Marrakech ! Ville incontournable de tout voyage au
Maroc, riche de passé, grouillante au présent, pour l’avenir… Inch Allah !
Nous y sommes depuis trois jours,
dans un hôtel discret et désert, en bordure de la médina. La ville en apparence
a peu souffert du séisme, mais plusieurs sites majeurs ont quand même fermé
pour… vérification ou consolidation, on ne sait pas trop. Dans la médina,
quelques maisons sont complètement détruites, par ci- par là, au milieu
d’autres qui ont l’air intactes. Des immeubles, même récents se parent de
zébrures blanches inélégantes, traces de réparations effectuées en urgence sur
des fissures. Fissures de surface ou plus profondes ?
On ne le saura pas,
l’essentiel est de sauver les apparences et de continuer à vivre.
Car oui, la vie continue,
intense, brouillonne et commerçante. La ville n’est qu’un immense souk, un
dédale sans fin d’échoppes, de stands, de petits commerces, de bistrots,
snacks, restaurants, cafés. Des milliers de vendeurs de babouches, de sacs et
de babioles en cuir, autant pour les bijoux, berbères il va de soi, et puis les
vanneries, les objets en bois, les vêtements. Tout à prix d’ami, bien sûr…
C’est fatigant ! Ne pas pouvoir s’arrêter un instant pour regarder quelque
chose sans être immédiatement happé dans une négociation dont on ne veut pas,
être obligé sans cesse de refuser, être toujours sollicité, on en n’a pas
l’habitude. Avoir l’impression désagréable de toujours se faire avoir, à chaque
achat, que tout le monde essaie, en toute amabilité, de vous arnaquer c’est
éprouvant. D’autant plus que malgré les précautions que l’on peut tenter de
prendre, cette impression se révèle malheureusement justifiée ! Ce ne sont
pas tant les vendeurs d’ailleurs , eux sont rivés à leur boutique, mais de faux
guides, de vrais pots de colle, plantés tous les dix mètres et prêts à vous
rendre service, avec insistance ! Une petite pièce ne suffit plus à les
contenter, la vie est devenue chère, très chère !La ville devient Marre
racket !
Bon autant dire que notre
impression sur la ville est très mitigée… Marrakech ce sera fait, une fois pour
toute !
Pour en terminer avec les
paragraphes du râleur, nous venons de visiter les « jardins de
Majorelle ».
Billets réservés sur internet le jour même, heureusement qu’à
l’hôtel on nous a prévenus qu’il fallait le faire, billets au même prix que le
palais des Doges à Venise ou l’Alhambra de Grenade, excusez du peu, on se
pointe sur le site un peu avant l’heure indiquée. Longue queue pour entrer, qui
n’est que le prélude à une succession de queues le long d’un circuit
extrêmement balisé. La procession s’interrompt souvent pour cause de selfies.
Le petit musée berbère qui montre d’ailleurs de très belles pièces, donne
encore lieu à une longue attente pour y pénétrer. Au final, un joli jardin
certes, bien entretenu, à ce prix d’entrée on peut y mettre du personnel, de
beaux bleus…Mais voilà ! Le « jardin secret » est aussi joli,
moins cher et moins fréquenté, mais il n’a ni les bleus, ni surtout le label de
la marque !
Un site à ne pas rater : La
medersa Ben Youssef, une école coranique magnifique, dans un style
arabo-andalou aux décors raffinés de stuc et de bois. Elle rappelle en plus
petit les merveilles de Grenade et de Séville. Ce sera mon meilleur souvenir de
Marrakech !
Les autres palais que nous voulions visiter sont fermés. La
Koutoubia, le célèbre haut minaret de la place Jemaa-el-Fna ne peut se voir que
d’assez loin, il bénéficie d’un périmètre de protection avant inspection
détaillée. La fameuse place qui mobilise tant de discours se couvre le soir
d’une multitude de stands de nourriture et d’une foule de saltimbanques souvent
d’un goût douteux. D’innombrables groupes de musique, berbère de préférence,
parfois avec danse, dont les percussions et le son nasillard des instruments à
vent et à cordes, se percutent, s’entrecroisent en une cacophonie
indescriptible, des montreurs de singes, des dresseurs de serpents,
équilibristes, interpellent les badauds, sollicitent les porte-monnaie. Les
souks sont en train de fermer, tout le monde converge vers Jemaa-el-Fna. La
chaleur finit de concentrer les odeurs, le bruit assourdit, la vue est
assaillie par tout ce mouvement et les corps se heurtent dans cette lente
déambulation : Tous les sens participent !
Demain dernier jour ici.
Il nous
reste encore une ou deux choses à tenter de voir, un dernier petit tour dans
les souks, et puis, finalement, on s’est décidé à aller à Aït Bennhaddou, par
le col du Tizi N’Tichka. Apparemment le fameux village n’a pas été trop touché…
On verra !
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