23 septembre 2023

Essaouira





Depuis trois jours, nous voilà à Essaouira, une des villes du Maroc les plus prisées par les touristes.  Elle le mérite, c’est une ville très agréable à vivre, avec une médina très vivante, un port de pêche actif et une plage magnifique qui attire kite-surf et autres amateurs de sports de glisse. Par contre pas de baignade, l’eau doit être froide, je n’en sais rien, je n’ai pas essayé !



Avant nous avons fait étape à Azemmour,


une petite ville peu connue, sans vrai attrait, sinon justement son aspect encore très authentique ! La médina n’y est pas encore réhabilitée, sauf quelques rares établissements hôteliers. D’ailleurs le magnifique riad en bord de l’oued que nous avions réservé, s’est révélé en travaux de rénovation, suite à un changement de propriétaire… 

Les nouveaux, un jeune couple de jurassiens (nous nous sommes retrouvés en presque voisins) nous ont cependant accueillis gentiment, au milieu du chantier, dans un bâtiment vidé de sa vie. Mais la chambre avait une belle vue sur l’oued !

A Essaouira, nous logeons à Dar Darek, une maison d’hôtes tenue elle aussi par des français… C’est étonnant le nombre de français installés ici dans l’hôtellerie ou le tourisme, du même ordre d’idée que les kébabs ou restauration rapide en France tenus par des gens d’origine marocaine ! J’ignore l’opinion des marocains sur le sujet, mais je sais que le prix de l’immobilier dans les médinas touristiques leur est devenu inaccessible !

A part se balader dans les rues, flâner entre les multiples échoppes qui proposent sempiternellement les mêmes articles, il n’y a pas grand-chose à visiter. Un tour au bastion, d’où l’on sent le vent du large souffler frais, un tour au souk, le soir, retrouver l’ambiance incroyable, la foule bariolée, les cris et les odeurs. Beaucoup de poissons dans ce souk, une des spécialités culinaires de la ville est la sardine farcie, délicieuse d’ailleurs, mais le poisson, même frais, pour les odeurs !!!… 

D’ailleurs les chats ne s’y trompent pas ! Il y en a un nombre incroyable dans la ville. De partout. Ils se faufilent entre les jambes, campent sous les tables dans les restau en quémandant, établissent  des comités  de quartiers en se réunisssant par dizaines à un carrefour de ruelles qui a eu l’heur de les attirer pour une raison indéfinissable… Peut-être l’odeur ?

Pour ne pas errer indéfiniment dans les ruelles, s’extasier pour la énième fois devant une porte patinée par les ans et au linteau délicatement sculpté, nous avons effectué, en voiture un circuit dans les collines juste au sud d’Essaouira, où poussent les arganiers. Un haut lieu de production de cette huile devenue si prisée en une ou deux décennies que tout un pan de l’industrie du tourisme s’y est reconverti. Nous avons visité deux coopératives de production. 


On nous y a expliqué le processus, encore largement manuel, bien que la mécanisation gagne et soulage les femmes, ce sont toujours des femmes qui effectuent ce travail, de tâches répétitives et fatigantes. On nous y a aussi fait part de graves craintes concernant l’avenir. Les arbres souffrent des sécheresses sévères subies depuis quelques années et les récoltes deviennent aléatoires, sauf dans les rares plantations bénéficiant d’irrigation. Toute cette partie du Maroc est d’ailleurs très inquiète pour son agriculture. Autour d’Azemmour, les puits asséchés se remplissent d’eau saumâtre, condamnant les cultures maraîchères qui faisaient vivre la région. Les nappes phréatiques ne se renouvellent plus. Bon, on a cotisé en achetant un peu d’huile et de « l’amlou » la pâte à tartiner locale que je préfère de loin au Nutella ! Amandes, miel et huile d’argan… L’argan ne fait pas le bonheur, mais il le favorise !







Et on a fait un joli circuit, seuls sur des routes minuscules ou des pistes caillouteuses qui ne sont qu’un entraînement facile pour celles qui vont suivre.

Demain, départ pour Marrakech ! On vous racontera !








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