13 janvier 2022

Giseh- Alexandrie

 


Le plateau de Giseh… C’est LE site emblématique de l’Égypte, avec ses trois pyramides gardées par l’impassible sphinx, avec la phrase de Napoléon : « Soldats, du haut de ces pyramides quarante siècles vous contemplent »… Et bien oui, nous y étions .

Au grand désespoir de toute la petite population qui en vit, nous étions presque seuls sur l’immense site. Les chameliers tournaient en rond, les calèches aux chevaux fatigués restaient garées dans un coin et les vendeurs de pacotille palabraient avec les gardes et la police qui se tournaient les pouces. Mais pour nous, quel plaisir ! Le ciel était bleu, les immenses monuments se découpaient dans le ciel, couronnés par un cercle de rapaces. Ils devaient trouver de bons courants ascendants grâce au petit vent frisquet qui nous avait fait garder nos blousons.




    Majestueux, imposants, c’était l’effet souhaité par les pharaons constructeurs, effet réussi, même 45 siècles plus tard… Oui, je crois que Napoléon s’était trompé, ou il avait arrondi, mais il est vrai que l’on n’en est plus à quelques centaines d’années près ! Khéops, Kephren et Mykérinos… Nul ne sait plus ce qu’ils ont fait ou pas fait de leur vivant, c’est leur passage dans la mort qui a marqué le paysage pour une presque éternité. Au pied de ces monuments, quand on regarde les énormes blocs qui les constituent, pour certains amenés de fort loin au prix d’efforts considérables et d’une grande ingéniosité, on se dit que la mégalomanie de certains de nos dirigeants passés ou présents est bien dérisoire comparée à cette foi capable, réellement, de déplacer des montagnes ! Le sphinx, lui, m’a par contre un peu déçu… Et oui, d’abord il est tout petit comparé aux pyramides. Même s’il est une ou peut-être la plus grande statue jamais réalisée. Et puis il a la pelade… Cela arrive parfois aux très vieux lions, il paraît. Pelade que l’on soigne par un très laid cataplasme de petites pierres de parement, complètement déplacé, et qui, de plus a nécessité la mise en place d’un échafaudage sur tout un flanc de la vieille bête. Bon, il reste mystérieux,  énigmatique et fortement symbolique. D’ailleurs on l’a quand même pris en photo, non mais !

















    Au Caire, nous sommes aussi allés à la rencontre d’un peu de monde. Les sites touristiques étant désertés, il nous a fallu nous balader dans le vieux Caire pour voir du monde. Et là, il y en avait ! Au milieu de l’incessante circulation, bruyante, chaotique, anarchique, les gens vivent, commercent, sourient, discutent fort et osent même traverser les rues ! La sharia El Mouiz, artère principale du vieux Caire islamique, s’orne de multiples mosquées, certaines façades sont magnifiques, de toutes les époques, des madrasas, un hammam, et beaucoup de wakala, qui étaient dans le temps, des sortes de fontaines publiques où l’on pouvait venir puiser l’eau.  Cette balade nous a tellement plus que l’on a déprogrammé certaines des visites d’Alexandrie pour pouvoir la prolonger, par exemple dans le quartier copte qui est lui aussi très intéressant, d’après les guides. 

La journée s’est terminée par la visite d’une partie du Musée Egyptien.

Le vieux. Car il y en a un neuf ! Mais il n’est pas encore ouvert… Depuis 2015, cela traîne, on ne sait pourquoi… Problème de bakchich ? Problème technique ? Il ne faut pas se moquer, chez nous aussi, certains grands chantiers ont pris beaucoup de retard ! En tout cas, ce musée, un peu poussiéreux, à l’ancienne, recèle des trésors, des merveilles. Les anciens égyptiens ne savaient pas seulement entasser d’énormes blocs de pierre, ils étaient aussi capables et ô combien, de travailler dans la finesse, dans la sublime délicatesse. Des gravures, des bijoux, des parures, des décors de sarcophages d’un travail admirable. Nous y avons passé un long moment. Il y a même, exposé, une partie du trésor de Toutankhamon, que nous n’avions pas eu l’occasion d’admirer à Paris ! Le reste est déjà installé dans le nouveau musée ou en voie de déménagement.







La visite d’Alexandrie, le lendemain, ne nous laissera pas d’impérissables souvenirs. Est-ce la pluie qui nous a contrariés, ou, plutôt, la pauvreté relative des sites ? Des catacombes romaines assez communes, un théâtre romain étriqué, une colonne de Pompée plantée au milieu d’un champ de ruines, un fort du XIVème siècle…. Seule la nouvelle bibliothèque Alexandrina nous a ravis. Elle a à peine vingt ans et se pare de tout l’éclat architectural de sa jeunesse. Un magnifique ouvrage moderne, dû à des architectes norvégiens qui ont su allier magnifique modernité, sobriété des matériaux et symbolique des ères passées.


Du coup, nous allons repartir un peu plus vite d’Alexandrie, et gagner une journée de plus au Caire !

La suite prochainement…A bientôt



















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