22 décembre 2023

El Chalten

 


Grâce à notre précieux véhicule, nous nous sommes offerts deux jours d’escapade à El Chalten, un haut lieu de l’alpinisme, réputé dans le monde entier pour ses deux sommets longtemps restés invincibles, le Fitzroy et le Cerro Torre. Nous sommes restés à leur pied à les contempler dans toute leur beauté. Et même assez loin de leur pied car même les marches d’approche nous étaient et de loin inaccessibles. Une région de sportifs, qui viennent sacs au dos du monde entier, nous narguer de leur insolente jeunesse et de leur forme. Je crois que la plupart s’arrête quand même au stade un peu au-dessus du nôtre, de belles randos, car les vraies escalades sont réservées à des experts.

Alors que venait-on faire dans cette galère ? Eh ! bien, de jolies balades à notre portée et une excursion en voiture jusqu’au Lago del Desierto.


Encore un lac, me direz-vous ? Oui, mais ils sont tous plus beaux les uns que les autres ! Celui-là, on le découvre au bout d’une longue piste, qui suit plus ou moins le torrent de Las Vueltas, un magnifique cours d’eau à l’eau d’une clarté qu’on ne connait plus.


On suit ses cascades, ses atermoiements dans les replats où il se divise en filets paresseux. Il se cache dans la forêt, se dévoile dans une prairie tourbeuse, se resserre en rapides… Bref, un amour de torrent, qui donnerait envie de pêcher, de jouer dans l’eau si elle n’était pas si froide et de faire tout un tas de choses interdites car elle alimente directement en eau potable la petite ville d’El Chalten ! Au bout du bout, on arrive au lac tant convoité. El Desierto, le nom lui va bien ! On ne sait plus ce que c’est ! Un lac vierge, indemne de toute civilisation, aux rives encore exemptes d’habitations, de complexes touristiques, de plages, de commerces. Seul, un bateau fait la navette avec la rive nord de laquelle on peut rejoindre, à pied, la frontière chilienne. Quelques argentins connaissent l’endroit et viennent en apprécier le calme et la beauté. Les heures de piste et de poussière qui ont secoué la Fiat et meurtri un peu plus le dos de Joe ont été bien récompensées par cette belle découverte.



Nous quittons El Chalten pour El Calafate, ou l’on attendra longtemps notre avion pour Bariloche. Aerolineas Argentinas n’a pas l’air d’être un modèle d’exactitude sur ses lignes intérieures !

Bariloche

De son vrai nom San Carlos de Bariloche, c’est une grande ville qui s’étire le long du lac Nahuel Huapi, un très grand et très beau lac. 



Bariloche c’est une ville assez chic, très touristique, les argentins s’y pressent en foule, pour s’y balader et faire du shopping entre deux excursions dans les îles ou dans le parc national Nahuel Huapi.

Notre séjour dans ce coin était court, un peu trop, il a encore été réduit par le retard de l’avion et quelques méandres administratifs à résoudre pour la suite de notre voyage, sans compter le bavardage de notre très agréable logeuse qui tenait à ce que l’on apprécie pleinement sa jolie cabanas nichée dans le bois qui domine le lac.

 Nous avons fait essentiellement une excursion d’une journée en bateau, dans deux îles, l’îlot de Quetrihue à la magnifique forêt de arrayanes, un arbre rare à l’écorce couleur canelle, puis celle de Victoria, bien plus grande, elle aussi couverte d’arbres magnifiques, que l’on ne s’attendait pas à voir dans cette région : Des séquoias, des cèdres immenses et des pins qui n’en finissent plus de grimper jusqu’au ciel. 

Les cheminements, au cœur du parc, sont balisés et équipés, passerelles et chemins de planches, peu de liberté, mais protection maximale pour la nature. Le lac Nahuel Huapi, aussi grand que le lac Léman, s’entoure lui aussi de magnifiques montagnes, se ramifie en bras qui serpentent entre les îles, pointe des fjords profonds au cœur des montagnes.

Comme tous les lacs de Patagonie, il est peu exploité, a gardé son caractère naturel et sauvage et préservé sa beauté. Une grande partie de ses côtes est protégée par le statut de parc national et donc inconstructible, vierge d’habitations…

La ville, elle, est récente et animée. C’est une colonie suisse qui l’a fondée et elle en a gardé certains caractères : Des chalets en bois, des fabriques de chocolat et de bière et certains restaurants qui proposent des fondues ! Mais au grand regret de Joe, pas d’artisanat local comme elle en rêvait, le folklore est loin, tout est moderne et dans l’air du temps !

Joe est repartie pour la France après nous avoir régalé d’un dernier asado au « Rancon Patagonia » un joli restau tout en bois,  et nous, nous continuons notre voyage. Pour le samedi 23, nous avons réservé à grand frais la « Cruce Andine » une traversée vers le Chili, par trois lacs et des liaisons en bus. Notre prochaine grande étape sera donc, Puerto Varas au Chili , où nous nous arrêterons trois jours histoire de fêter Noël calmement. De là, nous aviserons de la suite…

















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