27 septembre 2023

Marrakech



 


    Marrakech ! Ville incontournable de tout voyage au Maroc, riche de passé, grouillante au présent, pour l’avenir… Inch Allah !

    Nous y sommes depuis trois jours, dans un hôtel discret et désert, en bordure de la médina. La ville en apparence a peu souffert du séisme, mais plusieurs sites majeurs ont quand même fermé pour… vérification ou consolidation, on ne sait pas trop. Dans la médina, quelques maisons sont complètement détruites, par ci- par là, au milieu d’autres qui ont l’air intactes. Des immeubles, même récents se parent de zébrures blanches inélégantes, traces de réparations effectuées en urgence sur des fissures. Fissures de surface ou plus profondes ?

 On ne le saura pas, l’essentiel est de sauver les apparences et de continuer à vivre.

    Car oui, la vie continue, intense, brouillonne et commerçante. La ville n’est qu’un immense souk, un dédale sans fin d’échoppes, de stands, de petits commerces, de bistrots, snacks, restaurants, cafés. Des milliers de vendeurs de babouches, de sacs et de babioles en cuir, autant pour les bijoux, berbères il va de soi, et puis les vanneries, les objets en bois, les vêtements. Tout à prix d’ami, bien sûr… C’est fatigant ! Ne pas pouvoir s’arrêter un instant pour regarder quelque chose sans être immédiatement happé dans une négociation dont on ne veut pas, être obligé sans cesse de refuser, être toujours sollicité, on en n’a pas l’habitude. Avoir l’impression désagréable de toujours se faire avoir, à chaque achat, que tout le monde essaie, en toute amabilité, de vous arnaquer c’est éprouvant. D’autant plus que malgré les précautions que l’on peut tenter de prendre, cette impression se révèle malheureusement justifiée ! Ce ne sont pas tant les vendeurs d’ailleurs , eux sont rivés à leur boutique, mais de faux guides, de vrais pots de colle, plantés tous les dix mètres et prêts à vous rendre service, avec insistance ! Une petite pièce ne suffit plus à les contenter, la vie est devenue chère, très chère !La ville devient Marre racket !

    Bon autant dire que notre impression sur la ville est très mitigée… Marrakech ce sera fait, une fois pour toute !

    Pour en terminer avec les paragraphes du râleur, nous venons de visiter les « jardins de Majorelle ». 


Billets réservés sur internet le jour même, heureusement qu’à l’hôtel on nous a prévenus qu’il fallait le faire, billets au même prix que le palais des Doges à Venise ou l’Alhambra de Grenade, excusez du peu, on se pointe sur le site un peu avant l’heure indiquée. Longue queue pour entrer, qui n’est que le prélude à une succession de queues le long d’un circuit extrêmement balisé. La procession s’interrompt souvent pour cause de selfies. Le petit musée berbère qui montre d’ailleurs de très belles pièces, donne encore lieu à une longue attente pour y pénétrer. Au final, un joli jardin certes, bien entretenu, à ce prix d’entrée on peut y mettre du personnel, de beaux bleus…Mais voilà ! Le « jardin secret » est aussi joli, moins cher et moins fréquenté, mais il n’a ni les bleus, ni surtout le label de la marque !

    

Un site à ne pas rater : La medersa Ben Youssef, une école coranique magnifique, dans un style arabo-andalou aux décors raffinés de stuc et de bois. Elle rappelle en plus petit les merveilles de Grenade et de Séville. Ce sera mon meilleur souvenir de Marrakech !

 Les autres palais que nous voulions visiter sont fermés. La Koutoubia, le célèbre haut minaret de la place Jemaa-el-Fna ne peut se voir que d’assez loin, il bénéficie d’un périmètre de protection avant inspection détaillée. La fameuse place qui mobilise tant de discours se couvre le soir d’une multitude de stands de nourriture et d’une foule de saltimbanques souvent d’un goût douteux. D’innombrables groupes de musique, berbère de préférence, parfois avec danse, dont les percussions et le son nasillard des instruments à vent et à cordes, se percutent, s’entrecroisent en une cacophonie indescriptible, des montreurs de singes, des dresseurs de serpents, équilibristes, interpellent les badauds, sollicitent les porte-monnaie. Les souks sont en train de fermer, tout le monde converge vers Jemaa-el-Fna. La chaleur finit de concentrer les odeurs, le bruit assourdit, la vue est assaillie par tout ce mouvement et les corps se heurtent dans cette lente déambulation : Tous les sens participent !

    Demain dernier jour ici.

Il nous reste encore une ou deux choses à tenter de voir, un dernier petit tour dans les souks, et puis, finalement, on s’est décidé à aller à Aït Bennhaddou, par le col du Tizi N’Tichka. Apparemment le fameux village n’a pas été trop touché… On verra !












Aucun commentaire: