14 février 2024

Villa de Leyva- Barichara

 


Hop ! D’un article à l’autre, nous voilà près de 1000 km plus au nord ! La Colombie est grande !

De San Agustin, un taxi nous a conduit au minuscule aéroport de Pitalito, d’où nous décollons dans l’ATR 400 en direction de Bogota. L’avion vibrant de tous ses turbos nous pose à l’heure, nous sautons dans un taxi pour rejoindre le terminal de bus nord, une heure de route quand même, là, un bus nous emmène directement à Villa de Leyva, notre prochaine étape. Le temps se raccourcissant, nous avons choisi d’enchaîner, et tout s’est très bien passé.

Villa de Leyva, à deux heures de Bogota, est une ville de villégiature où les Bogotanais aisés, viennent en foule passer le week-end. Nous y étions bien sûr, le vendredi soir et le samedi ! Mais cela n’a pas été trop gênant, il faut bien que l’on s’habitue à nouveau à voir du monde ! La ville est très belle, toute blanche, son cœur bat encore au rythme colonial, de belles façades cachant de profond patios, cours et jardins cachés. Les rues pavées de gros galets inconfortables font cahoter les vieux pick-up surchargés des paysans qui montent au marché vendre leur production. Un beau marché, coloré, plein de fruits et légumes que l’on ne retrouve bizarrement dans aucun des plats que l’on nous propose… Peut-être dans les soupes ? Ici les échoppes du marché proposent des saucisses grillées, des abats et de l’agneau… Des spécialités locales. Tentant, mais il est trop tôt ! 

Nous mangerons finalement dans un restaurant qui propose des saucisses « artisanales », mais ce ne sont pas celles du pays, ce sont de simples « wurst » allemandes, à un prix d’Outre-Rhin, accompagnées de … pommes de terre, bien sûr ! Déconvenue… Nous qui voulions changer un peu de nourriture ! Mais Villa de Leyva reste une ville charmante, agréable et tranquille comparée à Bogota. Et elle était une mise en bouche pour l’étape suivante, Barichara…

Encore une ville qui se fait mériter. Un enchaînement de trois bus dans la journée, le deuxième avec deux heures de retard, ce qui nous a contraint à chercher un petit bus local dans un autre terminal. On arrive un peu las dans cette magnifique petite ville. Un tuk-tuk nous emmène à l’hôtel El Zaguan, qui se trouve à … 300 mètres de l’arrêt de bus. Les flemmards ! Mais bon, ça monte, on est vieux, on savait pas, et puis c’est comme ça ! L’hôtel n’attend que nous, nous serons ses seuls clients pour les trois jours de notre séjour. Et pourtant ! C’est une belle maison coloniale, avec un beau patio, des chambres à balcon avec colonnettes ouvragées, une spécialité d’ici, non comestible. C’est spacieux, bien tenu, et la « chica » qui nous sert les petits déjeuners souriante et serviable. Elle n’est là que lorsque c’est nécessaire, le reste du temps on a tout le bâtiment pour nous ! Seul inconvénient, l’eau chaude, très chaude, trop chaude,  ne l’est que durant un temps très limité… Il faut faire vite !

Les autres touristes, il y en a, nous en avons repérés un certain nombre, surtout des français, doivent s’entasser dans les hébergements recommandés par le Routard. Ceux-là sont complets !




Mais je digresse… Barichara est un petit bijou ! Une ville compacte, toute blanche elle aussi, qui s’adosse à une colline, une ville qui s’est immobilisée au XVIIIème siècle. Ses églises de pierre ocre qui s’illuminent au soleil couchant, les rues dallées bordées de façades blanches et d’innombrables lieux cachés, patios et jardins, arrière-cours, tous débordant d’une exubérante végétation tropicale, en font vraiment un lieu magique.

 Depuis le haut de la ville, un sentier, le « Camino Real », rien de moins,  plonge dans le canyon , remonte et longeant la petite montagne nous emmène à Guane, un joli village, tout petit, qui vit d’agriculture et des quelques touristes qui suivent le chemin très caillouteux, jusqu’au bout de ses sept kilomètres. Là encore, essentiellement des français, mais en route, nous avons bavardé avec deux canadiens du New- Brunswick ! Spécialité du village : Des fourmis grillées… Pas mal, mais ça colle un peu au palais ! Retour en bus, nous ne nous sommes pas sentis le courage de remonter les pentes abruptes que nous avions descendues précautionneusement !

La ville est très calme, très sympa. Françoise ce matin, est tombée en arrêt devant une fabrique artisanale de PAPIER ! Miracle des voyages… Nous avions déjà ramené du papier laotien, voilà que le papier colombien va le remplacer, d’autant plus qu’il est trrrès spécial ! Fabriqué à partir de fibres végétales de yucca, d’ananas, d’agave… il va certainement donner lieu à de magnifiques tableaux.


Demain nous quittons ce havre de paix… Enfin, j’espère, car les liaisons en bus pour Bucaramanga m’apparaissent incertaines et compliquées. On verra bien, mais nous n’avons plus beaucoup de jours à perdre, la dernière semaine de voyage est contrainte et déjà programmée…







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