j’ai envers elles des préjugés, et pourtant je cède à la tentation, j’écoute le chant des sirènes et viens déambuler devant les belles façades, me balader dans les parcs soignés, visiter quelques musées, quelques palais ou édifices religieux historiques…

A mon âge, il va falloir que j’arrive à assumer mes contradictions !

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