15 août 2024

Bribes...

 

    Prendre les bus au Mexique, c’est pénétrer au cœur du pays. Depuis nos premiers voyages, les bus se sont beaucoup modernisés, et un peu assagis. De fait la densité de circulation ne laisse plus aux chauffeurs le loisir de tester leurs talents de pilotes et la résistance de leurs freins comme c’était le cas il y a … longtemps ! Mais quand même, le folklore reste présent : A chaque arrêt, à chaque possibilité de client, l’aide chauffeur récite sa litanie de destinations, trouve souvent un chaland ou deux, tape sur la carrosserie et le bus repart, le plus vite possible. Tout en surveillant ses concurrents, le chauffeur manie avec brio l’antique levier de vitesse, rend la monnaie à une vitesse prodigieuse et téléphone à sa dulcinée. Le bus vibre de toutes ses tôles quand il freine sec devant le « tope » et repart en vainqueur juste devant l’autre, il va, cette fois, lui chiper quelques clients. La prochaine ce sera peut-être l’autre qui gagnera. Dans cette course, le nombre de manches est infini. A l’intérieur, des gens. Le peuple mexicain dans sa diversité. Coloré, il y a beaucoup d’indiens, des paysannes en tablier traditionnel avec des sacs, des paniers, qui vont ou viennent du marché, des jeunes comme partout rivés à leur téléphone, des mamans, souvent très jeunes, qui allaitent leurs bébé après l’avoir gavé de nachos et de bonbons au piment, des dames mûres qui tiennent toute l’allée. Tout ce monde est balloté en rythme, au gré des cahots, des changements de direction ou de vitesse. On se tient, on échange des plaisanteries, on s’ébaubit devant le bébé, on dort debout, on grignote. On grignote beaucoup, presqu’autant que l’on téléphone, c’est dire ! J’aime beaucoup ces moments, c’est la vie !

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