pont ouvrant sur la Neva à St Pétersbourg |
Dernier jour à St Petersbourg…
Pas d’église au programme, on décide de faire l’impasse sur St Isaac, il a tant
de fervents admirateurs que notre absence passera inaperçue, et nous allons
visiter le palais Youssoupov, dans un quartier que nous ne connaissions pas
encore. C’est à nouveau une plongée dans l’époque de Pierre le Grand et de ses
successeurs. Dorures, décors, salles immenses, luxe flamboyant…
Tout le faste
d’une époque révolue ! Et un cours d’histoire, car c’est dans les petites
salles intimes de ce palais, en sous-sol, que Raspoutine fut assassiné par
Youssoupov , le dernier maître du palais, et un petit groupe de conjurés. On
nous raconte, et c’est comme une légende des temps passés, la vie de ces
personnages, des vies qui se croisent dans l’Europe de l’époque, imbues de leur
petite importance et qui ne laisseront des traces que pour les amateurs de
petite histoire.
Ensuite, on flâne et on s’accorde
un peu de repos, car le lendemain on part pour la Carélie, très tôt. Le train
tout neuf, tout beau, part d’une gare toute neuve, toute belle, qui dès l’aube,
bruisse déjà d’une grande activité. La contrôleuse, dans son beau costume beige
et son petit calot vérifie nos passeports et la validité de nos billets dûment
enregistrés. Le train s’ébranle à l’heure pile. La voiture est large,
spacieuse, les sièges confortables. C’est heureux, car le voyage est assez long
et s’effectue à vitesse modérée… Quelques pointes à 115 km/h, la vitesse
s’affiche sur un panneau électronique, rompent la monotonie du parcours. Le
paysage défile lentement…
La forêt s’interrompt parfois pour laisser entrevoir
quelques isbas isolées, mais elle domine outrageusement. Nous arrivons à
Petrozavodsk, la capitale de la Carélie, république de la fédération russe. Une
ville de trois cent mille habitants disséminée le long du rivage du lac Onega,
le plus grand lac d’Europe. Nous partons aussitôt en voiture pour un petit
village, Kinerma, à une heure trente de route. Quinze maisons, cinq habitants,
dont quatre font partie de la famille qui a décidé de faire revivre ce
minuscule lieu. Là les maisons sont authentiques, toutes, certaines restaurées
mais la plupart ne sont occupées que comme datchas, quelques semaines par an.
La
dame des lieux nous accueille dans son auberge et nous propose un repas
carélien tout simple, son fils nous fait visiter le village en accordant une
grande importance à la petite église et … on repart vivifiés par ce petit
détour rural. Beau trajet sur des routes qui sinuent lentement entre forêts et
lacs. Retour à Petrozavodsk. Un tour de la ville ne révèle rien de bien
intéressant, la place Lénine, la place Kerov ( ?) et la cathédrale St
Quelque Chose ne nous laisseront pas de souvenir impérissable. Le lendemain, on
prend l’hydroglisseur pour l’île de Kiji à une cinquantaine de km. Et là, c’est
la vraie découverte de la Carélie. On se rend compte de l’importance de l’eau,
omniprésente, élément constitutif du pays avec la forêt. Le lac, immense, est
semé d’îles de toutes tailles, toutes couvertes de forêts de pins, la partie
continentale s’approche, s’éloigne, on ne sait plus où sont les rives, les
îles… et l’on arrive à Kiji. Un vrai bijou !
C’est un musée de plein air,
classé au patrimoine mondial et qui le mérite amplement à mon avis. (Ce qui
n’est pas toujours le cas, vous l’aurez remarqué pour ceux qui nous suivent
depuis longtemps !)
L’église, encore une, mais qui ne
se visite pas, est tout simplement magnifique. Toute de bois, assemblée sans
métal, elle élève ses vingt deux coupoles de bois de tremble au dessus de la
prairie. Elle a été restaurée, mais est restée en grande partie telle qu’elle a
été construite là, depuis trois cents ans. Le reste du village a été transporté
et reconstruit là, à l’identique et provient de villages environnants.
Maisons
de paysans, assez aisés, car les hommes, habiles artisans, partaient l’hiver
travailler à St Petersbourg où leur savoir-faire était apprécié pour la
construction des palais, la pose des parquets et des lambris. Les femmes
restaient seules affronter la glace et les terreurs de l’hiver, avec l’aide de
l’église, bien entendu ! Nous nous sommes promenés longuement dans ce
magnifique village qui domine un paysage qui l’est tout autant. Vraiment, ce
fut pour nous un vrai coup de cœur, une parenthèse enchantée dans ce qui fut un
très beau voyage.
Mais il faut se hâter de
reprendre l’hydroglisseur, qui démarre et… tombe en panne au bout d’une minute
ou deux ! On a entendu un choc sourd, a-t-il heurté quelque chose, ou une
pièce s’est-elle rompue ?
Nous ne le saurons pas, mais nous faisons
machine arrière à petite vitesse. Un autre engin vient se glisser contre le
nôtre et les passagers migrent d’un bateau à l’autre. Le timing était serré
pour reprendre le train, va-t-on le rater ? Attendre le suivant ? Le
nouvel hydroglisseur pousse ses machines, atteint et maintient la vitesse de
soixante kms/heure et nous pose à bon port avec seulement quelques minutes de
retard. Ivgueni nous attend dans sa Gaz déglinguée et nous attrapons sans
problème le train. Un chauffeur nous attend à la gare de Saint Pétersbourg,
comme prévu, elle est très loin du centre ville, et nous emmène à folle allure
à l’hôtel.
Il est pressé, de mauvaise humeur… Nous ne saurons pas car il n’a
pas ouvert la bouche, n’a rien dit. Peut-être était-il muet ? Il est très
tard, mais nous descendons quand même manger un morceau dans le petit restau
qui nous a accueillis plusieurs fois au cours du séjour. Une dernière nuit en
Russie avant de prendre l’avion, les avions qui vont nous ramener chez nous.
Françoise rêvait de voir le musée
de l’Ermitage, c’était une des justifications de ce voyage. Le musée ne nous a
pas déçus, il est vraiment à la hauteur des plus beaux musées du monde, par sa
richesse, la beauté des bâtiments, mais le reste du voyage a été à l’avenant.
Des villes qui invitent à la visite, Moscou bien sûr, mais surtout Saint
Petersbourg qui nous a ravis. Je pense
que c’est les rivières et les canaux qui lui donnent une grande partie de son
charme, toutes ces eaux dans lesquelles se mirent les grandes façades … Et puis
l’escapade vers la Carélie, a été comme une bouffée d’air pur, une plongée dans
la nature , le point d’orgue de cette belle balade.
1 commentaire:
Bravo encore pour ce partage d'un beau séjour en Russie et en Carélie
Nous voyageons beaucoup avec vos blogs
Un grand merci et à très bientôt
Bises de nous deux en attendant des nouvelles fraîches de toute la famille
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