I buy you Chevrolet, I buy you Chevrolet, just
give me some of your love, girl…
Une reminiscence quand nous avons
loué une voiture… (Seuls ceux dont les références musicales remontent à la fin
des années 60 pourront apprécier !) Oui, c’est une Chevrolet, non, ce
n’est pas une voiture de rêve, ni même bien adaptée à notre usage, mais elle fera l’affaire.
Dès notre arrivée à Salta s’était
imposée une pénible réalité : Nous n’étions pas encore sortis de la saison
des pluies qui, cette année, joue les prolongations inutiles. Des nuages bas,
lourds, des orages qui grondent et, inévitablement, finissent pas éclater, se
diluent ensuite en pluie insistante et une grisaille générale.
A bord de notre petite Chevrolet,
on quitte Salta par la route 9, une route qui sinue lentement à travers une
forêt tropicale luxuriante, étrange en ces lieux où règnent plutôt l’aridité et
le minéral. Au gré des rideaux de pluies et des écharpes de brumes apparaissent
des arbres fantomatiques couverts de lianes et d’orchidées, et, parfois, dans
une fugitive éclaircie se dévoile un lac, dont l’eau semble se confondre avec
les nuages…
C’est très beau et bien trop
humide… Quand nous attaquons la Quebrada*, le ciel reste aussi bas, aussi
chargé. Pourtant les couleurs sont magnifiques, encore une fois la nature
révèle ses talents de peintre, et la richesse de sa palette. Nous nous
résignons, en ce premier jour de découverte, à essuyer les assauts du ciel… et
nos chaussures avant d’entrer dans notre chambre. Pour nous venger, nous nous
offrons une chouette soirée dans un restau de Purmamarca avec musique andine en
live, et de qualité.
Le lendemain, nous devions
découvrir au bout de longues pistes de petits villages oubliés… Mais en voyant les rios gonflés d’eau
écarlate qui se frayaient un chemin, en creusant, ravinant, éboulant tout sur
leur passage, et vu les capacités limitées de franchissement de notre véhicule,
nous doutions fort… Très fort !
On attaque la piste trop en retard pour aller au bout, et un rio encore gros nous fait hésiter et rebrousser chemin. Les pistes nous écartent très vite de la civilisation. On se retrouve en quelques kilomètres au milieu de rien, d’un paysage magnifique qui ne semble exister que pour nous. Des montagnes aux couleurs changeantes à l’infini et cette petite piste cahotante qui mène on ne sait où…
Les kilomètres semblent démesurément longs, deviennent une unité inadaptée, il faut parler en temps, en heures… et même en siècle tant tout semble figé. Pourtant, quand on croit avoir parcouru trop de chemin, égaré au milieu du vide, apparaît un petit groupe de maisons montées en gros blocs d’adobe, et là, quelques pick-up d’un autre âge, des Ford vénérables qui sortent tout droit d’un film d’Hitchcock, un berger qui conduit son troupeau de chèvres le téléphone rivé à son oreille, des femmes encore en costume andins jupes longues et colorées et chapeau noir, d’autres plus jeunes, en jeans et tee-shirt. Le coca y coule à flots comme ailleurs et la télé y déverse son lot de faits divers développés en longs plans en boucle et témoignages de gens qui n’ont rien vu mais ont beaucoup à dire.
On revient enchantés de nos
pérégrinations hors route 9,même si l’on n’est pas allé au bout, au bout du
bout, et on redescend sur Tilcara, on passe sous le couvercle de nuages qui n’a
pas bougé… On y visite un lieu fameux, une reconstitution de site
préhispanique, voire préhistorique, « la Pucara de Tilcara ». C’est
en partie, en plus de la beauté de ses paysages ce qui a valu à la
« Quebrada* de Humahuaca » d’être classée au Patrimoine de
l’Humanité.
Et puis, avant de revenir à
Salta, on s’offre notre premier 4000. Il s’agit bien sûr d’un col et seule
notre brave petite voiture a fourni des efforts ! 4170 mètres pour être
précis bien qu’il y ait des divergences sur l’altitude exacte entre les
différentes documentations.
N’importe la route était superbe, le paysage
immense, du sommet on aperçoit le grand salar, le plus grand d’Argentine. Mais
le temps nous est compté, ce soir on doit être à Salta pour récupérer J&J à
l’aéroport. Alors un fois de plus demi-tour à mi-descente et retour sous les
nuages !
1 commentaire:
Ah quelles photos !!!! Magnifiques !!! Cela fait rêver.........................
Cela me rappelle le sud Lippes (en plus grandiose!)
C'est un vrai plaisir de vous lire et de vous suivre
Et j'espère que mon commentaire passera cette fois
Des bises aux voyageurs !!
N&L
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