09 février 2024

Popayan- San Agustin




 







Nous nous sommes quittés à Bogota, l’immense cité perchée contre la Cordillère. Nous appréhendions de la voir livrée aux flammes comme nous le laissait entendre la presse française… toujours alarmiste et avide de sensationnel ! Pas d’incendie ni d’inquiétude à ce sujet pourtant brûlant dans la population. Les gens s’inquiètent surtout du changement climatique, de la chaleur excessive et du manque de pluie ! Mais revenons à notre circuit !

Nous quittons Bogota en avion, pour gagner Popayan une ville moyenne du presque sud. Une jolie ville blanche qui nous a accueillis avec une belle pluie équatoriale. De là, nous pensions trouver une excursion pour visiter le parc de Tierradentro, un site archéologique classé au Patrimoine Mondial, excusez du peu ! Mais d’excursion point, ou alors à des tarifs  décourageants… Alors transport public ! Une « camioneta » entendez par là un pick-up 4x4, avec 6 places à l’avant, serrée serrée, et un peu plus sur les banquettes arrières sous une haute bâche. L’ensemble est franchement inconfortable et rappelle furieusement les taxis-brousse africains. Le véhicule est quand même en un peu meilleur état ! Mais il ne va pas à Tierradentro, ou à San Andres, le village au-dessus. Il nous pose au carrefour des deux pistes. Ce n’est pas loin, quelques kilomètres, mais avec nos sacs, je nous vois mal les avaler sur nos pattes. Donc, stop ! Les gens sont compatissants quand ils voient deux vieux abandonnés avec leurs bagages au bord de la route. On n’attend pas très longtemps. La première voiture qui passe s’arrête, déménage toutes ses courses des places arrière où elles étaient entassées jusque dans le coffre et nous pose quelques kms plus loin, à l’auberge que nous avions réservée. En fait toutes les maisons ou presque offrent des chambres, plutôt rustiques ! Mais la nôtre était pourvue d’une eau chaude, certes parcimonieuse et d’un wifi qui l’était tout autant. Le parc se parcourt en deux jours, nous n’en avions plus qu’un et demi en arrivant, donc le lendemain, nous avons fait une partie des sites au cours d’une belle randonnée dans la nature équatoriale. Tous seuls, les touristes sont ailleurs. Les monuments sont des tombes,


cavités creusés dans la roche dans lesquelles on descend par des escaliers acrobatiques aux marches de géants. Elles sont peintes de fresques géométriques, très effacées, dans lesquelles les experts ont vu toute une métaphysique. On ne sait ni quel peuple les a creusées, ni exactement quand… Elles ont entre mille et deux mille ans ! C’est plutôt vague !

Nous étions arrivés sous des trombes d’eau, mais cette journée étant ensoleillée, nous avons commis l’erreur de sortir les shorts… Le soir, les jambes ravagées par les piqûres d’insectes, je crois que c’est ce qu’on appelle les sunflyes, des petites mouches voraces, nous nous sommes promis de garder les jambes longues quoiqu’il nous en coûte !

Venir à Tierradentro était compliqué, en repartir ne fut pas simple. Une camioneta, celle qui vient de San Andres à 6 ou 7 heures, (finalement  7 h et demie) nous a conduits à La Plata, en deux heures d’inconfort total. A La Plata nous avons trouvé un van, bien plus confortable, qui nous a amenés à Pitalito, trois ou quatre heures plus tard. De là, une dernière camioneta nous a amenés à San Agustin. Comme il tombait des cordes, le chauffeur a eu la gentillesse de nous amener à l’hôtel. Un hôtel vide, fonctionnant à minima.


A San Agustin, plus touristique,


les agences proposent des tours. Le soir même, sous nos ponchos ruisselants nous sommes allés nous renseigner et acheter une virée pour le lendemain. Une belle excursion, en 4x4, avec un petit groupe, car ici, il y a des touristes, dont beaucoup de français. En général, des voyageurs très sympas avec lesquels nous lions facilement connaissance. Nous avons sympathisé avec un couple de bourlingueurs savoyards de nos âges qui ont vu plus de pays que nous ne pourrons en voir.

La visite comporte des sites naturels, un canyon très resserré du rio Magdalena et une cascade, située sur un terrain indigène et totalement surexploitée, avec des tyroliennes, des jeux, une entrée payante, un sentier payant… Dommage ! Elle comporte aussi, et surtout, deux sites archéologiques, L’Alto de Los Idolos et l’Alto de Las Piedras où nous avons découvert les étranges cimetières d’une culture locale anonyme. Là encore, l’histoire est muette et la chronologie très floue. Préhispanique, certes, mais de combien ?  N’empêche que les statues dressées à l’entrée des tombes sont impressionnantes et très belles.

Elles semblent surgies d’un monde imaginaire peuplé d’êtres bizarres, mi-homme, mi bêtes. Posées dans ce somptueux décor naturel de moyenne montagne coiffée d’exubérance végétale, peut-être sont-elles les balises oubliées d’un royaume disparu, les bornes intemporelles d’un monde perdu…

Puis, le deuxième jour, c’est la visite DU parc, LE site majeur. Nous y allons à pied depuis notre hôtel désert, une bonne trotte quand même et y retrouvons nos nouveaux amis en compagnie desquels nous entreprenons la visite. Une longue visite, le long de sentiers bien balisés et aux terrasses peuplées de ces surprenantes statues, gardiennes de tombes anonymes. Une longue balade, entrecoupée de bavardages. Deux jeunes couples de français, rencontrés la veille, qui font un long trip en camping-car, trois ans et un an, avec de jeunes enfants. Du Canada à la Patagonie !

Et puis une descente vers la source, puis des escaliers, des statues encore, différentes et pourtant étrangement semblables … Retour à la ville, où l’on achète  une excursion pour le lendemain avec nos savoyards
et un repas ensemble où l’on goûte la spécialité locale, un asado huilense (Nous sommes dans la région de Huila, cela ne veut pas dire que l’asado était huileux ! Ce n’était vraiment pas le cas d’ailleurs !) 
Une belle journée encore, chaude et sous le soleil et qui a éteint dans nos jambes lasses, toute velléité de sortir le soir.

Le dernier jour à San Agustin, en compagnie de nos copains, nous avons visité encore quatre petits sites, mineurs, ils présentent chacun quelques statues seulement, toujours dans de beaux cadres et sous un ciel resplendissant.

Demain, nous devrions dormir à Villa de Leyva et entamer notre dernière partie de voyage. Hé, oui ! Nous nous sommes décidés à acheter nos billets retour… Normalement, le 21 février nous devrions retrouver Chalon ! Mais d’ici là, nous avons encore une dizaine de jours pour parcourir ce beau pays, qui gagne vraiment à être connu, une dizaine de jours pour découvrir d’autres régions, d’autres villes. Nous vous donnerons encore de nos nouvelles, mais oui !

























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