16 janvier 2024

Lima-Huaraz

 





Nous voilà à pied d’œuvre pour notre deuxième destination péruvienne, la Cordillère Blanche, à Huaraz. Nos avons quitté notre beau quartier propre de Lima, pris un bus de la Cruz del Sur, un bus tout propre, presque vide, d’un confort remarquable – les sièges valent presque mon fauteuil de salon, c’est dire !-  et nous sommes extirpés lentement, laborieusement de l’immensité poisseuse de Lima.


Banlieues interminables de maisons toujours inachevées et pourtant habitées, dont les toits s’ornent de fers à béton pointés vers le ciel, comme promesse d’un étage supplémentaires et les façades de fils à linge, de tôles, de tout un bric à brac à l’utilité indéfinissable. Des rues chaotiques, emplies de klaxons et d’ordures. Et puis le désert, la Panaméricaine longe la côte désertique du Pérou… Le désert sec, sans végétation aucune, mais non pas sans humain ! Des villages poussent dans le désert, bien ordonnés, de minuscules maisons, sur de minuscules parcelles, dans d’immenses lotissements, clos, bien protégés de barbelés ou de palissades. Parfois un enclos, vide, avec la mention « Propriété privée ». Je n’ai pas eu d’explications, je ne sais de quoi ni comment vivent les gens qui résident ici, ni quel est l’intérêt de devenir propriétaire d’un morceau de désert…

Encore un mystère qui me démange le cervelet, car nous avons vu la même chose au Maroc, et en Egypte. Tous des pays avec une démographie galopante et une urbanisation anarchique. La clé du mystère ?

Nous avons quitté la côte et escaladé la montagne. Le temps a changé, la pluie s’est invitée, nous sommes montés à la rencontre des nuages. Dans notre cocon voilé, (les bus de la Cruz ont des tentures devant les vitres, pour séparer les passagers entre les sièges, et si nous les ouvrons beaucoup ne le font pas, préférant voyager  et dormir dans un linceul anonyme), aux vitres couvertes de pleurs, le paysage est devenu flou, incertain.


Sans perdre son souffle, en silence, le bus s’est hissé à plus de 4000 mètres, les cols sont hauts ici, et nous a redescendus jusqu’à Huaraz, à 3100 mètres d’altitude. J’avoue que nous avions le souffle un peu court et que nous n’étions pas au mieux de notre forme, quand nous sommes remontés à l’hôtel, bien sûr il se trouve en haut de la ville, après un repas du soir, très économique à défaut d’être délicieux.

hôtel Tamia

Ici, nous avons retrouvé le vrai Pérou, celui des paysannes en costumes andins, des gargotes où l’on mange pour presque rien, des maisons et des hôtels sans grille, ni gardien, des visages tannés et ridés, un Pérou de vieilles voitures cabossées, dont la moitié klaxonnent sans cesse en quête d’un éventuel client, un Pérou bruyant, car les minces cloisons de briques nues n’isolent ni du froid ni du bruit, un Pérou où il faut sortir lainages et imperméables du fond de son sac, où la Patagonie les avait relégués, un Pérou aux hôtels qui ignorent la notion même de chauffage et à l’eau chaude si parcimonieuse que l’on retrouve des reflexes de toilette de chat.

Aujourd’hui, c’était relâche, adaptation et organisation. Nous avons trois jours pleins pour nos excursions. Nous allons passer par des agences locales, c’est plus facile, plus confortable et finalement peu coûteux. On vous racontera, depuis notre prochaine étape qui sera Trujillo, une grosse ville de la côte, si on a encore du souffle !



1 commentaire:

ChLB a dit…

L'inspiration de Gaudi?