30 mars 2015

Salta-La Quebrada de Humahuaca

Une petite nuit de bus nous a amenés à Salta, où nous avons été reçus chez Colette et Luc Pujol. Ils ont une très belle maison dans les environs de Salta et se sont révélés des hôtes chaleureux, serviables et attentionnés… alors que nous n’étions que des amis d’amis ! Bravo et grand merci à eux !

I buy you Chevrolet, I buy you Chevrolet, just give me some of your love, girl…
Une reminiscence quand nous avons loué une voiture… (Seuls ceux dont les références musicales remontent à la fin des années 60 pourront apprécier !) Oui, c’est une Chevrolet, non, ce n’est pas une voiture de rêve, ni même bien adaptée  à notre usage, mais elle fera l’affaire.

Dès notre arrivée à Salta s’était imposée une pénible réalité : Nous n’étions pas encore sortis de la saison des pluies qui, cette année, joue les prolongations inutiles. Des nuages bas, lourds, des orages qui grondent et, inévitablement, finissent pas éclater, se diluent ensuite en pluie insistante et une grisaille générale.

A bord de notre petite Chevrolet, on quitte Salta par la route 9, une route qui sinue lentement à travers une forêt tropicale luxuriante, étrange en ces lieux où règnent plutôt l’aridité et le minéral. Au gré des rideaux de pluies et des écharpes de brumes apparaissent des arbres fantomatiques couverts de lianes et d’orchidées, et, parfois, dans une fugitive éclaircie se dévoile un lac, dont l’eau semble se confondre avec les nuages…



C’est très beau et bien trop humide… Quand nous attaquons la Quebrada*, le ciel reste aussi bas, aussi chargé. Pourtant les couleurs sont magnifiques, encore une fois la nature révèle ses talents de peintre, et la richesse de sa palette. Nous nous résignons, en ce premier jour de découverte, à essuyer les assauts du ciel… et nos chaussures avant d’entrer dans notre chambre. Pour nous venger, nous nous offrons une chouette soirée dans un restau de Purmamarca avec musique andine en live, et de qualité.

Le lendemain, nous devions découvrir au bout de longues pistes de petits villages oubliés…  Mais en voyant les rios gonflés d’eau écarlate qui se frayaient un chemin, en creusant, ravinant, éboulant tout sur leur passage, et vu les capacités limitées de franchissement de notre véhicule, nous doutions fort… Très fort !
On démarre pourtant, et sur notre chemin, qui suit toujours la ruta 9, devenue grande route au milieu des montagnes arides, on visite chaque village, chaque église signalée… Après Tilcara, tout change : Les nuages sont restés en bas, on émerge au soleil ! Il fait beau, et chaud, cela fait un bien fou !
 
 On attaque la piste trop en retard pour aller au bout, et un rio encore gros nous fait hésiter et rebrousser chemin.  Les pistes nous écartent très vite de la civilisation. On se retrouve en quelques kilomètres au milieu de rien, d’un paysage magnifique qui ne semble exister que pour nous. Des montagnes aux couleurs changeantes à l’infini et cette petite piste cahotante qui mène on ne sait où…

Les kilomètres semblent démesurément longs, deviennent une unité inadaptée, il faut parler en temps, en heures… et même en siècle tant tout semble figé. Pourtant, quand on croit avoir parcouru trop de chemin, égaré au milieu du vide, apparaît un petit groupe de maisons montées en gros blocs d’adobe, et là, quelques pick-up d’un autre âge, des Ford vénérables qui sortent tout droit d’un film d’Hitchcock, un berger qui conduit son troupeau de chèvres le téléphone rivé à son oreille, des femmes encore en costume andins jupes longues et colorées et chapeau noir, d’autres plus jeunes, en jeans et tee-shirt. Le coca y coule à flots comme ailleurs et la télé y déverse son lot de faits divers développés en longs plans en boucle et témoignages de gens qui n’ont rien vu mais ont beaucoup à dire.


On revient enchantés de nos pérégrinations hors route 9,même si l’on n’est pas allé au bout, au bout du bout, et on redescend sur Tilcara, on passe sous le couvercle de nuages qui n’a pas bougé… On y visite un lieu fameux, une reconstitution de site préhispanique, voire préhistorique, « la Pucara de Tilcara ». C’est en partie, en plus de la beauté de ses paysages ce qui a valu à la « Quebrada* de Humahuaca » d’être classée au Patrimoine de l’Humanité.

Et puis, avant de revenir à Salta, on s’offre notre premier 4000. Il s’agit bien sûr d’un col et seule notre brave petite voiture a fourni des efforts ! 4170 mètres pour être précis bien qu’il y ait des divergences sur l’altitude exacte entre les différentes documentations.
 N’importe la route était superbe, le paysage immense, du sommet on aperçoit le grand salar, le plus grand d’Argentine. Mais le temps nous est compté, ce soir on doit être à Salta pour récupérer J&J à l’aéroport. Alors un fois de plus demi-tour à mi-descente et retour sous les nuages !

Quebrada : C’est une vallée… Et aussi, je crois, la route qui y passe, c’est en quelque sorte La Voie !



Quelques photos en plus.... Pour rêver.








 

1 commentaire:

Nicole Champmartin a dit…

Ah quelles photos !!!! Magnifiques !!! Cela fait rêver.........................
Cela me rappelle le sud Lippes (en plus grandiose!)
C'est un vrai plaisir de vous lire et de vous suivre
Et j'espère que mon commentaire passera cette fois
Des bises aux voyageurs !!
N&L