29 septembre 2023

Aït Ben Haddou- oasis de Finnt

 





Nous fuyons Marrakech par la grande et magnifique route du Tiz’N Tichka qui file sur Ouarzazate. Elle semble toute neuve, entaillant la montagne de ses deux fois deux voies, redessinant ses lacets, supportant nombreux camions, cars de tourisme, mini vans et 4x4 de loc de toutes les agences qui emmènent les citadins du monde entier se frotter aux sables du désert. Je suis heureux de reprendre la route, même trop grande, trop belle, trop lisse. Les deux derniers jours de Marrakech, nous sommes allés de portes fermées en déconvenues.

Les musées, monuments, sites à visiter, censés être restés ouverts ferment les uns après les autres, pour des vérifications de sécurité, alors qu’ils étaient restés actifs tout de suite après le séisme. Sans doute le désir de rassurer le monde, de continuer à travailler coûte que coûte, rattrapé par des contraintes sécuritaires. Car même si les dégâts ne sont pas énormes dans cette ville phare du tourisme mondial, ils sont visibles dès que l’on se promène dans la médina, que l’on lève le nez sur les fissures de certains minarets ou que l’on passe sous les ponts d’échafaudages d’où l’on sécurise des murs, colmate des fissures, repose en hâte des enduits. Donc ne restent que les souks qui ne risquent pas la pénurie vu le stock de babouches, de vêtements et de babioles en réserve, et la place Jemaa el Fna, Disney Land local !

Notre destination est Aït Ben Haddou, encore un haut lieu du tourisme. Nous quittons la N9 juste après le col Tiz’N Tichka pour prendre une route plus tranquille. Elle vient d’être refaite elle aussi et son ruban sombre sinue le long de l’oued Ounila, qui nous réjouit parfois d’une tache de verdure et même d’un étincelant filet d’eau. Les montagnes, écrasées de soleil, dispensent de chatoyantes couleurs à l’œil qui sait imaginer un rayon d’ombre. Des villages, blottis dans la rocaille, dissimulent leurs murs d’ocre et de terre. Si ce n’étaient les tentes-refuges bleues ou vertes qui émaillent les villages, ils pourraient passer inaperçus. Mais elles sont là, marquant de leur présence, les traces du tremblement de terre. 



Les petits douars de montagne, aux maisons fragiles construites par les habitants avec des moyens et des connaissances rudimentaires ont des blocs entiers de maisons effondrées.  Pourtant nous avons évité la zone la plus sinistrée ! Mais, miracle de ce genre de pays, la reconstruction a déjà commencé, les réparations aussi. Les décisions ne passent pas de commissions d’experts en commissions politiques, elles sont prises très vite, au niveau local. Ce qui mettrait des mois ou des années chez nous, se règle ici en quelques jours. Les financements passent aussi en mode accéléré, par décret royal… Nous avons beaucoup discuté avec les employés, les logeurs ou des commerçants, tous se montrent extrêmement confiants dans le système, dans le Roi, dans l’Avenir, Amdullah et Inch Allah ! Il faut dire qu’aucun n’avait perdu de proche dans la catastrophe…

Allez, je digresse encore une fois ! Aït Ben Haddou : Et bien c’est un bijou de ksar, seul le grenier du somment s’est effondré, 

rassurez-vous il était vide depuis belle lurette et pas de problème l’Unesco va le reconstruire puisqu’il était inscrit au patrimoine de l’humanité ! Le bijou offre de belles grimpettes aux escaliers tordus, des venelles sombres où s’entassent les vendeurs habituels, plus une spécialité locale, des tableaux peints au safran, au thé et à l’indigo qui se révèlent après un passage sur les flammes. Rigolo comme technique, on obtient des scènes assez basiques de désert avec chameaux et palmiers, des silhouettes, berbères bien sûr, de montagnes et d’oasis. Le site par lui-même vaut le coup d’œil. Le ksar est perché sur une falaise qui domine l’oued, à ses pieds s’étalent cultures en terrasse et palmeraie.

Nous avons une journée de battement au cours de laquelle nous visitons l’oasis de Finnt, près de Ouarzazate.

Un bien bel endroit, calme, reposant. Nous faisons une longue halte, au cours de laquelle j’écris ce blog, au « Bivouac des Aigles » Un lieu sympa, bien aménagé, avec beaucoup de convivialité où nous passerions volontiers une ou deux nuits !

Mais non, demain nous quitterons Aït Ben Haddou , l’auberge Tombouctou avec Mohamed et sa charmante famille pour gagner avec un jour d’avance Tioute, près de Taroudant.






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